Rechercher
Rechercher

Économie - Liban

L'ABL alerte contre une "catastrophe socio-économique" au Liban si le plan de redressement est adopté

Une commission a été mise sur pied pour unifier tous les chiffres relatifs aux pertes de l'Etat, annonce Ibrahim Kanaan à l'issue d'une réunion élargie avec la BDL, l'ABL et les organismes économiques. 

Réunion élargie de la commission parlementaire des Finances, en présence notamment du président de l'ABL, Salim Sfeir, et de représentants de la BDL, à Beyrouth, le 20 mai 2020. Photo Ali Fawwaz / Parlement libanais

L'Association des banques du Liban (ABL) a appelé mercredi le gouvernement à restructurer la dette de l'Etat d'une manière qui minimise autant que possible les dégâts pour les déposants dans les banques du pays, alertant contre "une catastrophe socio-économique" au Liban, si le plan du cabinet de Hassane Diab était adopté. Dans un entretien avec l'agence Reuters, Salim Sfeir, le président de l'ABL, a ainsi annoncé "dialoguer avec le gouvernement pour qu'un nouveau plan de redressement soit mis sur pied". 

Au cours d'une réunion élargie de la commission parlementaire des Finances et du budget présidée par le député Ibrahim Kanaan, l'ABL a appelé le gouvernement à restructurer la dette "en portant le moins possible atteinte aux près de 3 millions de déposants domestiques", selon des informations rapportées par l'agence Reuters. L'ABL, qui critique ce plan depuis son adoption par l'exécutif, en raison des contributions élevées attendues de la part du secteur bancaire, a par ailleurs proposé le développement d'un "fond de désendettement", auquel serait versé 40 milliards de dollars d'actifs publics. 

"Catastrophe"

"Sans douter des bonnes intentions du Premier ministre, nous devons alerter cette commission contre une catastrophe socio-économique au Liban si le plan économique du gouvernement était adopté", a dit M. Sfeir, lors de la réunion.

Cette réunion élargie organisée par la commission parlementaire rassemblait des représentants de l'ABL, de la Banque du Liban (BDL) et de différentes organisations économiques et syndicales, et du ministre des Finances, afin de leur présenter officiellement le contenu du plan de redressement gouvernemental.

Lire aussi

Le Liban instaurera un taux de change flottant après l'obtention d'une aide externe, confirme Wazni

Par ailleurs, Salim Sfeir a affirmé dans un entretien à l'agence Reuters qu'il est "impossible de développer des plans durables sans le secteur bancaire". Il a souligné dans ce cadre que le plan que ce secteur avait rédigé était "plus réaliste que les propositions du gouvernement, qui se basent sur des aides financières internationales qui n'ont pas encore été versées". Le président de l'ABL a affirmé "dialoguer avec le cabinet pour qu'un nouveau plan" soit rédigé, "qui prend en compte une contribution minimale de la part des banques" à la relance. "La proposition de l'équipe ministérielle concernant le capital des banques est très négative et il existe d'autres manières de traiter le problème", a-t-il ajouté. Et d'estimer qu'en raison de "la mauvaise situation de l'économie mondiale", en pleine crise en raison des mesures prises dans le monde entier pour enrayer la pandémie de coronavirus, "il serait difficile pour le secteur bancaire libanais d'attirer de nouveaux investisseurs". 

Unifier les chiffres
A l'issue de cette rencontre, le député Ibrahim Kanaan, président de la commission, a indiqué que "l'évaluation des pertes et les chiffres fournis par le gouvernement et les différentes parties fait l'objet d'importantes divergences, ce qui doit être résolu". La résolution de ces disparités est "nécessaire", étant donné que le Liban est actuellement en négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), a ajouté M. Kanaan. A cette fin, "une commission à laquelle participeront la BDL, l'ABL, les organismes économiques et le ministère des Finances" a été créée, afin d'unifier tous les chiffres à disposition. Le député a encore appelé à ce que ces discussions se fassent loin de tout conflit politique. 

Parallèlement à cette réunion, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a été reçu par le chef du Parlement, Nabih Berry, et les deux hommes ont évoqué le second round de négociations avec le FMI. 

Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, reçu à Aïn el-Tiné par le président de la Chambre, Nabih Berry, le 20 mai 2020. Photo Hassan Ibrahim / Parlement libanais 

L'exécutif a adopté fin avril son plan de redressement, qui ambitionne de remettre sur pied, dans un délai de cinq ans au moins, l’économie et le système financier du pays qui traverse la pire crise depuis la fin de la guerre civile en 1990. L’exécutif doit pouvoir compter sur cette aide pour atteindre les objectifs fixés dans son plan et convaincre les créanciers du pays, avec qui il doit négocier une restructuration de sa dette publique – le Liban ayant fait défaut en mars sur ses obligations d’État en devises. 

Lire aussi

Restructuration de la BDL : les points principaux du plan du gouvernement


Le plan doit également servir de carte maîtresse dans les négociations entre le Liban et le FMI, à qui une demande officielle d’assistance financière a été adressée début mai. Les premières réunions officielles entre les deux parties ont démarré la semaine dernière. L’économie libanaise se trouve dans un état catastrophique avec un PIB qui devrait se contracter de près de 14 % en 2020, selon les prévisions du gouvernement, une monnaie en chute libre et un système bancaire paralysé. L’État et ses institutions ne sont pas en meilleure posture : le ratio dette/PIB est d’au moins 176 %, les finances publiques sont dans le rouge et les réserves de devises de la Banque du Liban ont atteint un niveau jugé "inquiétant " par l’exécutif (ses réserves nettes sont d’ailleurs négatives). Le pays a enfin fait défaut en mars sur sa dette publique en devises et doit négocier une restructuration avec ses créanciers. Une étape pour laquelle le soutien du FMI sera décisif.

L'Association des banques du Liban (ABL) a appelé mercredi le gouvernement à restructurer la dette de l'Etat d'une manière qui minimise autant que possible les dégâts pour les déposants dans les banques du pays, alertant contre "une catastrophe socio-économique" au Liban, si le plan du cabinet de Hassane Diab était adopté. Dans un entretien avec l'agence Reuters, Salim Sfeir, le...

commentaires (8)

FAIRE UNE CROIX SUR LES $ VOLES DEPUIS 30 ANS EST NON SEULEMENT UTILE MAIS NECESSAIRE . CESSER D'EN FAIRE MIROITER LEUR RECUPERATION EST AUSSI ABJECTE QUE LES VOLEURS EUX-MEMES. FAIRE PAYER LES POLITIQUES, LES BANQUIERS ET LA BDL LEURS FAUTES-DIFFEREMMENT POUR CHAQUE PARTIE EST LA FACON LA SEULE QUI DONNERAIT CONFIANCE AUX DONATEURS . TOUT LE RESTE EST FAIBLESSE,FUITE EN AVANT CONINUITE DANS LE CRIME COMMIS

Gaby SIOUFI

12 h 03, le 21 mai 2020

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • FAIRE UNE CROIX SUR LES $ VOLES DEPUIS 30 ANS EST NON SEULEMENT UTILE MAIS NECESSAIRE . CESSER D'EN FAIRE MIROITER LEUR RECUPERATION EST AUSSI ABJECTE QUE LES VOLEURS EUX-MEMES. FAIRE PAYER LES POLITIQUES, LES BANQUIERS ET LA BDL LEURS FAUTES-DIFFEREMMENT POUR CHAQUE PARTIE EST LA FACON LA SEULE QUI DONNERAIT CONFIANCE AUX DONATEURS . TOUT LE RESTE EST FAIBLESSE,FUITE EN AVANT CONINUITE DANS LE CRIME COMMIS

    Gaby SIOUFI

    12 h 03, le 21 mai 2020

  • Je m'adresse au Gouvernement: Si vous êtes vraiment sincères et honnêtes, la première chose à faire, mais de façon sérieuse et efficace, c'est de poursuivre ceux qui ont pillé le budget de l'Etat durant toutes ces années et de les faire condamner à restituer le butin volé. Ils sont connus de tous. Il suffit d'avoir le courage de le faire. Mais faire payer les déposants innocents est la plus lâche des solutions. Si vous n'avez pas assez de cran pour le faire, démettez-vous. Vous êtes arrivés au pouvoir pour soi-disant inaugurer une nouvelle ère où le Gouvernement serait AVEC le Peuple, et non l'ENNEMI du Peuple.

