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Société

Contaminations au Akkar : retour à la case départ ?

La présence d’expatriés testés positifs au Covid-19 à Rahbé et Jdeidet el-Qaïtaa a semé la panique dans les deux villages.

À l’intérieur du bureau de la gestion de la crise du coronavirus à Rahbé. Photo tirée de la page Facebook de la municipalité de Rahbé

Au moment où la vie reprenait petit à petit son cours dans le Akkar, le retour dans leurs villages de quatre expatriés, dont deux testés positifs au Covid-19, a semé la panique dans le mohafazat. Une semaine plus tard, l’annonce des résultats des tests PCR effectués à Rahbé et Jdeidet el-Qaïtaa devait cependant apaiser les craintes des habitants.

Outre les deux expatriés testés positifs, une maman et son enfant de deux ans qui se trouvaient à bord du vol en provenance du Nigeria, aucun cas de coronavirus n’a été détecté à Rahbé. Ces résultats font suite à 67 tests effectués dimanche dans le village sur des personnes sélectionnées suivant la stratégie de la traçabilité. À Jdeidet el-Qaïtaa, deux expatriés qui se trouvaient à bord du vol en provenance d’Ukraine et du Nigeria ont été testés négatifs à leur arrivée à Beyrouth. Sur les quinze cas de contamination au coronavirus enregistrés dans le village depuis une semaine, aucun n’est dû au retour de ces deux expatriés.



Les rues sont désertes à Jdaydet el-Aïteh. Photos Mahmoud Ghandour.

Déconfinement pour quelques jours

Dans le mohafazat du Akkar, qui regroupe 159 villages, les habitants se réjouissaient jusqu’à il y a quelques jours de retrouver le goût d’une vie normale. Un jeune originaire de Rahbé raconte à L’Orient-Le Jour que les habitants de son village ont respecté les règles de confinement imposées par le gouvernement et contrôlées par la municipalité, depuis l’annonce du premier cas de coronavirus au Liban. « Toutefois, depuis que le déconfinement a été décidé, un relâchement a été constaté chez les habitants, comme c’est le cas dans tout le Liban », ajoute-t-il. Dans ce village, les boutiques ont dépoussiéré leurs marchandises après presque deux mois de fermeture et les cafés ont rouvert leurs portes, mais depuis que les deux personnes testées positives sont rentrées au village, le déconfinement a été freiné. Seuls les supermarchés et les épiceries reçoivent des clients entre 8h00 et 13h00.

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À son arrivée à Rahbé et après avoir passé une nuit à l’hôtel avec son enfant le temps que les résultats soient annoncés, la dame a informé la municipalité de sa contamination et de celle de son enfant, au Covid-19. Joint au téléphone par L’OLJ, le Dr Élias Keraan, médecin responsable du bureau de la crise à Rahbé, assure que la municipalité n’était pas au courant du retour des deux expatriés. « Si nous étions informés au préalable par le ministère de la Santé, nous aurions agi différemment en demandant l’aide de la Croix-Rouge libanaise, par exemple, ou des experts au sein de notre bureau », déplore le médecin.

Selon le jeune habitant de Rahbé, la dame et son enfant ont été conduits de Beyrouth au village par le frère de cette dernière qui s’était assuré auprès du ministère de la Santé qu’il pouvait les conduire lui-même jusqu’au Akkar. « Il a pris ses précautions et son test PCR s’est avéré être négatif », conclut-il. À Rahbé, la circulation est réduite et les rues sont presque désertes. Dans le village qui baigne dans le silence, seules les instructions diffusées sur un haut-parleur par la municipalité rompent la routine du confinement.



Un magasin fermé à Jdaydet el-Aïteh en pleine journée. Photo Mahmoud Ghandour.

Appel aux forces de sécurité

À Jdeidet el-Qaïtaa, où six atteintes au coronavirus ont été détectées récemment, la municipalité a fait appel aux forces de sécurité pour imposer aux habitants des mesures strictes de prévention contre la propagation du Covid-19. Selon Mohammad Ghandour, ingénieur originaire du village, les habitants se rendent compte de plus en plus de la gravité de la situation. Selon le jeune homme, le port du masque et des gants est désormais obligatoire. La distanciation sociale est imposée dans tous les supermarchés, épiceries et pharmacies ouverts, et les rassemblements sont strictement interdits.

Si les rues de Rahbé sont désertes, celles de Jdeidet el-Qaïtaa sont envahies par les agents de l’ordre qui veillent au respect des règles de confinement. « Vers 13h, les rues sont complètement vides et les magasins fermés », raconte M. Ghandour à L’OLJ avant de poursuivre : « La présence des forces de sécurité a contribué à imposer un plus grand respect des règles de confinement. » Pour le moment, les entrées du village ne sont pas bloquées et Jdeidet el-Qaïtaa n’est pas isolée de son entourage.

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Cependant, la donne risque de changer dans les jours à venir. Selon le Dr Mahmoud el-Ejel, à la tête du comité de lutte contre le coronavirus, des tests PCR seront effectués sur dix autres habitants qui se trouvent actuellement dans la « zone grise », c’est-à-dire qui peuvent être porteurs du virus mais qui restent asymptomatiques. « Nous attendons d’effectuer les tests PCR sur ces personnes pour avoir une idée plus claire de la situation dans le village », conclut-il.

Au moment où la vie reprenait petit à petit son cours dans le Akkar, le retour dans leurs villages de quatre expatriés, dont deux testés positifs au Covid-19, a semé la panique dans le mohafazat. Une semaine plus tard, l’annonce des résultats des tests PCR effectués à Rahbé et Jdeidet el-Qaïtaa devait cependant apaiser les craintes des habitants. Outre les deux expatriés testés...

commentaires (1)

Akkar ou Beyrouth le confinement commence à faire des ravages vu que les gens ne veulent plus mourir deux fois Covid 19 ou famine .

Antoine Sabbagha

08 h 00, le 13 mai 2020

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Commentaires (1)

  • Akkar ou Beyrouth le confinement commence à faire des ravages vu que les gens ne veulent plus mourir deux fois Covid 19 ou famine .

    Antoine Sabbagha

    08 h 00, le 13 mai 2020

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