Quatorze combattants iraniens et irakiens ont été tués dans des raids nocturnes dans le nord-est de la Syrie en guerre, a indiqué mardi une ONG syrienne en affirmant que les frappes avaient été menées probablement" par Israël.
Depuis le 21 avril, des ONG et des médias d'Etat syriens ont fait état d'au moins six frappes imputées à Israël contre des positions iraniennes ou de groupes proches de l'Iran, y compris le Hezbollah, en Syrie, pays voisin de l'Etat hébreu. L'Iran et le Hezbollah, bêtes noires d'Israël, aident militairement le régime syrien de Bachar el-Assad dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes. Israël confirme rarement ses opérations en Syrie, mais martèle régulièrement qu'il ne laissera pas la Syrie devenir la tête de pont de Téhéran.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des raids aériens ont été menés lundi soir "probablement par des avions de combat israéliens" contre des positions dans la région de Mayadine et les localités d'al-Salihiya et d'al-Kawriya, dans la province de Deir ez-Zor, frontalière de l'Irak. L'Observatoire a fait état de la mort de 14 combattants iraniens et membres irakiens de milices pro-iraniennes. La région visée est un secteur où les forces iraniennes et leurs alliés ont une importante présence militaire.
A Damas, l'agence officielle Sana a affirmé que les batteries antiaériennes syriennes avaient intercepté lundi soir des missiles israéliens visant un centre de recherches dans le nord du pays. Elle ne mentionne cependant pas de frappes.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "ne pas commenter" les informations venant de l'étranger. Un porte-parole de la coalition internationale antijihadistes dirigée par Washington a dit que la coalition n'était pas à l'origine des frappes. "A l'heure où tous les pays de la région se concentrent sur les crises sanitaires et financières, nous observons que l'Iran poursuit ses activités dans la région", a déclaré récemment à l'AFP une source diplomatique israélienne.
Depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes dans ce pays contre les forces de Damas mais aussi contre celles de l'Iran et du Hezbollah. Israël accuse plus précisément l'Iran de développer un programme de missiles de précision depuis le Liban, ce qui impliquerait le transport de matériel stratégique via la Syrie. Ces missiles pourraient faire plus de dommages en Israël que des simples roquettes, estiment des responsables militaires israéliens.
Pour le chercheur à l'Institut national de recherches sécuritaires (INSS) de Tel-Aviv, Yoram Schweitzer, "il semble y avoir une augmentation (des opérations israéliennes, ndlr) ces deux dernières semaines, mais c'est la continuation d'une même tendance". Ces "opérations", a déclaré M. Schweitzer mardi à l'AFP, se sont intensifiées soit "en réaction à une accélération" des activités du Hezbollah et du régime syrien, soit parce qu'avec "les répercussions de la crise du coronavirus et de la crise économique (en Iran, ndlr), certains estiment que le timing est propice pour accroître" la pression. "Mais ça pourrait aussi être ces deux facteurs à la fois".
Déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'intervention de plusieurs acteurs étrangers. Il a fait plus de 380.000 morts.
Ouf, 14... 13 aurait été porte-malheur...
19 h 32, le 05 mai 2020