Unifier l’opposition est-il devenu une mission impossible ? La question se pose dans les milieux politiques au lendemain de la réunion élargie de Baabda à laquelle le leader des Forces libanaises Samir Geagea était le seul représentant de l’opposition à participer, exposant les schismes au sein du camp hostile au mandat Aoun. D’ailleurs, dans ce qui semble être une volonté d’afficher sa détermination à poursuivre la confrontation directe qui l’oppose au pouvoir en place, le chef du courant du Futur Saad Hariri s’est déchaîné hier, une fois de plus, contre le président Michel Aoun et le leader du Courant patriotique libre Gebran Bassil. S’exprimant à l’issue d’une réunion avec les trois anciens Premiers ministres Fouad Siniora, Tammam Salam et Nagib Mikati, M. Hariri s’en est violemment pris au binôme Baabda-CPL, assurant qu’il ne se rendra pas au palais présidentiel pour un entretien avec Michel Aoun. Saad Hariri a une nouvelle fois attaqué le leader du CPL, lui imputant la responsabilité du déficit dont souffre le secteur de l’électricité. « Pendant onze ans, le CPL était à la tête du ministère de l’Énergie, mais se lave les mains aujourd’hui du dossier des navires-centrales, ainsi que de celui du fuel », a lancé l’ancien Premier ministre, rappelant que Gebran Bassil a été nommé ministre de l’Énergie à plusieurs reprises. « Ces gens ne veulent pas lutter contre la corruption, sinon ils auraient approuvé les permutations judiciaires », a-t-il encore dit.
La nouvelle attaque du chef du courant du Futur intervient donc au lendemain d’une réunion élargie des chefs de file politiques, à Baabda, sous la houlette du chef de l’État et axée sur le plan de redressement économique et financier approuvé en Conseil des ministres le 30 avril dernier. Une réunion que Saad Hariri a, sans surprise, boycottée au vu de ses rapports gelés avec Baabda et le CPL depuis des mois, lesquels avaient poussé l’ancien chef du gouvernement à mettre fin au compromis présidentiel d’octobre 2016. « Je suis satisfait de ma prise de position. Les gens en ont assez des promesses et des paroles. Il faut attendre les résultats concrets de cette réunion », a déclaré l’ancien Premier minitre avant de poursuivre : « Par le passé, j’avais participé aux dialogues nationaux pour assurer la stabilité du pays. Mais je suis contre les tentatives de se moquer des gens à travers ce genre de réunions. » « Le plan a été approuvé en Conseil des ministres, mais il devrait être débattu à la Chambre », a-t-il précisé, stigmatisant « une tentative d’outrepasser Taëf ». « Chacun est libre de sa position politique. Je ne me suis pas rendu à Baabda parce que je suis convaincu que les choses ne peuvent pas être réglées de la sorte », a encore répété M. Hariri, qui a toutefois appelé le cabinet à lancer les négociations avec le Fonds monétaire international dans les plus brefs délais.
Par ces propos, Saad Hariri répondait à une question concernant ses « alliés » qui ne l’ont pas appuyé dans sa volonté de boycotter la rencontre élargie de Baabda. Une allusion au chef des Forces libanaises qui, contrairement au reste des opposants tels que Walid Joumblatt et Samy Gemayel, a pris part à la réunion, en dépit de ses rapports gelés avec le tandem Baabda-CPL.
Cette décision a suscité des interrogations concernant les messages politiques de Samir Geagea à ses alliés comme à ses adversaires. Dans une interview accordée hier à la chaîne France 24, le leader des FL a tenté d’expliquer sa position. « La rencontre visait à débattre autour du plan. Nous y avons participé et exprimé les motifs de notre opposition à ce projet », a-t-il souligné, ajoutant : « Les FL étaient le fer de lance de l’opposition et elles le demeureront. Mais il existe des approches divergentes dans la pratique. » Et le leader chrétien d’appeler à un « changement global », parce que rien ne changera si le système de gestion des affaires publiques adopté durant les dix dernières années est maintenu. Saad Hariri, pour sa part, s’est gardé de se lancer dans des spéculations autour de la position de ses alliés au sujet de la réunion de Baabda. « Chacun des opposants a exprimé, à sa propre manière, les principes sur lesquels nous convergeons. D’autant que chacun a ses propres calculs politiques », explique Fouad Siniora à L’Orient-Le Jour. S’il estime tout de même que « les opposants ont toutes les raisons pour fédérer leurs efforts », il reconnaît que cela risque de prendre du temps.
« Plus forte qu’on ne le croit »
Même son de cloche du côté de Moukhtara, où l’on se félicite de la diversité de l’opposition. « Samir Geagea n’a pas fait un faux pas, mais a agi selon son jugement des faits », estime Marwan Hamadé, député joumblattiste du Chouf. Selon lui, « l’opposition existe. Elle est même beaucoup plus forte qu’on ne le croit, mais ses forces se développent selon leurs singularités ». « Elles maintiennent cependant un lien et un objectif communs : un Liban souverain, indépendant et arabe », affirme-t-il, insistant sur le fait que les opposants, comme les contestataires du soulèvement du 17 octobre – qui pourtant rejettent toute la classe politique libanaise à travers leur slogan « kellon yaani kellon » (tous, c’est-à-dire tous) – « expriment un désaccord total avec le pouvoir en place ».
M. les ex PM vous ferez mieux de retourner ds vos paradis fiscaux avec vos jets privés , meme quand vous étiez au pouvoir vous étiez souvent absents, laisser les autres travailler ca vaut mieux pour vous et arreter de faire semblant on vous a vu à l oeuvre pendant 30 ans
19 h 44, le 08 mai 2020