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Société - Coronavirus

Le nombre de cas passe à 163, les autorités se préparent au « stade 4 » de l’épidémie

Un prêt de la Banque mondiale de 130 millions de dollars, accordé en 2018 au ministère de la Santé, a finalement été débloqué.

Un médecin de l’hôpital Rafic Hariri vêtu d’une combinaison spéciale. Photo AFP

Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé hier que le pays se préparait au « stade 4 » de la propagation du nouveau coronavirus, qui a contaminé jusque-là 163 personnes, quatorze nouveaux cas ayant été enregistrés ces dernières 24 heures, selon le ministère de Santé, qui appelle à nouveau les Libanais à respecter les mesures de confinement et à limiter les déplacements au strict nécessaire. Jusque-là, quatre personnes contaminées sont décédées des suites du coronavirus au Liban. En outre, cinq patients de l’hôpital universitaire Rafic Hariri ont guéri, dont deux hier. « Le Liban est encore au stade 3 de la pandémie. Néanmoins, nous nous préparons au stade 4 de notre plan de lutte contre le virus, en espérant que nous ne l’atteindrons pas », a déclaré M. Hassan lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji. « C’est l’État qui est responsable de la gestion de la crise dans le cadre du stade 4, qui signifie le stade d’alerte », a indiqué le ministre de la Santé, tout en précisant par ailleurs que 5 % des personnes contaminées se trouvent dans un état critique. « C’est le respect des mesures par la société qui déterminera l’évolution de la situation », a-t-il ajouté, précisant que six cas enregistrés sont de source inconnue et que les contaminations comptabilisées ces dernières 24 heures « viennent d’une zone géographique déterminée ».

Le rapport quotidien de la cellule nationale de gestion des catastrophes faisait état hier de 16 cas de contamination dans le caza de Jbeil, 19 cas dans le caza de Baabda, 20 au Kesrouan, 24 au Metn et 43 à Beyrouth. 84 % des patients atteints du Covid-19 sont d’origine libanaise.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, a expliqué que le stade 4 évoqué par le ministre « concerne la transmission communautaire du virus ». « Nous sommes encore dans la transmission individuelle », a-t-il assuré. Pour sa part, un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé à Beyrouth a confirmé à L’OLJ que le pays est encore au stade 3 de l’épidémie. « Le stade 4 est celui des contaminations dont l’origine n’est plus déterminée. Pour l’instant, nous arrivons encore à savoir comment le virus est en train de se propager », a indiqué le porte-parole.


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Aoun : « Restez chez vous »

Le président Michel Aoun a appelé pour sa part les Libanais à « rester chez eux » et à ne se déplacer qu’en cas de nécessité, après la hausse du nombre de contaminations et la baisse de l’application des mesures de confinement. « Je constate que la pandémie du coronavirus fait des victimes partout dans le monde, et je réitère mon appel à tous les Libanais à rester chez eux et à ne se déplacer qu’en cas de nécessité », a affirmé le chef de l’État sur son compte Twitter. « Et je demande aux ministères concernés, aux municipalités et aux forces de sécurité de renforcer l’application de la décision de mobilisation générale pour contenir la propagation de la maladie. Son application protégera nos familles et nos proches ; ne la prenons pas à la légère », a-t-il ajouté.

Les propos du chef de l’État sont intervenus alors que les Libanais ne semblent pas s’être pliés dans toutes les régions aux directives de confinement. Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), la circulation dans les rues de Tripoli était par exemple « pratiquement normale » hier. De nombreux piétons se sont promenés dans les souks et se sont rassemblés devant les kiosques vendant café, fruits et légumes et dans les magasins d’alimentation, contrairement aux jours précédents. Les mesures de confinement n’étaient respectées que dans quelques quartiers, comme dans le centre commercial et certaines prières collectives ont été organisées dans des mosquées de la ville, contrairement à Beyrouth ou Saïda.


(Lire aussi : Le nerf de la coronaguerre, l'édito de Issa GORAIEB)


Prêt de la Banque mondiale

Le ministre de la Santé a par ailleurs indiqué qu’un prêt de la Banque mondiale à hauteur de 130 millions de dollars, accordé le 20 février 2018 au ministère de la Santé mais gelé depuis, « à cause d’obstacles bureaucratiques et techniques », avait finalement été débloqué. « Nous avons accepté toutes les conditions posées par la Banque mondiale et une partie du prêt a fini par été débloquée il y a une semaine », a assuré M. Hassan. Il a en outre révélé que le ministère de la Défense a débloqué 20 millions de dollars pour le ministère de la Santé dans le cadre de la lutte contre le virus.

Sur le plan hospitalier, M. Hassan a déclaré que 1 185 respirateurs étaient mobilisés et qu’il attendait 110 nouveaux appareils. Par ailleurs, le ministre a décidé que les personnes contaminées par le coronavirus qui se présenteraient à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri avec des symptômes légers, ou si elles sont asymptomatiques, pourront, si elles le souhaitent, s’isoler à leur domicile pour une période d’un mois. Le ministre a toutefois précisé que les médecins devront transmettre aux forces de sécurité les informations personnelles du patient afin que celles-ci s’assurent que le patient suit bien toutes les règles de l’isolement à domicile. Cette décision, a expliqué le ministre, a pour but de libérer des places à l’hôpital Rafic Hariri, où certaines personnes hospitalisées à cause du coronavirus ne montrent plus aucun symptôme.

De son côté, Assem Araji a indiqué que 12 hôpitaux gouvernementaux, disséminés géographiquement sur l’ensemble du territoire, sont équipés pour accueillir des personnes infectées. « Nous avons aujourd’hui 1 879 lits », a-t-il précisé, indiquant que moins de 3 % des personnes contaminées ont besoin de respirateurs. Et de poursuivre : « Nous sommes en phase d’endiguement (...) Si la situation l’exige, le nombre d’hôpitaux gouvernementaux mobilisés pourrait passer à 29, et nous pourrions faire appel aux hôpitaux privés. Dix d’entre eux ont exprimé leur disposition à coopérer. »

L’hôpital universitaire grec-orthodoxe (Saint-Georges) a de son côté annoncé hier avoir créé une clinique dédiée à l’examen des patients souffrant de fièvre ou de toux. L’établissement a également équipé une aile de l’hôpital pour les patients suspectés d’être atteints du coronavirus, en attendant les résultats de leurs tests. Ceux dont les résultats sont positifs seront envoyés à l’hôpital Rafic Hariri.



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Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé hier que le pays se préparait au « stade 4 » de la propagation du nouveau coronavirus, qui a contaminé jusque-là 163 personnes, quatorze nouveaux cas ayant été enregistrés ces dernières 24 heures, selon le ministère de Santé, qui appelle à nouveau les Libanais à respecter les mesures de confinement et à limiter...

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LES AUTORITES SE PREPARENT-ELLES ? POURQUOI ELLES NE S,ETAIENT PAS PREPAREES ? QU,ATTENDENT-ILS ?

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 51, le 21 mars 2020

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Commentaires (1)

  • LES AUTORITES SE PREPARENT-ELLES ? POURQUOI ELLES NE S,ETAIENT PAS PREPAREES ? QU,ATTENDENT-ILS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 51, le 21 mars 2020

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