    Georges Airut

    01 h 31, le 21 mai 2020

  • Un peu de sérieux Messieurs les Ministres, Députés, Banquiers, Économistes. Mettez-vous d'accord au moins sur des Chiffres unifiés avant de vous lancer dans des négociations avec le FMI et les Créanciers. Si vous avez pu mentir pendant des décennies au pauvre peuple libanais, le berner et le plumer, vous ne pouvez pas continuer à ce petit jeu-là avec les organismes internationaux qui ne sont plus prêts à croire vos promesses vaines et fallacieuses. Et si vous pensez faire payer votre impéritie par les déposants innocents, jamais vous ne retrouverez la confiance d'aucun investisseur libanais ou étranger., confiance si nécessaire pour un redémarrage de l'économie et l'Histoire ne vous pardonnera jamais ce Crime.

    Georges Airut

    01 h 19, le 21 mai 2020

  • L’ABL et la bête...

    Gros Gnon

    22 h 14, le 20 mai 2020

  • Pour la dernière fois, un petit conseil a tous les responsables. Vous avez déjà depuis 6 mois volé 50% des intérêts des dépôts en les payant en Livres aux taux de 1507,50 alors que le $ vaut 4000. Ne vous aventurez surtout pas à toucher ne serait qu’un cent de l’épargne des libanais, vous serez balayés en moins de temps qu’il faut pour l’écrire et cette fois ci la troupe ne sera pas là pour vous défendre car étant impactee aussi, elle sera en première ligne de la révolution de la faim. D’ailleurs il n’y a qu’à lire l’article de l’OLJ au sujet de l’armée pour comprendre.

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 34, le 20 mai 2020

  • S,ILS TOUCHENT AUX ECONOMIES DES DEPOSANTS RESIDENTS COMME ILS DISENT, ET ILS SAVENT QUE LES NON RESIDENTS SONT INSCRITS COMME RESIDENTS AVEC LEUR ADRESSE AU LIBAN, SITUATION EXIGE, ILS PORTERONT LE COUP DE GRACE AU SECTEUR BANCAIRE LIBANAIS. PLUS DE CONFIANCE PLUS DE DEPOTS FUTURS. ILS PEUVENT PASSER LE CAP SANS HAIRCUT ET SANS APPAUVRIR LES DEPOSANTS OU LES DEVALISANT. AUCUNE ACTION REELLE POUR LA RECUPERATION DES MONTANTS VOLES ET LE JUGEMENT DES VOLEURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 16, le 20 mai 2020

  • "... L'ABL alerte contre une "catastrophe socio-économique" au Liban si le plan de redressement est adopté ..." voyns, qu'est-ce qui peut E6tre pire que vos restrictions ILLEGALES imposées à VOS CLIENTS depuis l'automne passé? Que votre maintient AMORAL si non ILLEGAL du taux de change "officiel" pour "certaines transactions bancaires"? Sincèrement, et du fond du coeur, j'espère que ces réformes vous écorchent un maximum. Vous le méritez. Bande de ... banquiers, va!

    Gros Gnon

    18 h 04, le 20 mai 2020

  • Il faut unifier tous les chiffres du hold up caractérisé sur les finances publiques et le pays depuis 30 ans. Voilà ce qu’il faut unifier. Et non les pertes comptables. Ce dont Il s’agit , n’est pas une mauvaise gouvernance, mais des crimes financiers caractérisés, assimilables à de la haute trahison ! Tous ces cafards au pouvoir, déploient une fausse-inquietude, s’agitent a vide, s’épuisent en actions pseudo-diligentes , mettant la faute sur le système, donnant l’impression de vouloir l’améliorer, alors qu’ils sont les instruments meme de sa déliquescence, et les agents-beneficiaries de sa faillite !

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 45, le 20 mai 2020

Retour en haut