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Monde - Coronavirus

L'Europe prudente entre relance de l'économie et rebond de la pandémie

Comme un symbole, la Chine, berceau de l'épidémie de nouveau coronavirus, annonce que la session annuelle du Parlement, grand-messe du régime communiste, s'ouvrira le 22 mai.

Des voyageurs portant des masques de protection et respectant les mesures de distanciation sociale dans une gare de Rome, en Italie, le 27 avril 2020. Photo AFP / Andreas SOLARO

De nombreux pays, européens notamment, entament un déconfinement indispensable pour redonner vie à des économies étranglées par la crise en procédant très progressivement pour ne pas donner une chance à la pandémie de Covid-19 de flamber de nouveau. 
Comme un symbole, la Chine, berceau de l'épidémie de nouveau coronavirus, a annoncé mercredi que la session annuelle du Parlement, grand-messe du régime communiste, s'ouvrirait le 22 mai. L'événement, qui réunit habituellement 3.000 députés dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin, devrait donner l'occasion au président Xi Jinping de proclamer la victoire du pays sur le virus, au moment où il fait face à des critiques pour avoir tardé à informer le monde de sa gravité. 

Partie du centre du pays en décembre, l'épidémie de Covid-19 a contaminé depuis 3,1 millions de personnes dans le monde. Plus de 217.000 en sont mortes, malgré le confinement de plus de la moitié des habitants de la planète.


"Retourner au travail"
En Europe notamment, la nécessité de limiter les dégâts économiques, sociaux et sociétaux - violences conjugales, maltraitances infantiles, etc - a poussé plusieurs pays à présenter des plans de déconfinement, mais progressifs et réversibles. Dernier en date, la Pologne a annoncé mercredi la réouverture des crèches, hôtels et centres commerciaux. "Le retour à l'activité est indispensable pour la nation française. Nous devons retourner au travail, nous devons reprendre notre activité", a martelé mercredi le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, au lendemain de l'adoption par le Parlement d'un plan de déconfinement. 

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Toutefois, le Premier ministre Edouard Philippe a été clair, la veille : "si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai" pour ne pas prendre le risque de relancer l'épidémie, qui a déjà tué 23.660 personnes en France.
Au programme : tests massifs, masque obligatoire dans les transports publics et réouverture progressive des écoles et commerces, à l'exception des cafés et restaurants. De quoi redonner de l'air à l'économie, alors que plus d'un salarié français sur deux est au chômage partiel, pour un coût estimé pour les finances publiques à 24 milliards d'euros.

Les enfants au coeur des interrogations 

L'apparition de cas d'enfants affectés par une maladie inflammatoire grave, ressemblant à la maladie de Kawasaki, dans plusieurs pays européens, suscite l'inquiétude. Est-ce en lien avec le coronavirus? C'est ce que les autorités sanitaires britanniques tentent d'établir. 
Faisant état d'"une quinzaine d'enfants de tous âges" touchés à Paris, le ministre français de la Santé Olivier Véran a assuré mercredi prendre cela "très au sérieux". 
En Espagne, qui totalisait mercredi plus de 24.000 morts, la feuille de route du gouvernement prévoit à partir du 9 mai un déconfinement par "phases" jusqu'à "fin juin", en fonction de l'évolution de la pandémie. Mais si les enfants peuvent de nouveau sortir - une heure par jour et accompagné d'un parent - les écoles, elles, resteront fermées jusqu'en septembre.
Comme en Italie, pays qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie en Europe, et où les modalités du déconfinement prévu le 4 mai sont strictes : rassemblements interdits, déplacements entre régions interdits, port du masque obligatoire dans les transports.


"Début" de la crise  
Alors que la pression pour desserrer les contraintes s'accentue, aux Emirats, l'emblématique Dubai Mall, le plus grand centre commercial au monde, a rouvert ses portes mardi. Les clients y sont accueillis avec le sourire... et un pistolet thermique pointé sur le front pour prendre leur température. 

En pleine saison des résultats, Airbus a dévoilé mercredi une perte de 481 millions au premier trimestre. Evoquant "la plus grave crise jamais rencontrée par l'industrie aéronautique", le président Guillaume Faury a prévenu : "nous n'en sommes encore qu'au début". 
Le trafic aérien ne devrait d'ailleurs pas retrouver son niveau d'avant-crise avant deux à trois ans, selon le patron de Boeing, contraignant plusieurs compagnies a annoncer des plans de suppressions d'emplois : 12.000 chez British Airways, 5.000 chez la scandinave SAS, 2.000 chez Icelandair...

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Signe que la reprise des vols n'est pas pour demain, la Russie a prolongé mercredi l'interdiction d'entrée sur son territoire pour les étrangers au-delà du 30 avril. "Nous n'en sommes pas encore au point où nous pouvons recommander sans inquiétude des voyages" à l'étranger, a déclaré pour sa part le ministre allemand des Affaires étrangères.

Explosion sociale
Après dix années de croissance ininterrompue, les Etats-Unis seront fixés mercredi sur leur sort : le PIB devrait reculer de 4,3% au premier trimestre, mais de 11,8% au second, alors qu'en cinq semaines, plus de 26 millions de personnes se sont inscrites au chômage, du jamais vu. Pays le plus touché au monde, les Etats-Unis ont passé le cap du million de cas diagnostiqués de Covid-19, et le nombre des décès y est désormais de 58.351, soit plus que le nombre des militaires américains morts lors de la guerre du Vietnam. 
Au Liban, où de nouveaux heurts ont éclaté mercredi entre des manifestants et l'armée, le pays se dirige "vers une explosion sociale inévitable, avec une monnaie ayant perdu près de 200% de sa valeur, et une forte baisse du pouvoir d'achat", a mis en garde l'économiste Sami Nader. "Je veux élever la voix contre la faim, la pauvreté, l'inflation et l'injustice", a lancé Khaled, un vendeur de pièces de rechange pour motos qui ne peut plus subvenir aux besoins de ses trois enfants depuis la perte de son emploi. 
En Afrique du Sud, où la maladie Covid-19 a fait 93 morts, le pays "combat une autre épidémie mortelle, celle des violences faites aux femmes", a résumé la publication en ligne Daily Maverick.
Rare bonne nouvelle, le Premier ministre britannique Boris Johnson, lui-même convalescent de la maladie Covid-19, et sa compagne Carrie Symonds ont annoncé mercredi la naissance de leur fils, "un petit garçon en bonne santé".

De nombreux pays, européens notamment, entament un déconfinement indispensable pour redonner vie à des économies étranglées par la crise en procédant très progressivement pour ne pas donner une chance à la pandémie de Covid-19 de flamber de nouveau. Comme un symbole, la Chine, berceau de l'épidémie de nouveau coronavirus, a annoncé mercredi que la session annuelle du Parlement,...

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