Le Premier ministre libanais Hassane Diab, dont le pays est confronté à une grave crise économique, a reçu mardi à Beyrouth une délégation d'une institution financière internationale liée à la Banque mondiale.
L'Agence nationale d'information (Ani, officielle) avait dans un premier temps indiqué que le Premier ministre devait recevoir une délégation du Fonds monétaire international (FMI), avant de modifier l'information sur son site Internet. Le chef du gouvernement a en fait rencontré dans l'après-midi une délégation de la Société Financière Internationale (IFC), qui fait partie du groupe de la Banque mondiale, selon l'Ani. IFC se présente sur son site Internet comme "la plus importante institution mondiale d'aide au développement, dont les activités concernent exclusivement le secteur privé dans les pays en développement".
Selon un communiqué du bureau de presse de M. Diab, les ministres de l’Économie Raoul Nehmé, de l'Industrie Imad Hobballah, des Travaux publics et des Transports Michel Najjar, de l’Énergie Raymond Ghajar, ainsi que le secrétaire général de la présidence du Conseil, Mahmoud Makkiyé, ont pris part à cette réunion. "Les discussions ont porté sur des projets de partenariat entre les secteurs privé et public, ainsi que sur l'amélioration du secteur des transports et de l'aéroport", souligne le bureau de presse, sans plus de détails.
Les difficultés économiques qui touchent le Liban depuis plusieurs mois se sont aggravées après le début en octobre d'une contestation inédite fustigeant l'ensemble de la classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
Le Liban s'était engagé en 2018 à réduire son déficit public et à entreprendre des réformes structurelles, en contrepartie de promesses d'aides et de dons de la communauté internationale à hauteur de 11,6 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros). Le pays croule sous une dette avoisinant les 92 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB. En mars, l'Etat doit rembourser 1,2 milliard de dollars d'eurobonds -des obligations émises en dollars- arrivant à échéance. Toutefois les avis divergent sur le bien-fondé du paiement ou non de cette tranche.Après le début de la contestation, les banques ont imposé des restrictions draconiennes inédites sur les retraits et les transferts en dollars, dans un pays où le billet vert est utilisé au quotidien au même titre que la livre libanaise.
Pour faire face aux difficultés économiques, le Liban a demandé une assistance technique du FMI. La semaine dernière, un porte-parole du FMI a indiqué que le Liban avait réclamé "des conseils" concernant "les réformes que les autorités veulent mettre en place pour restaurer la stabilité et la croissance".
Par ailleurs, M. Diab a reçu mardi l'ambassadrice américaine Elizabeth Richard, pour la première fois depuis la formation du gouvernement. Les discussions ont porté sur les récents développements au Liban et dans la région ainsi que sur les relations bilatérales entre le Liban et les Etats-Unis. Mme Richard n'a pas souhaité faire de déclarations en partant du Sérail, selon l'Ani.
Lire aussi
Le PIB libanais s’est contracté de 4 % au premier semestre 2019, selon l’ACS
commentaires (6)
La vente aux enchères est ouverte.
Desperados
23 h 07, le 18 février 2020