L'ancien PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, qui a fui le Japon de manière rocambolesque le 29 décembre dernier pour le Liban, a engagé un super agent de Hollywood pour discuter avec les producteurs de films ou de séries souhaitant porter la vie de l'ex-capitaine d'industrie à l'écran, selon un article publié lundi sur le site de Bloomberg.
Il s'agit de Michael Ovitz, fondateur de la compagnie Artists Management Group (AMG), qui s'est occupé des intérêts des plus grands acteurs et réalisateurs américains, et brièvement numéro deux contesté de la société Walt Disney. Il a longtemps été considéré comme l’homme le plus puissant de la capitale du cinéma, notamment dans les années 80 et 90. Selon un porte-parole de M. Ghosn cité par Bloomberg, M. Ovitz sera chargé d'"évaluer les propositions", mais les discussions sont encore à un stade préliminaire.
Michael Ovitz, en 2013. Photo Reuters
Lors de sa grande conférence de presse du 8 janvier dernier à Beyrouth, Carlos Ghosn avait alors démenti les rumeurs selon lesquelles il aurait signé un contrat avec la compagnie Netflix pour la production d'un film ou d'une série narrant sa vie.
Le 30 janvier dernier, la justice japonaise avait lancé des mandats d'arrêt à l'encontre de l'ancien PDG de Renault-Nissan et de trois complices présumés dans sa fuite spectaculaire au Liban, en violation des conditions de sa liberté sous caution au Japon. Outre un mandat d'arrêt contre M. Ghosn pour avoir quitté illégalement le pays, deux autres ont été émis contre Michael Taylor, 59 ans, un ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et Peter Taylor, 26 ans, fils de Michael Taylor selon les médias nippons. Un autre mandat d'arrêt vise George Zayek, un Libanais de 60 ans également soupçonné d'avoir directement participé à l'exfiltration de M. Ghosn du Japon.
L'ancien grand patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est soupçonné d'avoir quitté le Japon le soir du 29 décembre en se dissimulant dans un caisson de matériel audio. Il aurait de la sorte échappé aux contrôles à l'aéroport international du Kansai, près d'Osaka (ouest), car le passage aux rayons X des bagages n'était jusqu'à présent pas obligatoire au Japon pour les jets privés. M. Ghosn a refusé pour le moment de confirmer ou d'infirmer les détails de son évasion du Japon.
Sa fuite au Liban, ultra-médiatisée, a plongé dans l'embarras les autorités japonaises, qui ont réclamé son retour dans l'archipel pour qu'il y soit jugé pour les faits de malversations financières qui lui sont reprochés et qu'il nie en bloc. Une demande d'arrestation a été lancée à son encontre début janvier via Interpol, à l'attention des autorités libanaises. Cependant le Liban n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon. La justice libanaise lui a interdit le 10 janvier de quitter le pays suite à cette "notice rouge" d'Interpol.
Le 24 janvier, la justice libanaise a demandé au Japon de lui envoyer le dossier de l'affaire, comportant les accusations portées par la justice japonaise à l’encontre de M. Ghosn, pour que son procès puisse avoir lieu au Liban.
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Le Japon a d'autres chats a foueter avec le coronavirus
Eleni Caridopoulou
20 h 34, le 10 février 2020