Restructuration de la dette : l’ouverture des plis ajournée

Le ministère des Finances, qui devait procéder hier en fin d’après-midi à l’ouverture des plis pour les deux appels à propositions lancés mercredi et visant à sélectionner un cabinet de conseil financier international et un cabinet d’avocats international pour l’épauler dans le processus de restructuration de la dette, a décidé d’ajourner cette procédure. Si plusieurs sources concordantes ont confirmé cette information à L’Orient-Le Jour, certaines affirment que l’ouverture des plis aura lieu aujourd’hui tandis que d’autres pensent qu’elle sera repoussée à mardi. Mais aucune d’entre elles n’a souhaité s’épancher sur les raisons de ce report.

Sur le volet financier, douze cabinets sont appelés à soumettre leurs propositions : Rothschild & Co, Guggenheim Partners, Citibank, Lazard, JP Morgan, PJT Partners, Houlihan Lokey, Newstate Partners, Standard Chartered, Global Sovereign Advisory, Deutsche Bank et White Oak.

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Sur le volet légal, trois grands cabinets spécialistes de la dette souveraine sont en compétition : Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP, White & Case LLP et Dechert LLP – dont fait partie l’ancien ministre Camille Abousleiman. Ce dernier, qui connaît bien le cas libanais (il a travaillé sur les émissions obligataires internationales du Liban depuis 1995), est au centre d’une polémique naissante autour d’un potentiel conflit d’intérêts pour cette même raison. Le principal intéressé a réagi hier matin sur son compte Twitter en indiquant que « les conflits d’intérêts sont régulés par des règles strictes s’appliquant aux cabinets internationaux d’avocats et que (son) cabinet les respectaient parfaitement ». Confirmant qu’il a apporté « gracieusement son aide technique » au gouvernement Diab avant le lancement de l’appel à propositions, il a souligné qu’il appelait depuis six mois à une restructuration de la dette tandis que les banques continuent de faire du lobbying pour le remboursement des eurobonds. M. Abousleiman a par ailleurs assuré à L’Orient-Le Jour que si son cabinet n’est pas sélectionné par l’État, il ne candidatera pas pour représenter les créanciers.

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Du côté des créanciers de l’État, les principaux détenteurs d’eurobonds s’organisent également afin de sélectionner le (ou les) cabinet(s) d’avocats qui les représentera. Si une restructuration de la dette est décidée, les principaux détenteurs d’eurobonds se regroupent au sein d’un comité pour en négocier les termes avec l’État concerné. Une fois un accord conclu, les termes de la restructuration doivent être approuvés par une majorité de 75 % des détenteurs de chaque série, votant série par série. En général, une restructuration de la dette signifie que de nouvelles séries d’eurobonds sont émises avec des dates de maturité plus longues, une réduction des intérêts et souvent du principal. Les séries existantes sont alors échangées contre les nouvelles séries.

Le ministre des Finances Ghazi Wazni a par ailleurs reçu hier matin la délégation du Fonds monétaire international actuellement en visite au Liban afin de discuter de l’aide technique que peut apporter l’institution au pays. « Sur base de l’évaluation de la situation actuelle par le Fonds, tous les choix possibles ont été évoqués et l’étude se poursuit afin de trouver des moyens de dépasser la crise », a affirmé son bureau de presse dans un communiqué.

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