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À La Une - justice

Un ministre japonais en visite au Liban : Carlos Ghosn doit être jugé au Japon

"La justice libanaise est souveraine et s'applique pleinement aux ressortissants libanais et aux résidents sur son sol", affirme Michel Aoun.

Le ministre adjoint japonais de la Justice, Hiroyuki Yoshiie, lors d'une conférence de presse à l'ambassade du Japon, à Beyrouth, le 2 mars 2020. Photo Z.A.

Le ministre adjoint japonais de la Justice, Hiroyuki Yoshiie, qui a effectué lundi une tournée auprès des responsables libanais pour discuter du dossier de l'ancien patron de Nissan Carlos Ghosn, a affirmé que le patron déchu de l'automobile, qui avait fui en décembre dernier Tokyo vers le Liban, devrait être jugé au Japon.

Détenteur des nationalités française, libanaise et brésilienne, M. Ghosn fait l’objet de quatre chefs d’inculpation au Japon : deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivie sur ce volet) et deux autres pour abus de confiance aggravé. Interpellé en novembre 2018 à la descente de son jet au Japon, l’homme d’affaires qui fut le chef d’entreprise le mieux payé au monde avait été libéré sous caution en avril 2019, au terme de 130 jours d’incarcération. Assigné à domicile, il avait interdiction de quitter le Japon dans l’attente de son procès, dont la date n’a pas été fixée. Mais fin décembre, l’ancien PDG de Renault-Nissan a fui le Japon pour le Liban via la Turquie au prix d’une exfiltration aux allures de film hollywoodien.

Lors d'une conférence de presse tenue lundi après-midi, à l’ambassade du Japon dans le centre-ville de Beyrouth, le ministre japonais a affirmé qu'il était "évident et naturel que M. Ghosn doit être jugé au Japon". Il a refusé de donner davantage de détails sur l'avenir de l'affaire, notamment lorsque les journalistes lui ont demandé si le Japon a envoyé le dossier de l'affaire Ghosn aux autorités libanaises.
Le 23 janvier, la justice libanaise avait demandé au Japon de lui envoyer le dossier de l'affaire, comportant les accusations portées par la justice japonaise pour que le procès puisse avoir lieu au Liban. 

En réponse à une question des journalistes, M. Yoshiie a par ailleurs assuré que le Japon "accorde de l'importance aux droits de l'Homme".  A son arrivée au Liban en décembre, Carlos Ghosn avait affirmé le contraire. "Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, où la discrimination est généralisée et où les droits de l'homme sont bafoués", avait-il dit.

Lors de sa tournée, M. Yoshiie avait été reçu par le président libanais, Michel Aoun, à Baabda. "Le Liban est attaché aux meilleures relations avec le Japon. La justice libanaise est souveraine et s'applique pleinement aux ressortissants libanais et aux résidents sur son sol", a déclaré le chef de l'Etat selon le compte Twitter de la présidence. "Il n'y a pas d'accord de coopération judiciaire ou d’extradition entre les deux pays", a rappelé M. Aoun. "Le Liban a communiqué à plusieurs reprises avec le Japon sur le dossier de Carlos Ghosn depuis son arrestation et son interrogatoire pendant plus d'un an, sans que ces correspondances ne reçoivent de réponse officielle des autorités japonaises compétentes", a ajouté le chef de l'Etat.
"Nous voulons renforcer nos relations bilatérales et notre coopération au sujet du dossier Carlos Ghosn", a déclaré de son côté M. Yoshiie selon la présidence.

Le ministre adjoint japonais de la Justice s'est également entretenu avec la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, et celui des Affaires étrangères, Nassif Hitti.

Le 30 janvier dernier, la justice japonaise avait lancé des mandats d'arrêt à l'encontre de l'ancien PDG de Renault-Nissan et de trois complices présumés dans sa fuite spectaculaire au Liban, en violation des conditions de sa liberté sous caution au Japon. La fuite de M. Ghosn au Liban, ultra-médiatisée, a plongé dans l'embarras les autorités japonaises, qui ont réclamé son retour dans l'archipel pour qu'il y soit jugé pour les faits de malversations financières qui lui sont reprochés et qu'il nie en bloc. Une demande d'arrestation a été lancée à son encontre début janvier via Interpol, à l'attention des autorités libanaises. Cependant le Liban n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon. La justice libanaise lui a interdit le 10 janvier de quitter le pays suite à une "notice rouge" d'Interpol.



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Le ministre adjoint japonais de la Justice, Hiroyuki Yoshiie, qui a effectué lundi une tournée auprès des responsables libanais pour discuter du dossier de l'ancien patron de Nissan Carlos Ghosn, a affirmé que le patron déchu de l'automobile, qui avait fui en décembre dernier Tokyo vers le Liban, devrait être jugé au Japon. Détenteur des nationalités française, libanaise et...

commentaires (4)

Amusants les japs!! Au lieu de poursuivre vainement celui qui a sauvé Nissan, qu'ils aillent récupérer les milliards perdus depuis sa démise orchestrée!

Wlek Sanferlou

04 h 09, le 03 mars 2020

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Commentaires (4)

  • Amusants les japs!! Au lieu de poursuivre vainement celui qui a sauvé Nissan, qu'ils aillent récupérer les milliards perdus depuis sa démise orchestrée!

    Wlek Sanferlou

    04 h 09, le 03 mars 2020

  • Le Japon "accorde de l'importance aux droits de l'homme" ; permettez-moi d'en douter. Son comportement criminel aggravé par une cruauté dépassant ce que l'on peut imaginer avant et pendant la seconde guerre mondiale en Chine , en Corée, aux Philippines et dans les autres pays du Sud-Est asiatique ainsi que les litiges pendants avec ces pays et leurs ressortissants notamment les millions de femmes réduites à l'état d'esclaves sexuelles, prouvent le contraire. La seule faute de Monsieur Ghosn a été d'accepter d'exercer son talent au service de NISSAN. Il est au Liban chez lui avec les siens et il y restera.

    Moussalli Georges

    18 h 47, le 02 mars 2020

  • Il n'a pas honte le Président Aoun de recevoir un vice ministre il a vendu Ghosn comme le Liban est tombe si bas

    Eleni Caridopoulou

    13 h 06, le 02 mars 2020

  • Carlos Ghosn est un citoyen libanais comme les autres, il est chez lui au Liban. Les Japonais sont chez eux au Japon qu'ils y restent.

    Un Libanais

    12 h 01, le 02 mars 2020

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