Rechercher
Rechercher

Politique - Justice

Arrêté lundi, Mounzer Minkara accusé de falsification de tests en échange de pots-de-vin

À la retraite depuis deux ans, un autre fonctionnaire se voyait verser 2 000 dollars à chaque livraison, affirme une source interrogée par « L’OLJ ».

La centrale de Deir Ammar. Photo d’archives

À la trentaine d’arrestations effectuées dans l’affaire du fuel défectueux sur lequel enquête le parquet depuis plus d’un mois et demi, est venue s’ajouter, lundi, celle de Mounzer Minkara, directeur des laboratoires de la centrale électrique de Deir Ammar. Selon une source judiciaire haut placée, ce fonctionnaire chargé des installations pétrolières de Deir Ammar est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin pour falsifier les résultats de tests d’échantillons de carburant. Un avocat proche du dossier indique que des informations sur son téléphone portable ont révélé qu’il a conclu des arrangements pour l’ajout de sulfure et d’autres produits chimiques au fuel afin que soit masquée la non-conformité du fuel.

Lire aussi

La directrice générale du Pétrole Aurore Feghali libérée sous caution

Dans les faits, l’État libanais avait conclu en 2005 un contrat avec l’entreprise publique algérienne Sonatrach pour livrer du fuel aux centrales électriques de Jiyeh (Chouf) et de Zouk (Kesrouan). La société algérienne avait alors conclu tour à tour des accords avec la société Hypco, présidée par Bachir Bassatni, et le groupe ZR Energy, dirigé par Teddy Rahmé, pour acheminer le carburant qui, une fois arrivé au Liban, était contrôlé par des sociétés d’inspection, dont PST. Lorsqu’en mars dernier, Électricité du Liban (EDL) avait pris livraison d’une nouvelle cargaison affrétée par le navire Baltic, le directeur des opérations de la société MEP en charge du fonctionnement des centrales électriques, Yehia Maouloud, a constaté que ce fuel endommageait les équipements de production des nouvelles centrales construites en 2017 à Jiyeh et Zouk. L’efficacité des nouveaux moteurs se trouve altérée par un fuel non conforme, alors que les anciennes centrales fonctionnaient comme des chaudières où tout peut brûler sans causer de dommages, indique à L’Orient-Le Jour une source proche du dossier. Des échantillons de carburant ont alors été envoyés successivement à trois laboratoires locaux, qui ont à chaque fois livré des certificats de conformité. Selon la source précitée, le navire Baltic avait chargé sa cargaison à six reprises dans différentes raffineries, et les laboratoires étrangers consultés avaient également délivré des rapports de conformité. Non convaincu, M. Maouloud a adressé une note à la ministre de l’Énergie de l’époque, Nada Boustani, qui a sollicité Électricité de France (EDF), laquelle a établi un rapport certifiant que le fuel est défectueux. La source soutient même qu’il s’agissait de résidus de fuel, auxquels des produits chimiques avaient été ajoutés. Mais ces indications ne sont pas confirmées. L’affaire éclate au grand jour début avril, lorsque le coordinateur de la commission de lutte contre la corruption au sein du Courant patriotique libre (CPL), Wadih Akl, présente au parquet une dénonciation judiciaire. La procureure générale du Mont-Liban, Ghada Aoun, ouvre alors une première enquête à l’issue de laquelle 17 personnes sont arrêtées, dont des responsables et employés de la direction des installations pétrolières, ainsi que le directeur au Liban de Sonatrach, Tarek Faoual, et la directrice générale du pétrole au ministère de l’Énergie, Aurore Féghali.

Un second bateau

L’enquête a montré, se basant sur les dépositions des prévenus, que ceux-ci faisaient partie d’un grand réseau de paiement et de perception de pots-de-vin, affirme la source, précisant que l’un d’eux, retraité depuis deux ans, encaissait 2 000 dollars à chaque livraison de marchandise comme prix de son silence. Aurore Féghali aurait avoué dans ce cadre avoir perçu des pots-de-vin, mais après plusieurs jours de détention, elle avait présenté une demande de remise en liberté qui a finalement été satisfaite le 13 mai, jour où la procureure du Mont-Liban avait engagé de nouvelles poursuites contre elle, cette fois pour falsification de documents. Selon une source informée, Mme Féghali aurait signé les demandes de rémunération d’une employée pour des heures supplémentaires non effectuées. Un avocat proche du dossier estime qu’elle a probablement été accusée de manquement à ses obligations, du fait qu’elle aurait signé le bordereau présenté par le service des ressources humaines de l’entreprise sans prendre la peine de vérifier la véracité du document. La directrice générale du pétrole au ministère de l’Énergie a finalement été relâchée lundi par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, sous caution de cent millions de livres. La caution est élevée en raison de l’importance des infractions qui lui sont attribuées, fait remarquer l’avocat précité, confirmant que la somme a été versée hier. Convoqué lundi par M. Mansour, Raymond Rahmé, du groupe ZR Energy, n’a pas comparu, mais son avocat a présenté des exceptions de forme sur lesquelles devrait statuer aujourd’hui la procureure générale du Mont-Liban. Le dossier du fuel défectueux concerne aussi la cargaison d’un autre navire, Apsos, affrété par la société de Bachir Bassatni, affirme une source interrogée par L’OLJ. À la question de savoir pourquoi cette société se serait hasardée à charger à nouveau du fuel non conforme, elle indique que le scandale du navire Baltic n’avait pas encore été révélé quand cet autre bateau avait pris le large.

À la trentaine d’arrestations effectuées dans l’affaire du fuel défectueux sur lequel enquête le parquet depuis plus d’un mois et demi, est venue s’ajouter, lundi, celle de Mounzer Minkara, directeur des laboratoires de la centrale électrique de Deir Ammar. Selon une source judiciaire haut placée, ce fonctionnaire chargé des installations pétrolières de Deir Ammar est accusé...

commentaires (2)

BASSATNEH A FAIT DES AILES AVEC TOUTE SA FAMILLE DES QUE LE SCANDALE A ECLATE. FAUT LE POURSUIVRE ET LE RECUPERER ET APPLIQUER LE MEN AYNA LAKA HAZA SUR LUI ET SUR TOUS LES ELUS ETOILES, LES MINISTRES EX ET PRESENTS ET TOUS LES FONCTIONNAIRES DE L,ETAT DU PLUS PLUS GRAND AU PLUS PETIT.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 02, le 20 mai 2020

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • BASSATNEH A FAIT DES AILES AVEC TOUTE SA FAMILLE DES QUE LE SCANDALE A ECLATE. FAUT LE POURSUIVRE ET LE RECUPERER ET APPLIQUER LE MEN AYNA LAKA HAZA SUR LUI ET SUR TOUS LES ELUS ETOILES, LES MINISTRES EX ET PRESENTS ET TOUS LES FONCTIONNAIRES DE L,ETAT DU PLUS PLUS GRAND AU PLUS PETIT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 02, le 20 mai 2020

  • Ce trafic doit durer depuis quelques décennies. Il faudra donc remonter jusqu'aux plus hauts responsables qui ont fermé les yeux.

    Yves Prevost

    07 h 17, le 20 mai 2020

Retour en haut