Le gouvernement libanais a approuvé jeudi le projet de loi présenté par la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, concernant la levée du secret bancaires pour tous les responsables politiques. S'exprimant à l'issue d'un Conseil des ministres tenu au palais de Baabda, la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, a par ailleurs annoncé que le cabinet de Hassane Diab se réunira samedi après-midi afin de prendre une décision finale concernant le remboursement ou non des prochaines échéances des titres de dettes publiques en devises émises par le pays, dont une première de 1,2 milliard de dollars à solde le 9 mars.
Le cabinet a approuvé la proposition de loi sur la levée du secret bancaire pour tous les responsables publics, nommés ou élus, a annoncé Mme Abdel Samad lors d'une conférence de presse. Elle a également souligné que toute personne occupant des responsabilités exécutives ou de surveillance dans les banques, les fonds et les conseils, dans les associations politiques ou pas, dans les médias audiovisuels et dans la presse écrite, et toute personne étant liée par contrat avec l’État étaient également soumises à cette loi.
"Il s'agit d'un accomplissement important pour le gouvernement, qui n'hésitera pas à demander des comptes à tous les responsables corrompus", a-t-elle déclaré.
Ce projet, dont le texte a été rédigé par la ministre de la Justice, a été approuvé alors que les commissions parlementaires planchent de leur côté sur la rédaction d'une proposition sur le même sujet, qui regroupe trois propositions, présentées par le bloc parlementaire du Liban fort (principalement composé du Courant patriotique libre, fondé par le chef de l'Etat), le chef des Kataëb, Samy Gemayel, et la députée Paula Yacoubian. La ministre de l'Information a dans ce cadre espéré que "tous les efforts fournis à ce sujet" soient homogénéisés afin que soit adoptée la meilleure version possible de la loi.
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Réunion samedi sur les eurobonds
La réunion gouvernementale a commencé, a rapporté la ministre de l'Information, par l'intervention de plusieurs experts économiques et financiers libanais et internationaux qui se sont exprimés sur la question du remboursement des eurobonds. A ce sujet, Mme Abdel Samad a annoncé que le Conseil se réunirait samedi à 13h afin de prendre une décision à ce sujet.
La décharge de Bourj Hammoud accueille les déchets du Mont-Liban nord et d’une partie de Beyrouth. Il s’agit de l’une des deux décharges, avec celle de Costa Brava, dans le sud de Beyrouth, qui constituent l’essentiel du plan de sortie de crise adopté par le gouvernement en 2016. Elle devait arriver à saturation en janvier, selon une évaluation faite début décembre par le CDR.
Au Liban, la gestion des déchets est problémetique depuis de longues années, et ce dossier est l’un des principaux liés à des soupçons de gaspillage et de corruption, ce qui empêche l’adoption de plans de gestion respectueux de l’environnement et du développement durable en faveur de solutions centralisées et opaques.
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Intimidations
Au début de la réunion, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a pris la parole, saluant notamment les efforts fournis par le ministre de la Santé, Hamad Hassan, et son équipe de travail, dans leur "lutte contre l'épidémie de coronavirus".
De son côté, le Premier ministre a estimé que les responsables "ne peuvent pas se contenter de regarder ce qu'il se passe" et qu'ils vont "faire l'impossible pour trouver une solution à l'accumulation de problèmes" que connait le pays. Il a toutefois dénoncé le fait que certaines personnes "veulent tout faire pour étouffer le pays". "Nous poursuivons notre mission pour sauver le pays et nous ne nous laissons pas influencer par les intimidations de certains".
Ce n'est pas la première fois que Hassane Diab dénonce des tentatives de sabotage de "certaines formations" alors qu'il est notamment à couteaux tirés avec le courant du Futur, de l'ancien Premier ministre Saad Hariri.
commentaires (7)
mais ou peut on trouver copie de ce texte ?
Gaby SIOUFI
14 h 55, le 06 mars 2020