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Politique - Négligence

Les inondations de décembre au cœur d’une série de poursuites du parquet financier

Au début de l’hiver, des pluies diluviennes avaient bouché des canalisations d’eau, bloquant des centaines d’automobilistes dans le tunnel de l’aéroport.

Routes inondées pour cause de canalisations bouchées. Photo d’archives/René Moawad

Dans la foulée de ses démarches quelque peu stimulées par l’esprit du mouvement de contestation du 17 octobre, qui réclame à cor et à cri une lutte sans merci contre la corruption, le procureur général financier Ali Ibrahim a engagé hier des poursuites contre douze personnes physiques et morales suspectées de tremper dans l’affaire des inondations ayant transformé le tunnel de l’aéroport en torrent et bloqué des centaines d’automobilistes de longues heures durant, lors des intempéries de décembre dernier. M. Ibrahim a déféré le dossier devant le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour.

Une source judiciaire jointe par L’Orient-Le Jour affirme que les parties poursuivies sont des responsables d’institutions et organismes privés et publics. Sont ainsi mis en cause le président du conseil municipal de Naamé, le président de la Fédération des municipalités de la banlieue sud, le président du conseil municipal de Aramoun, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), les sociétés Bouday, Socomi, Rafic Khoury, Top Land, le projet Richani, la société foncière Manaf, la société internationale pour la construction et les entreprises, et les propriétaires du bien-fonds 22/Aïn Drafel (près de Naamé).

Parmi les sociétés précitées, figurent tant des compagnies chargées de l’entreprise des travaux, que des bureaux d’études ayant pour rôle de superviser ces travaux. Quant au projet Richani, il s’agit d’une société de construction et de lotissement. Une source interrogée par L’Orient-Le Jour estime que cette entreprise figure sur la liste parce qu’elle serait accusée d’avoir creusé des excavations et jeté des remblais dans les cours d’eau, provoquant ainsi les obstructions des cours. Pour leur part, les municipalités seraient coupables d’avoir manqué à leur obligation de contrôler les travaux de construction afin d’empêcher de tels délits.

On rappelle qu’au début du mois de décembre, des pluies diluviennes avaient transformé le tunnel de l’aéroport, mais aussi de nombreuses autre routes à Ouzaï, en véritables fleuves qui ont quasiment englouti les véhicules et submergé les passants jusqu’aux genoux. La Défense civile, les pompiers de Beyrouth et les Forces de sécurité intérieure (FSI) avaient alors œuvré à pomper l’eau et évacuer les voitures coincées dans le tunnel de l’aéroport, tandis que le ministère des Transports et des Travaux publics avait mis en place un chantier pour nettoyer les égouts et faciliter ainsi l’évacuation de l’eau.



(Pour mémoire : Inondations : responsabilités indéterminées et justice absente)



Gaspillage de fonds publics
Dès la survenue des faits, le procureur financier s’est saisi d’office de l’affaire, indique la source judiciaire précitée, précisant qu’il ne s’agit donc pas d’une plainte déposée par des parties civiles. Comme les investigations ont été quelque peu « délicates », il a fallu près de deux mois pour constituer un dossier préliminaire, ajoute-t-elle, évoquant des « travaux illégaux » ainsi que des « empiètements sur des biens-fonds publics ». Une autre source judiciaire affirme sans détour que les poursuites se basent sur « le gaspillage de l’argent public et la destruction de routes », soulignant que la cause des inondations réside aussi dans « la réalisation de mauvais travaux d’infrastructure routière ».

Les griefs avancés sont fondés notamment sur la violation de dispositions du code pénal qui sanctionnent une négligence de fonctionnaires, ainsi que la fraude commise et le profit personnel réalisé au détriment de l’administration publique par des parties chargées de gérer des biens pour le compte de l’État.

Dans les milieux proches d’une grande municipalité de la banlieue sud, on s’étonne des poursuites lancées à l’encontre des municipalités. Selon ces milieux, l’inondation a commencé à l’intérieur de l’aéroport, plus précisément sur le tarmac ouest, c’est-à-dire dans un lieu où les municipalités ne sont pas habilitées à intervenir. La société MEAS, gérée par l’ancien député Ghazi Youssef, serait responsable des dégâts, étant chargée par le CDR de l’entretien des travaux sur toute l’étendue de l’aéroport, ajoute-t-on de même source, estimant les frais de maintenance à 25 millions de dollars. Pourquoi donc cette société n’est-elle pas convoquée par la justice, s’indigne-t-on.

On indique aussi que les canalisations qui passent sur cette piste ouest véhiculent les eaux provenant de différentes régions, notamment Wadi Chahrour, Hadeth et Kfarchima, ce qui représente des quantités énormes. En outre, les pluies tombées en décembre ont été si abondantes que les pompes n’ont pas été efficaces, sachant que celles-ci datent de vingt ans et doivent faire l’objet d’un entretien régulier. Les mêmes sources municipales estiment qu’il faut impérativement agrandir les canalisations et qu’en tout état de cause, cela ne relève pas de la compétence des municipalités. Ne fait pas non plus partie de leurs responsabilités la surveillance des axes routiers principaux, mais seulement les routes intérieures. Or le tunnel de l’aéroport est non seulement considéré comme un axe principal, mais une voie internationale, à la charge du ministère des Travaux publics, font observer ces sources.

Dans la foulée de ses démarches quelque peu stimulées par l’esprit du mouvement de contestation du 17 octobre, qui réclame à cor et à cri une lutte sans merci contre la corruption, le procureur général financier Ali Ibrahim a engagé hier des poursuites contre douze personnes physiques et morales suspectées de tremper dans l’affaire des inondations ayant transformé le tunnel de...

commentaires (1)

oh Grand Peuple du Liban ! oh grandiose peuple du Liban ! sais tu qu'une loi bien de chez nous, Eh oui , requiert contracter des Stes de Surveillance dont le role est justement de "surveiller" les travaux effectues par les entrepreneurs des travaux publics et s'assurer de leur conformité avec les contrats signes, veiller a leur "proprete" si j'ose dire. Mais mais OH PEUPLE LIBANAIS GRANDIOSE, sais tu que ces Stes de Surveillance seraient "CHOISIES"/NOMMEES par ces memes entrepreneurs qu'elles sont supposees surveiller ? APPLIQUER L'ADAGE LIBANAIS EST PRIMORDIAL POUR NOTRE CULTURE ECONOMIQUE QUOI : hamiha haramiha ! - Gardien & Voleur a la fois !

Gaby SIOUFI

10 h 05, le 04 mars 2020

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Commentaires (1)

  • oh Grand Peuple du Liban ! oh grandiose peuple du Liban ! sais tu qu'une loi bien de chez nous, Eh oui , requiert contracter des Stes de Surveillance dont le role est justement de "surveiller" les travaux effectues par les entrepreneurs des travaux publics et s'assurer de leur conformité avec les contrats signes, veiller a leur "proprete" si j'ose dire. Mais mais OH PEUPLE LIBANAIS GRANDIOSE, sais tu que ces Stes de Surveillance seraient "CHOISIES"/NOMMEES par ces memes entrepreneurs qu'elles sont supposees surveiller ? APPLIQUER L'ADAGE LIBANAIS EST PRIMORDIAL POUR NOTRE CULTURE ECONOMIQUE QUOI : hamiha haramiha ! - Gardien & Voleur a la fois !

    Gaby SIOUFI

    10 h 05, le 04 mars 2020

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