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Économie - Épidémie

Le patron de la Fed veut rassurer tandis que le chômage explose aux États-Unis

Le département américain du Travail à Washington D.C. Alex Edelman/AFP

Le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) a promis hier que l’institution allait continuer à prêter de l’argent « agressivement » pour combattre l’impact économique de l’épidémie de Covid-19, dans une rare interview en direct. Des déclarations faites au lendemain du vote à l’unanimité (96 pour et 0 voix contre) par le Sénat américain d’un plan « historique » de 2 000 milliards de dollars pour soutenir la première économie mondiale, asphyxiée par la pandémie qui a provoqué plus de 1 000 décès aux États-Unis. Le texte doit être présenté aujourd’hui à la Chambre basse avant d’être remis au président américain Donald Trump, qui a promis de le « signer immédiatement ».

Jerome Powell, dont la banque a déjà annoncé qu’elle injectait des milliers de milliards de dollars dans la première économie du monde, a également affirmé que « les munitions de la Fed ne vont pas s’épuiser », lors de cet entretien sur le Today Show de NBC, l’une des plus populaires émissions matinales des États-Unis. « Nous allons chercher partout sur les marchés des capitaux, les endroits où le crédit est gelé et nous avons les moyens, dans ces circonstances uniques, d’intervenir temporairement et de faire ces prêts », a dit M. Powell. « Nous allons continuer à faire cela agressivement et avec détermination comme nous l’avons fait jusqu’à présent », a-t-il promis. M. Powell s’est gardé de pronostiquer précisément un retour de la croissance – qu’il prévoit « durant la seconde partie de l’année » – et encore moins la vigueur de la reprise.

Explosion du chômage

Les États-Unis sont probablement entrés en récession en raison du coup de frein brutal à l’activité économique provoqué par le nouveau coronavirus, mais partaient d’une situation plus solide que les grands pays européens, avec une croissance de plus de 2 % et un taux de chômage de 3,5 % avant la crise. Mais ce dernier chiffre semble désormais relégué au rang de souvenir après la journée d’hier, au cours de laquelle le nombre de nouveaux chômeurs a littéralement explosé, avec pas moins de 3,3 millions de personnes qui ont fait une première demande d’allocations-chômage au cours de la semaine du 15 au 21 mars, un niveau jamais vu. Cela représente pas moins de 3 millions de nouveaux demandeurs supplémentaires par rapport à la semaine précédente, qui avait enregistré 282 000 nouvelles demandes. « La hausse extraordinaire des premières demandes est due aux effets (de l’épidémie) de Covid-19 », relève le département du Travail dans son communiqué publié hier.

Le département du Travail précise que ce sont principalement les industries de services, en particulier les services d’hébergement et de restauration, qui sont frappées. D’autres secteurs sont également touchés, souligne le département du Travail, qui cite « les soins de santé et l’assistance sociale, les arts, les divertissements et les loisirs, les industries du transport, de l’entreposage et de la fabrication ».

Il reste que la Fed avait pris les devants dès les première semaines de l’épidémie, en abaissant notamment ses taux à deux reprises pour les amener tout près de 0 % et pris toute une palette de mesures pour inonder le système avec de l’argent frais et presque gratuit. La Réserve fédérale participe aussi au gigantesque plan de relance de plus de 2 000 milliards de dollars, voté tard mercredi par le Sénat. Soutenu par le président Donald Trump et fruit d’âpres tractations entre les sénateurs et la Maison-Blanche, un texte « historique » selon ses négociateurs, ce plan comprend par exemple l’octroi d’aides directes aux Américains, allant jusqu’à 1 200 dollars par adulte et 500 par enfant, pour les ménages gagnant moins de 150 000 dollars par an. Grande demande des démocrates, les indemnités chômage ont également été notablement renforcées et les travailleurs indépendants pourront en bénéficier. Le texte inclut en outre environ 500 milliards de prêts et d’aides pour les entreprises et secteurs-clés, dont près de 30 milliards d’aides au secteur aérien (passagers et fret). Il comprend aussi 100 milliards de dollars pour les hôpitaux, débordés par l’épidémie.

Compagnies aériennes

Grâce à plusieurs centaines de milliards de dollars prévus dans ce texte pour servir de garantie du Trésor aux prêts de la Fed, celle-ci va pouvoir directement prêter à des entreprises autres que des banques. Selon le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, l’institution pourra ainsi engager jusqu’à 4 000 milliards de dollars, soit environ un quart du PIB des États-Unis. « Ce que nous faisons est très important pour que la reprise, quand elle viendra, soit une reprise la plus forte possible », a affirmé le président de la Fed.

Enfin la crise liée à l’épidémie pourrait décider l’État américain à prendre des participations dans les compagnies aériennes américaines en échange d’une aide globale de 50 milliards de dollars prévue dans le plan voté par le Sénat, s’est avancé hier le Wall Street Journal. Une information démentie par une source proche du dossier qui a requis l’anonymat. « Évidemment, nous avons besoin d’une forme de compensation, mais cela ne signifie pas que nous devons avoir une participation au capital ». « Il est prématuré de faire des commentaires », a réagi de son côté un porte-parole de Southwest Airlines, soulignant que la loi votée est massive et « comporte de nombreuses complexités et nuances et confère aux ministères du Trésor et des Transports le pouvoir d’interpréter et de mettre en œuvre les nombreuses dispositions et conditions du projet de loi ».Le projet de loi adopté par le Sénat alloue 25 milliards de dollars aux compagnies aériennes, 4 milliards de dollars aux compagnies de fret aérien et 3 milliards de dollars aux entrepreneurs pour payer les salaires, en plus de 25 milliards de dollars de prêts et de garanties de prêts aux compagnies aériennes et de 4 milliards de dollars au fret aérien.

Source : AFP

Le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) a promis hier que l’institution allait continuer à prêter de l’argent « agressivement » pour combattre l’impact économique de l’épidémie de Covid-19, dans une rare interview en direct. Des déclarations faites au lendemain du vote à l’unanimité (96 pour et 0 voix contre) par le Sénat américain d’un...

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