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À La Une - Repère

Le coronavirus risque de faire de l'économie mondiale un champ de ruines

La crise actuelle s'annonce plus sévère que celle de 2008 car elle touche cette fois non pas seulement le système financier mais l'ensemble de l'économie réelle.

Des commerces fermés, à Brooklyn, en raison du coronavirus, le 26 mars 2020. Photo REUTERS/Stephen Yang

En quelques semaines, le coronavirus et le confinement de millions de personnes, à travers le monde, qu'il a entraîné ont presque anéanti l'économie mondiale, au point que les économistes s'attendent à la récession la plus violente de l'histoire moderne, peut-être pire que pendant la Grande Dépression américaine, au XXe siècle.

L'ampleur du choc déprendra des remèdes insufflés par les gouvernements, banques centrales et institutions internationales, et de la durée de la crise sanitaire. Jeudi, les vingt premières puissances économiques ont promis d’injecter plus de 5 000 milliards de dollars dans l’économie et de faire « front commun » face au coronavirus, à l’issue hier d’un sommet virtuel du G20 présidé par Riyad. On fait le point.


Rebonds en 2021

« Les économies du G20 vont subir un choc sans précédent pendant la première partie de l'année et vont se contracter en 2020 avant un rebond en 2021 », présagent les économistes de l'agence de notation Moody's. Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria, a lui estimé sur la BBC sur l'économie mondiale va souffrir « pour des années ».

La crise actuelle s'annonce plus sévère que celle de 2008 car elle touche cette fois non pas seulement le système financier mais l'ensemble de l'économie réelle, avec un effondrement de la production et donc de l'offre, et aussi de la demande, à cause de millions de personnes en confinement. Les transports, le tourisme, la distribution sont particulièrement sinistrés, même si quelques secteurs s'en sortent mieux : la pharmacie, l'industrie liée aux équipements et produits sanitaires, le commerce alimentaire ou en ligne.

Les pays du G20 devraient subir collectivement une contraction de 0,5 % de leur PIB cette année d'après Moody's. Aux États-Unis, elle sera de -2 % et dans la zone euro de -2,2 %. La Chine devrait croître de 3,3 %, un rythme très faible pour ce pays, ajoute l'agence. Pour les États-Unis, Goldman Sachs prévoit une année 2020 à -3,8 % et Deutsche Bank la pire contraction pour l'économie américaine depuis « au moins la deuxième guerre mondiale ». En Europe, le ministre allemand de l'Économie a parlé de récession « d'au moins » 5 % en 2020 en Allemagne et pour la France, Moody's prévoit -1,4 %, tandis que Nuno Fernandes, professeur à l'IESE Business School, pronostique -2 % en 2020, sur un scénario de crise sanitaire achevée fin juin. Pour le Royaume-Uni, KPMG entrevoit une chute un peu plus sévère de 2,6 %, mais qui pourrait atteindre le double si la pandémie dure jusqu'à la fin de l'été.


(Lire aussi : Appel de 9 dirigeants européens, dont Macron et Conte, à créer des corona bonds)


Le baromètre Singapour

Au-delà des projections, les premiers chiffres ont déjà commencé à tomber. Le PIB de Singapour s'est par exemple contracté de 2,2 % au premier trimestre sur un an sous l'effet de la crise du coronavirus, un signe des dégâts que la pandémie devrait causer dans l'économie mondiale alors que l'économie de la cité-État fait figure de baromètre des échanges. Il s'agit de la pire performance du PIB singapourien depuis la crise financière de 2008. Par rapport au trimestre précédent, l'économie singapourienne s'est réduite de 10,6 %, d'après les chiffres avancés du ministère du Commerce qui a révisé à la baisse sa prévision pour l'ensemble de l'année.

