Une bien belle figure que cette brochette de bras cassés accourus au Château pour phosphorer sur le premier plan de redressement du tontonat de Hassane Diab, avec Mongénéral en puissance invitante. Premier plan, parce que exclusivement fondé sur le siphonnage de la poche des Libanais en général et des banquiers en particulier, et qui finira probablement par servir à caler une vieille armoire branlante dans un placard à balais du FMI. Mais comment s’en étonner, quand on sait déjà que les gouvernements précédents ne tricotaient leur budget qu’en fonction des taxes assenées à des neuneus, qui continuaient invariablement à voter pour les mêmes…
Bref, encore une journée pour rien, liquidée par pertes et profits pour aboutir à un communiqué au bout duquel les comparses de cette République ratée tendent leur sébile en sollicitant l’aumône des bailleurs de fonds internationaux. Seulement voilà, ces derniers ne sont pas près de se laisser gruger une fois de plus. Et pour cause : ils en ont ras les burnes de ce pays en débandade, financièrement racketté par des chefs qui magouillent, des barbus en vadrouille et un État tombé en quenouille… Que si ça continue, ils finiront par nous envoyer sur les roses et retoquer de fond en comble ce papyrus laborieux et inutile. La directrice du FMI nous demandera bien notre opinion sur la question, mais ce serait un peu comme si elle recueillait l’avis de son pompiste sur le cours du Brent en mer du Nord ! Elle prendra note et laissera braire… en attendant un changement dans les mentalités.
Mais allez donner à téter le biberon de la démocratie à des gnoufs qui trouvent plus commode de laisser des chefs inamovibles tenir en laisse leurs communautés, plutôt que de se coltiner un gouvernement de Babel dont le Premier ministre change tous les quelque temps. Chez nos voisins arabes au moins, c’est facile : le patron est seul, il récolte 100 % des voix, arrache 100 % des ongles et siffle 100 % des marchés publics. Sans compter les économies à la clé, puisqu’il n’y a généralement qu’un seul portrait à tirer.
Patience, le Liban finira pourtant par y arriver. Le processus a déjà été inauguré en 2006 par le courant Agrume et le parti des mille et une barbes, devenus rapidement comme cul et chemise. Depuis, ce sont les barbus qui font la chemise.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
Un merveilleux article pour un gouvernement de Babel ou tout se confond , le peuple est vendu vaincu par ces chefs de tribus de culte folie
Antoine Sabbagha
12 h 29, le 08 mai 2020