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Économie - Crise

Le secteur privé propose un plan de sauvetage chiffré à 6,4 milliards de dollars

Le gouvernement doit poursuivre l’examen de son plan de redressement du pays aujourd’hui.

Une rue de Gemmayzé vide le dimanche à cause des mesures de confinement prises depuis le 15 mars pour lutter contre le coronavirus (Covid-19). Photo M.A.

« United for Lebanon » (Unis pour le Liban en anglais), un collectif d’entrepreneurs locaux se présentant comme générant « plus de 2 milliards de revenus annuels », a publié hier un plan de sauvetage de l’économie du pays, qui a été minée par une succession de crises et qui subit actuellement les répercussions des mesures de confinement décrétées par les autorités pour lutter contre le coronavirus.

Appuyé par la Fédération d'entreprises pour le développement IRADA (différente du collectif issu de la société civile Kulluna Irada)  et par le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL) dirigé par Fouad Rahmé, ce plan chiffre à 6,4 milliards de dollars l’effort nécessaire à court terme pour éviter une « faillite » du secteur privé.

Ses auteurs appellent à solliciter 4,2 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et du gouvernement libanais. Les 2,2 milliards restants devront être prélevés auprès des banques et des déposants. Cet effort prendra la forme de subventions, d’exonération ou d’autres formes de mesures de relance détaillées dans le plan, qui a été transmis à tous les ministres dans l’espoir que le gouvernement l’applique, a indiqué Fouad Rahmé à L’Orient-Le Jour. Ses auteurs espèrent ainsi éviter à de nombreux Libanais de rejoindre les 1,7 million de personnes déjà sous le seuil de pauvreté et de perdre jusqu’à 18 000 emplois par mois, principalement dans les 200 000 PME du pays.


(Lire aussi : Le processus d’aide aux plus démunis sera lancé aujourd’hui avec l’aide de l’armée)


Aménagements fiscaux
L’effort chiffré demandé par United for Lebanon doit notamment permettre de financer dans l’urgence des aménagements de charges dues par les entreprises à l’État et aux banques. Le collectif demande par exemple le gel de plusieurs catégories d’impôts, taxes, redevances et factures exigibles par l’administration et les établissements publics pendant six mois (revenus, douanes, factures d’électricité). Des gestes similaires à ceux déjà réclamés par plusieurs filières séparément ces dernières semaines. Le collectif demande en outre l’extension du champ des bénéficiaires des prêts à taux 0 % accordés dans le cadre de la récente circulaire nº 547 de la Banque du Liban, ou encore une subvention temporaire aux salaires du privé et aux cotisations à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS). Une mesure similaire avait été proposée la semaine dernière par les organismes économiques, organisation patronale dirigée par l’ancien ministre des Télécoms Mohammad Choucair, consistant à financer les salaires à travers les fonds de la CNSS, avant d’être critiquée par une partie des syndicats.

Le collectif invite également à assouplir les règles du droit du travail pour favoriser les réductions d’horaires ou de rémunérations des employés et développer l’emploi à temps partiel, des mesures qui profiteront en priorité aux 200 000 PME du pays. La baisse des intérêts bancaires « pour qu’ils soient alignés sur ceux pratiqués à l’international » qui ont été abaissés un peu partout dans le monde depuis le début de l’épidémie est également au programme. Un effort qui va au-delà de celui amorcé par la BDL et les banques depuis le début de l’année dans ce domaine. Le paiement de la TVA lors de la réception du montant de la vente par l’entreprise, et non lors de l’émission de la facture, comme cela est le cas actuellement, fait également partie de la liste.


(Lire aussi : Coronavirus : au Liban, le secteur privé appelle le gouvernement à l’aide)



Le plan du collectif préconise enfin plusieurs mesures visant à amorcer la relance économique, en commençant par l’organisation de la fin du confinement, sans négliger les précautions d’usage préconisées par l’Organisation mondiale de la santé pour éviter une recrudescence de l’épidémie. Le collectif appelle de plus l’État à solder tous ses arriérés vis-à-vis du secteur privé, à injecter les fonds étrangers destinés aux déplacés syriens directement dans l’économie, ou encore limiter les transactions en espèces supérieures à un certain plafond (100 dollars ou 200 000 livres) au profit des autres moyens de paiement (chèque et cartes).

Le collectif souhaite enfin que l’État assure efficacement ses fonctions régaliennes, en renforçant notamment le contrôle des frontières pour lutter contre la contrebande ou combattre davantage l’évasion fiscale. Il s’oppose néanmoins à certaines mesures envisagées par l’exécutif, comme celle du ministère de l’Économie et du Commerce qui souhaite intervenir sur les marges des commerçants pour mieux contrôler les prix, une prérogative inscrite dans un récent projet de loi qu’il a préparé.

Reste à savoir si ces entrepreneurs seront entendus par le gouvernement. Réuni hier, le Conseil des ministres, qui poursuit l’examen du plan de redressement du pays et de réformes qu’il s’est engagé à présenter à ses créanciers après avoir fait défaut sur la dette publique en devises, n’avait pas encore pris de décision allant dans ce sens. Selon la porte-parole du gouvernement, Manal Abdel Samad, l’exécutif espère approuver le plan définitif promis d’ici à mardi prochain et a réitéré la nécessité de faire appel à l’aide extérieure pour redresser le pays. Un impératif déjà rappelé lundi par le président Michel Aoun et le Premier ministre, Hassane Diab, à l’issue d’une réunion à Baabda avec les représentants du Groupe international de soutien au Liban (GIS). Les principaux axes du plan de redressement visent la restructuration de la dette publique, de la BDL et du secteur bancaire, la mise en place de filets de protection sociale, entre autres. Les discussions autour des pistes permettant de réaliser ces objectifs doivent se poursuivre aujourd’hui après-midi.


