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Coronavirus : foule à Marseille pour se faire tester chez le Pr Raoult

Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection, s'est depuis plusieurs semaines déjà prononcé en faveur d'une politique massive de tests. Et il défend son pari de lutter contre le Covid-19 avec la chloroquine, désormais vantée aussi par le président américain.

Une longue file devant l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, pôle d'expertise marseillais sur les maladies infectieuses, pour se faire dépister du coronavirus par les équipes du professeur Raoult, lundi 23 mars 2020. AFP / GERARD JULIEN

Jeunes, vieux, en bonne santé apparente ou plus fragiles : une longue file s'étirait lundi devant l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, pôle d'expertise marseillais sur les maladies infectieuses, pour se faire dépister du coronavirus par les équipes du professeur Raoult, "pêcheur de microbes" depuis plus de 30 ans dans cette ville du sud de la France.

Dans ces locaux ultramodernes, au sein de l'hôpital de La Timone, tout le monde est accueilli. Pas question d'appliquer les consignes nationales réservant ces tests aux personnels médicaux et aux personnes fragiles.

Certains sont là depuis 07h00 du matin, comme ce quadragénaire de Marseille venu "pour être tranquille" après que l'IHU a annoncé dimanche qu'il assurait le dépistage des personnes "fébriles", à rebours des choix faits par les autorités françaises. "Pour le test c'est très rapide, une touillette dans le nez et c'est fini! On sera contacté dans 48 heures par téléphone si on est positif" : Gilbert Salomone, 49 ans, vient de se faire dépister, avec sa femme et sa fille. Et il ne lui reste plus qu'à attendre le verdict, même s'il reconnaît qu'il "n'était pas inquiet" : "J'avais quelques maux de tête légers, rien de plus".

Comme lui, la plupart des gens venus attendre, dans le silence, sont masqués. En milieu de matinée, ils étaient environ 300, selon un journaliste de l'AFP. La plupart ne semblent pas présenter de signes graves. A la différence de ce septuagénaire qui s'effondre soudain, avant d'être secouru puis transporté à l'intérieur du bâtiment sur un fauteuil roulant.



(Lire aussi : Didier Raoult à L'OLJ : Les essais sur l'hydroxychloroquine doivent avancer pour pouvoir lutter contre le Covid-19)

"Il est fou ce Raoult"
Aux grilles du bâtiment, une banderole a été accrochée par un anonyme, rendant notamment "hommage au dr Razafindranazy", premier médecin décédé de ce nouveau coronavirus, proclamant aussi son soutien au professeur Raoult.

Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection, s'est depuis plusieurs semaines déjà prononcé en faveur d'une politique massive de tests. Et il défend son pari de lutter contre le Covid-19 avec la chloroquine, désormais vantée aussi par le président américain Donald Trump. Fin février, via une vidéo, il avait annoncé la "fin de partie" contre le nouveau coronavirus : la chloroquine, une banale molécule utilisée contre le paludisme, serait l'arme principale pour l'annihiler. Des tests cliniques en Chine menés sous la direction du professeur Zhong Nanshan auraient confirmé les tests in vitro effectués auparavant.

Les critiques ont afflué, notamment de FakeMed, un collectif de scientifiques en lutte contre les fausses informations dans le domaine de la santé, et de professeurs mettant en garde contre les effets indésirables de ce médicament.

"Une vidéo m'accusant de diffuser des +Fake News+ a été vue 450.000 fois sur Facebook, mais ça m'a fait une publicité considérable, qu'ils continuent à dire des horreurs comme ça", se gaussait-il mi-mars. Sur 24 patients traités à l'IHU Méditerranée Infection avec de l'hydroxychloroquine, 75% présentent une charge virale négative au bout de six jours, affirmait-il. En clair : le virus a disparu, le patient n'est plus contagieux.

Dimanche, il a récidivé, dans un communiqué cosigné avec cinq professeurs et médecins de cet institut : "Conformément au serment d'Hippocrate que nous avons prêté, (...) nous avons décidé, pour tous les malades fébriles qui viennent nous consulter, de pratiquer les tests pour le diagnostic d'infection à Covid-19".

