La « liste de la révolution » remporte la moitié des sièges à l’ordre des ingénieurs à Tripoli

Les élections à l’ordre des ingénieurs de Tripoli se sont tenues hier dans les délais, alors que la première phase de celles de l’ordre des ingénieurs de Beyrouth était reportée sine die à cause de la propagation du coronavirus. Comparé aux échéances passées, ce premier tour n’avait rien d’ordinaire. Sur les dix sièges vacants, la liste « L’ordre se révolte », représentant les contestataires du soulèvement du 17 octobre, en a remporté cinq : quatre dans la section des ingénieurs mécaniques (Waël Zmerli, Antoine Sadek, Randa Sleiman et Haytham el-Mahmoud) et un dans celle des ingénieurs électriques (Hassane Khalil).

Les autres gagnants sont : Omar Chkhaydem, Omar Zaherman, Wassim el-Haouli, Mohammad Cheikh el-Najjarine de la section des ingénieurs électriques et Zakaria Akl de la section des ingénieurs mécaniques. Seul M. Najjarine affiche ouvertement son affiliation politique au courant du Futur, alors que les quatre autres se disent indépendants.

Au siège de l’ordre, la journée s’est déroulée dans le plus grand calme, avec un taux de participation de seulement 13 %. Selon son président, Bassam Ziadé, la participation au premier tour tend toujours à être plutôt faible à comparer avec le second.

Dans le bâtiment, les masques et les gels désinfectants sont partout. Le bleu des bouteilles de gel brise la monotonie des enveloppes blanches glissées dans les urnes. Interrogé au sujet de la décision de tenir les élections dans les délais prévus malgré la propagation du coronavirus, M. Ziadé assure à L’Orient-Le Jour que toutes les précautions ont été prises pour garantir la sécurité des ingénieurs et des personnes présentes au siège de l’ordre. « Nous avons tenu à ce que les rassemblements aient lieu en dehors du bâtiment et non pas dans la salle intérieure », précise-t-il, avant de poursuivre : « Nous avons également mis à la disposition de tous des gels désinfectants et des masques chirurgicaux. »

Au total, vingt-quatre ingénieurs ont présenté leurs candidatures aux élections du premier tour. Ils sont répartis sur trois listes : « L’ordre se révolte », « Libres, indépendants » et « Syndicalistes ». Deux se sont présentés seuls.

Pour Antoine Sadek, les candidats de la liste « L’ordre se révolte » ont été « choisis selon des critères académiques et professionnels très précis, pour la première fois depuis de longues années ». Son programme consiste à « fournir des formations aux jeunes diplômés pour leur garantir un meilleur accès au marché du travail, aménager une bibliothèque gratuite au siège de l’ordre, organiser des séminaires et des conférences portant sur des sujets d’actualité tout au long de l’année et aider les jeunes diplômés à trouver des emplois au Liban pour tenter de freiner l’émigration des ingénieurs ».

Randa Sleiman, la seule femme qui s’est présentée aux élections, se félicite de ce que sa victoire coïncide avec la Journée internationale de la femme et estime que les résultats obtenus par la liste de la révolution du 17 octobre – dont elle fait partie – donnent un avant-goût de ceux du second tour.

Selon le candidat du courant du Futur, Mohammad Cheikh el-Najjarine, « le représentant de la révolution n’est pas de facto meilleur que celui des partis politiques. Lorsqu’un parti politique au pouvoir présente une personne compétente, il augmente ses chances de remporter la victoire ». Son programme consiste à assurer une meilleure organisation de la section des ingénieurs électriques, notamment au niveau des ingénieurs télécoms et autres, marginalisés pendant très longtemps.