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Culture - LIVRES

Des best-sellers européens à la conquête du lectorat arabe

Un opus de Marc Levy, un autre de Laurent Gounelle et le roman de la Britannique Rosie Walsh qui a pulvérisé les records de vente sont traduits en arabe aux éditions Naufal (Hachette Antoine). Furtif coup d’œil sur un phénomène d’édition...

« Le jour où j’ai appris à vivre » de Laurent Gounelle en version arabe.

Il est l’un des auteurs les plus lus non seulement en France mais aussi de par le monde, avec ses vingt romans qui ont rencontré le succès à la première publication. Marc Levy est certes prolifique, et certains avancent même en toute hardiesse que c’est un auteur de gare, avec la lecture facile de ses ouvrages, vite avalés comme un snack sur le pouce. Mais n’en déplaise aux esprits étroits et penseurs profonds, sa littérature, à l’architecture sagement complexe et à la narration lisse, marche. Et fort bien. Cet informaticien défroqué, après avoir tâté sans aboutissement, de plusieurs carrières, a parfaitement retrouvé sa voie dans l’écriture. À 58 ans, ses œuvres toujours en tête des ventes (son premier roman a atteint la barre des 5 millions) sont traduites en plus de 32 pays. Et bien entendu, à ses histoires bien ourlées, le cinéma n’est guère resté indifférent, depuis déjà son premier livre publié en 1999 : Et si c’était vrai, adapté en long-métrage à Hollywood en 2005, sous le nom de Just Like Heaven.

Après avoir traduit en arabe, dans la même maison d’édition, La jeune fille et la nuit (Al-sabiya wa leil), un des meilleurs romans de Guillaume Musso, rival de Levy dans la rubrique des succès de librairies, Nathalie el-Khoury signe la traduction de Imraa mithlaha (titre original : Une fille comme elle – 355 pages) avec en couverture, la même illustration que dans l’édition française… Comme quoi en changeant de langue on ne change pas de décor de vie.

Un immeuble à New York sur la 5e Avenue, au centre d’un curieux polar où les relations se nouent et se dénouent sous de singuliers auspices, démontrant joyeusement que l’impossible est possible. Une prouesse littéraire et fictionnelle, cependant sans grande envergure sur le plan des personnages, surtout dans leur chétive description digne de la plume d’un Marc Levy économe prestidigitateur des mots, mais pas des situations…


(Lire aussi : Farouk Mardam Bey : Le monde arabe, avec ses 400 millions d’habitants, est la région du monde où on lit le moins)



Apprendre à vivre

Le talonne un second roman, celui de Laurent Gounelle sous le titre de Yom taalemet an aaich (Le jour où j’ai appris à vivre – 299 pages – traduction aussi de Nathalie el-Khoury). De la psychiatrie en premier désir de carrière à un établissement économique comme premiers pas dans la vie professionnelle, le virage vers les sciences humaines emmène Gounelle à sonder l’âme, l’esprit et les relations humaines. Et c’est l’écriture qui s’installe depuis son premier roman publié L’homme qui voulait être heureux il y a plus de dix ans, déjà un best-seller… Sept ouvrages pour parler des impondérables et des surprises de la vie. Et le succès est toujours au rendez-vous.

Avec son quatrième opus Le jour où j’ai appris à vivre, dans sa version arabe, aujourd’hui livrée aux lecteurs des pays arabophones, l’auteur refuse, à travers son personnage Jonathan, peut-être son alter ego, de sombrer dans l’adversité. Et se bat contre le « maktoub », ce destin, cette prédestination, troublante et glaçante révélation que lui prédit une liseuse de bonne aventure en le croisant dans ses balades… Un roman lumineux et positif, pour ne jamais baisser les bras.

Et pour clôturer ce tir groupé d’écrivains à succès, qui font la une des controverses ou polémiques littéraires et dont les œuvres font florès, de l’Angleterre vient la voix de Rosie Walsh qui vit à Bristol et signe son premier roman de son vrai nom en abandonnant son pseudonyme Lucy Robinson. Le public a vite mordu à ce surprenant roman, The man who didn’t call, traduit de l’anglais à l’arabe par Ibtissam Khadra et présenté sous le titre Sabaat ayyam min al-omr… thoumma ikhtafa. À signaler que dans son édition française, il porte le titre Les jours de ton absence – 388 pages, Les Escales. Le sujet proposé est assez alléchant. Jugez-en !

Que ceux qui croient en une simple et nouvelle histoire d’amour se détrompent. Le roman cache d’autres vérités et complexes. Rencontre d’une jeune femme qui voit un jeune homme dialoguer avec les moutons en pleine campagne. Et c’est le coup de foudre réciproque. Entre le couple, bien entendu !

Une semaine de délire amoureux, de fusion passionnelle sans nuages. Trop beau pour être vrai n’est-ce pas ? En effet, le jeune homme doit entreprendre un voyage prévu depuis longtemps. Séparation avec promesse pour mieux se retrouver. Et coup de théâtre inattendu, c’est le silence absolu et la disparition du jeune homme qui ne donne plus aucun signe de vie.

L’héroïne refuse de tourner la page et de faire son deuil d’une liaison peut-être morte. Et c’est la quête effrénée pour retrouver l’élu de son cœur et sa vérité. Et le lecteur n’en est pas au bout de ses surprises et étonnements. C’est vrai que la sauce tire en longueur, mais si on entre dans l’imaginaire de l’auteure, la conclusion est plus ouverte à la folie des êtres et à leur part cachée qu’à une simple réalité des rencontres qu’on devrait apprendre à mieux déchiffrer dès le départ…

« Imraa mithlaha » de Marc Levy – 350 pages / « Yom taalamet an aaiche » de Laurent Gounelle – 299 pages / « Sabaat ayyam min al-omr… thoumma ikhtafa ».

Rosie Walsh – 388 pages/ trois romans chez Naufal (Hachette-Antoine).



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