L’addition devrait enfin être très salée pour le Liban, où la baisse de l’activité lié à l’état d’urgence sanitaire vient alourdir le bilan de la crise économique et financière que traverse le pays depuis plusieurs mois, et qui a contribué à provoquer à partir du 17 octobre dernier, un vaste mouvement de manifestations populaires dirigée contre la classe politique. Les chiffres les plus récents de l’Administration centrale de la statistique indiquent que le PIB libanais s’est contracté de 4 % au premier semestre comparé à la même période un an plus tôt. La Banque mondiale, qui avait estimé en octobre que le PIB libanais ne progresserait que de 0,3 % en 2020 devrait publier ses nouvelles estimations dans les semaines qui viennent.


(Lire aussi : Le patron de la Fed veut rassurer tandis que le chômage explose aux États-Unis)


Emploi, inflation et dette

Dans la zone euro, dotée d'une réglementation du travail plus protectrice, le cabinet Capital Economics s'attend à un bond du chômage à 12 % d'ici la fin juin, « annulant sept années de gains en la matière », même si une embellie devrait suivre au deuxième semestre. Si au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, ces taux sont actuellement historiquement bas grâce au boom des emplois précaires de la « gig economy » (petits boulots), l’épidémie semble déjà avoir changé cette donne.

Hier, le nombre de nouveaux chômeurs a par exemple explosé aux États-Unis, avec plus de trois millions de nouvelles demandes d'allocations chômage la semaine passée. Ce sont ainsi 3,3 millions de personnes qui ont fait une première demande d'allocations chômage au cours de la semaine du 15 au 21 mars, un niveau jamais vu, dans une économie stoppée net par la pandémie de coronavirus. James Bullard, président de la Réserve fédérale de St Louis, avait lui indiqué avant la publication de ces chiffres dans un entretien à Bloomberg que le chômage risquait s'envoler à 30 % dans les mois à venir. Au Liban, les derniers chiffres officiel du chômage couvrent la période allant d’avril 2018 à mars 2019 et révèlent un taux de chômage de 11,4 % de la population active, en comptabilisant des résidents étrangers pour lesquels le taux d’emploi est plus élevé.

Niveau inflation, l’épidémie de coronavirus fait planer beaucoup d'incertitudes sur l'évolution des prix, entre risques de dépression économique et de déflation si la demande s'écroule durablement, mais avec certaines pressions inflationnistes si les monnaies sont dévaluées, si l'on assiste à des pénuries, etc. Les taux d'inflation sont en tout cas pour l'instant faibles et généralement en deçà des objectifs des banques centrales, notamment au Royaume-Uni. Au Liban, les chiffres les plus récents révèle une hausse des prix de 10,04 % en un an.

Le contrôle de l'endettement semble enfin avoir été relégué au second plan par la majorité des économies du monde, de nombreux pays ayant récemment annoncé des plans de relance massifs valant des milliers de milliards de dollars pour soutenir leurs économies respectives. En début de semaine l’UE a de son côté suspendu les règles de discipline budgétaire qui s’imposent habituellement aux États membres.Le Liban est lui dans une autre dynamique, le gouvernement ayant en effet, récemment décidé de faire défaut sur le remboursement de sa portion de la dette publique en dollars et s’apprête désormais à négocier une restructuration avec ses créanciers.


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commentaires (3)

SITUATION MONDIALE TRAGIQUE. SI CE FLEAU DURE C,EST LA FAMINE QUI VA FRAPPER L,HUMANITE. ALLAH YISTOR !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 28, le 27 mars 2020

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Commentaires (3)

  • SITUATION MONDIALE TRAGIQUE. SI CE FLEAU DURE C,EST LA FAMINE QUI VA FRAPPER L,HUMANITE. ALLAH YISTOR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 28, le 27 mars 2020

  • Risque ou certitude?

    NAUFAL SORAYA

    13 h 25, le 27 mars 2020

  • c'est la terre qui va dire:OUF!!!!!J.P

    Petmezakis Jacqueline

    12 h 46, le 27 mars 2020

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