Talia Abad, 20 ans, n'a pas de fièvre mais vient pour se rassurer et pour "protéger (sa) famille" : "Je n'ai pas de symptômes flagrants, mais j'ai entendu dire qu'il y avait beaucoup plus de cas qu'on le pensait", explique-t-elle. Bonnet sur la tête, masque sur le visage, elle est arrivée à 07h30 et elle attendait encore son tour vers 10h00 du matin. Derrière elle, des dizaines d'autres personnes sont arrivées. La file s'étire le long du boulevard qui longe La Timone. Les distances de sécurité sont globalement respectées. Et le calme règne, parfois percé par quelques éclats de voix, comme quand un homme tente de tricher et de s'incruster dans la file, en expliquant que sa femme est enceinte.

"Il est fou ce Raoult, tous ces gens devraient être chez eux!, grommelle de son côté un médecin sortant de la Timone après une longue nuit de service.


Jeunes, vieux, en bonne santé apparente ou plus fragiles : une longue file s'étirait lundi devant l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, pôle d'expertise marseillais sur les maladies infectieuses, pour se faire dépister du coronavirus par les équipes du professeur Raoult, "pêcheur de microbes" depuis plus de 30 ans dans cette ville du sud de la France. Dans ces...

commentaires (3)

On a beau vouloir respecter ce que fait le Pr. Raoul, mais là il dépasse les normes de l’étique médicale: Et d’un, il tire des conclusions très hâtives sur un échantillon de 27 patients seulement, et tout statisticien et chercheur sérieux lui dira de ne pas sauter aux conclusions hâtives avant d’avoir les résultats des différentes études à large échelle et randomisées en cours: en attendant, on lui dira qu’il a émis une hypothèse très intéressante, mais qu’il reste à la prouver! Et de deux, on pourrait accepter l’idée de l’administrer hors formulaire à des patients assez malades, car ça pourrait diminuer la mortalité, comme on commence à le faire un peu partout, mais de là à vouloir le donner à tout le monde testé positif en prophylaxie, il ne faut pas exagérer.... Résultat: regardez un peu cette hystérie collective avec les gens affluant par centaines à sa clinique, alors qu’on prône la distanciation sociale, et, de plus, il veut se mettre à tester tout le monde, alors que les kits demeurent assez limités et devraient être administrés seulement aux personnes suspectes pour l’instant... Il y va assez vite et fait un peu trop du sensationnalisme, en jouant au poker: soit que son pari est réel et il jouera au héros, soit que ce sera un pétard mouillé et sera traité de charlatan! C’est en tant que Médecin impliqué de près avec cette épidémie au Canada que je me permet ce commentaire...

Saliba Nouhad

22 h 08, le 23 mars 2020

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Commentaires (3)

  • On a beau vouloir respecter ce que fait le Pr. Raoul, mais là il dépasse les normes de l’étique médicale: Et d’un, il tire des conclusions très hâtives sur un échantillon de 27 patients seulement, et tout statisticien et chercheur sérieux lui dira de ne pas sauter aux conclusions hâtives avant d’avoir les résultats des différentes études à large échelle et randomisées en cours: en attendant, on lui dira qu’il a émis une hypothèse très intéressante, mais qu’il reste à la prouver! Et de deux, on pourrait accepter l’idée de l’administrer hors formulaire à des patients assez malades, car ça pourrait diminuer la mortalité, comme on commence à le faire un peu partout, mais de là à vouloir le donner à tout le monde testé positif en prophylaxie, il ne faut pas exagérer.... Résultat: regardez un peu cette hystérie collective avec les gens affluant par centaines à sa clinique, alors qu’on prône la distanciation sociale, et, de plus, il veut se mettre à tester tout le monde, alors que les kits demeurent assez limités et devraient être administrés seulement aux personnes suspectes pour l’instant... Il y va assez vite et fait un peu trop du sensationnalisme, en jouant au poker: soit que son pari est réel et il jouera au héros, soit que ce sera un pétard mouillé et sera traité de charlatan! C’est en tant que Médecin impliqué de près avec cette épidémie au Canada que je me permet ce commentaire...

    Saliba Nouhad

    22 h 08, le 23 mars 2020

  • Dommage qu'il n'ait pas prevu un test drive-in, comme au japon.

    Desperados

    19 h 42, le 23 mars 2020

  • belle initiative pour propager le virus!!!!!J.P

    Petmezakis Jacqueline

    18 h 45, le 23 mars 2020

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