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« United for Lebanon » (Unis pour le Liban en anglais), un collectif d’entrepreneurs locaux se présentant comme générant « plus de 2 milliards de revenus annuels », a publié hier un plan de sauvetage de l’économie du pays, qui a été minée par une succession de crises et qui subit actuellement les répercussions des mesures de confinement décrétées par les...

commentaires (5)

Le Liban peut sortir plus fort de la double crise en étant à côté du gouvernement mais en veillant à ce que le gouvernement reste à distance du système politique . Mettons en quarantaine la politisation du Gouvernement et ne touchons pas aux dépôts des épargnants. Les Responsables politiques doivent garantir par leur argent personnel investi pour la relance du pays.La WorldBank ,la FMI et la Diaspora doivent exiger ces 20-25 Milliards des chefs politiques pour s'assurer qu'ils changent du comportement de ceux qui prennent tout à celui des Hommes d'Etat qui investissent dans leur pays ou subir les foudres internationales pour affairisme d'Etat. C'est dans l'Alliance avec le Gouvernement,l'Union Européenne et les hommes d'affaires volontaires que nous seront la SmartNation. Battons nous pour exporter notre résilience et le savoir faire économie intelligente que notre Diaspora prouve au Monde tous les jours. Travaillons pour un Fonds de Donation des Google,m et Multinationales pour nos étudiants .Nos jeunes effectueront pour eux des stages ou nous ré imaginerons toutes les Industries avec l'Economie du Savoir et le Design Thinking. Pour les non diplômés une formation à la ré ingénierie des produits et les centres de préparation au standing d'Amazon. Bravo pour Votre Initiative mais rappelez vous qu'on ne relance pas l'Economie en touchant les dépôts des Épargnants qui vivent du fruit des économies et des sacrifices de toute une vie. Un Jeune de la Génération des 60

Egeileh Antoine

22 h 22, le 08 avril 2020

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Commentaires (5)

  • Le Liban peut sortir plus fort de la double crise en étant à côté du gouvernement mais en veillant à ce que le gouvernement reste à distance du système politique . Mettons en quarantaine la politisation du Gouvernement et ne touchons pas aux dépôts des épargnants. Les Responsables politiques doivent garantir par leur argent personnel investi pour la relance du pays.La WorldBank ,la FMI et la Diaspora doivent exiger ces 20-25 Milliards des chefs politiques pour s'assurer qu'ils changent du comportement de ceux qui prennent tout à celui des Hommes d'Etat qui investissent dans leur pays ou subir les foudres internationales pour affairisme d'Etat. C'est dans l'Alliance avec le Gouvernement,l'Union Européenne et les hommes d'affaires volontaires que nous seront la SmartNation. Battons nous pour exporter notre résilience et le savoir faire économie intelligente que notre Diaspora prouve au Monde tous les jours. Travaillons pour un Fonds de Donation des Google,m et Multinationales pour nos étudiants .Nos jeunes effectueront pour eux des stages ou nous ré imaginerons toutes les Industries avec l'Economie du Savoir et le Design Thinking. Pour les non diplômés une formation à la ré ingénierie des produits et les centres de préparation au standing d'Amazon. Bravo pour Votre Initiative mais rappelez vous qu'on ne relance pas l'Economie en touchant les dépôts des Épargnants qui vivent du fruit des économies et des sacrifices de toute une vie. Un Jeune de la Génération des 60

    Egeileh Antoine

    22 h 22, le 08 avril 2020

  • Les donateurs et investisseurs ne se risqueraient plus d’injecter le peu d’argent qui leur reste pour engraisser le mammouth insatiable qui est notre système politique qui n’a ni queue ni tête et qui continue à trainer la patte pour réformer et appliquer le plan de sauvetage. Qui aura le cran de décider de ce plan et de l’appliquer sans l’aval du trio qui n’a de cesse de trouver des bâtons pour empêcher toute exécution en accusant les autres d’être à l’origine de ce blocage. Un cercle vicieux qui ne cesse pas de tourner en rond provoquant un vertige pour tous les citoyens qui se retrouvent emportés dans cet œil du cyclone sans connaître leur point de chute. Ils pourront tous continuer à quémander et implorer l’aide de tous les pays donateurs. Ils n’auront pas un centime tant que les projets de réformes et leur application ne seront pas mis à exécution. A croire que ces gens ont oublié le sens des mots dignité, amour propre et honneur. Ils prennent les aumônes pour un acquis, volent pillent et réclament de l’aide sans sourciller.

    Sissi zayyat

    11 h 47, le 08 avril 2020

  • Chaque fois qu’un glandu a des idées, il inclut immédiatement de prélever les dépôts des épargnants. Vous pouvez tous allez vous brosser avant de penser un seul instant que vous pouvez toucher à nos dépôts que vous soyez dirigeant politique ou chef d’entreprise. Les premiers ont gaspillé l’argent public et les seconds ont saigné à mort les consommateurs avec des bénéfices exorbitants tout en payant leur salariés avec des cailloux

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 20, le 08 avril 2020

  • C,EST AU GOUVERNEMENT DE DECIDER DES REFORMES DANS L,OPTIQUE DES CONSEILS INTERNATIONAUX AVANCES. LES DONATEURS ET LES INVESTISSEURS, AVEC LE CORONAVIRUS, SONT DEVENUS BEAUCOUP PLUS AVARE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 19, le 08 avril 2020

  • Votre plan ne marchera jamais, vous ne leur laissez aucune marge pour s’en mettre plein les poches...

    Gros Gnon

    08 h 11, le 08 avril 2020

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