Le pays entre dans une nouvelle période de bouclage total de 4 jours

La lutte contre le Covid-19 semble être revenue à la case de départ, du moins pour ce qui est du bouclage total du pays. Hier, le cabinet, réuni au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, a annoncé au terme de sa réunion une fermeture globale à partir de ce soir à 19h jusqu’au lundi matin à 5h. Seront exemptés les entreprises hospitalières et médicales, ainsi que les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’industrie. Les citoyens doivent rester confinés chez eux et ne sortir qu’en cas d’extrême urgence. Les rassemblements dans les endroits privés et publics sont également interdits.

Les motifs d’une telle décision? Le relâchement observé depuis quelque temps dans les mesures de prévention, les Libanais ayant estimé que le déconfinement était synonyme « d’un retour normal à la vie », comme l’avait déploré à maintes reprises le ministre de la Santé Hamad Hassan, sans oublier les couacs dans les opérations de rapatriement. En effet, la courbe des contaminations locales au coronavirus, qui avait été presque aplanie pendant plusieurs jours, a de nouveau grimpé depuis le week-end dernier. Hier, onze contaminations ont été enregistrées, dont dix locales et une parmi les rapatriés, portant à 870 le total des cas enregistrés depuis le 21 février, au nombre desquels 234 guérisons et 26 décès. Actuellement, 610 personnes sont positives au virus, dont 3 dans un état critique.

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D’ailleurs, c’est sur une suggestion de M. Hamad que cette décision de fermeture totale a été prise dans l’objectif de lutter contre la recrudescence des contaminations locales. Une décision qui, bien que juste et justifiée, porte cependant préjudice à tous ceux qui se sont conformés aux règles du confinement deux mois et demi durant et par la suite à celles du déconfinement. Ces derniers ne peuvent qu’en vouloir à tous ceux qui font preuve d’irresponsabilité et d’inconscience face à une maladie qui continue à faire des ravages.

Cerise sur le gâteau, des rapatriés, pensant échapper à la période d’auto-isolement de quatorze jours imposée par le ministère de la Santé à tout Libanais de retour de l’étranger, ont fourni aux parties concernées de faux numéros de téléphone. Le mohafez du Mont-Liban les a déférés devant le parquet près la cour d’appel du mohafazat pour enquête.

Freiner la contamination locale

« L’objectif de ce bouclage est de freiner les déplacements et par la suite la contamination locale, affirme à L’Orient-Le Jour une source au ministère de la Santé. La phase qui suivra dépendra des résultats qui seront enregistrés au cours de ces quatre jours. Entre-temps, le ministère poursuivra les tests de dépistage dans les différentes régions. »

Selon cette source, toutes les personnes qui sont entrées en contact avec les personnes testées positives et que le ministère continue à identifier se trouvent aujourd’hui en isolement. « Les gens doivent comprendre que le Covid-19 est sérieux, insiste-t-on encore dans les mêmes milieux. Ils doivent se conformer aux règles d’hygiène, à savoir le port du masque, qui est primordial, le port des gants et la distanciation. »

Un exploit menacé d’effondrement

Selon le ministre de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, « une réévaluation de la situation aura lieu dimanche soir à la veille de la fin de la fermeture ». Celui-ci devrait publier aujourd’hui une circulaire définissant les modalités de ce bouclage. En début du Conseil des ministres, le président Michel Aoun a appelé à revoir et renforcer les mesures mises en place par les autorités pour lutter contre la propagation du coronavirus. Il a en outre demandé « aux Libanais qui observent une quarantaine à domicile de respecter les consignes qui leur sont transmises afin d’éviter des poursuites devant la justice ». Pour sa part, le Premier ministre Hassane Diab a estimé que son gouvernement avait « réalisé un exploit en luttant contre le défi du coronavirus durant environ deux mois et demi ». « Nous avons réussi à protéger au maximum le Liban à travers des mesures que nous avions prises dès le début, malgré le respect relatif des directives en fonction des régions », a-t-il affirmé. M. Diab a toutefois reconnu qu’en raison d’un « relâchement dans certaines régions et d’un certain laxisme, ainsi que du manque de responsabilité de la part de certains citoyens, cet exploit est aujourd’hui menacé d’effondrement ».

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En soirée, M. Diab a présidé au Grand Sérail la réunion du Comité interministériel chargé du mécanisme de retour des expatriés. La réunion a permis d’évaluer la seconde phase du processus et de discuter du bien-fondé de la reprise des vols, du nombre de rapatriés et des préparatifs relatifs à la troisième phase qui doit commencer à la mi-mai.