Le chef du législatif libanais, Nabih Berry, a qualifié le plan présenté par l'administration américaine pour la paix au Proche-Orient de "plan de guerre", déclarant qu'il condamnait "au nom du Liban" cette initiative et notamment l'aspect de ce plan concernant la naturalisation des réfugiés palestiniens.
"Une fois de plus, nous nous réunissons de façon urgente, autour de la gifle que constitue le +deal du siècle pour les Palestiniens", a déclaré Nabih Berry lors d'une réunion urgente de l'Union parlementaire arabe, dont il est le président, à Amman, en Jordanie. Il a accusé les Etats-Unis et Israël de parvenir à un compromis "obligeant les Palestiniens et les Arabes à reconnaître que la Palestine est un Etat juif", a-t-il lancé, critiquant le fait que le plan américain "exclut le droit au retour" des réfugiés. Rappelant que le plan veut instaurer la capitale d'un Etat palestinien à Abou Dis, en banlieue de Jérusalem, et non pas dans l'Est de la ville-même comme le réclament les Palestiniens, M. Berry s'est interrogé : "La Palestine existe-t-elle sans Jérusalem ? l'Islam sans la mosquée al-Aqsa et la chrétienté sans les églises du Saint Sépulcre et de la Nativité ?"
Et d'ajouter : "Nous sommes réellement devant un plan de guerre intitulé +le deal du siècle+ et devant une feuille de route visant la fragmentation de la région, en partant de la Palestine. Au nom du Parlement et du peuple libanais, nous déclarons rejeter et condamner ce plan et l'obligation de naturaliser les réfugiés dans les pays où ils se trouvent", a-t-il ajouté.
(Lire aussi : Où est le monde pour les Palestiniens ?)
Dans ce contexte, le président de la Chambre a appelé les dirigeants et peuples arabes à "l'unité et la résistance".
Le "deal du siècle" prévoit l'annexion par Israël des colonies implantées en Cisjordanie occupée depuis 1967, en particulier dans la vallée du Jourdain. Selon le plan, celle-ci doit devenir la frontière orientale d'Israël. Le plan américain qualifie Jérusalem de "capitale indivisible d'Israël" et propose de créer une capitale pour l’État palestinien cantonnée dans des faubourgs de Jérusalem-Est. Il exclut par ailleurs tout retour des réfugiés dans les territoires palestiniens, un point particulièrement dénoncé par les responsables libanais. La question de la présence des Palestiniens a toujours été un sujet délicat au Liban, accentuant notamment les clivages durant la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990. Un sentiment anti-palestinien perdure parfois dans le pays et nombreux sont ceux qui refusent une naturalisation des ressortissants palestiniens ayant fui leur terre d'origine après la création en 1948 de l’État d'Israël. En 2017, à l'issue d'un premier recensement officiel effectué par Beyrouth, les autorités libanaises avaient annoncé que plus de 174.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban. La plupart d'entre eux vivent dans le dénuement, dans des camps devenus au fil des décennies des quartiers populaires aux infrastructures en déliquescence.
Le Liban a déjà annoncé son rejet de principe de l'initiative de paix de M. Trump, en réaffirmant sa position en faveur de l’initiative arabe de paix de 2002, laquelle prévoit la reconnaissance d’Israël par les Arabes en échange d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Lire aussi
Le plan américain "mourra avant Trump", affirme Khamenei
Saeb Erekat : Le plan US pour le Proche-Orient menace de créer un précédent
En cette journée bénie de la Saint Maron, que tout le monde sache que PERSONNE ne pourra effacer le Liban. Les Maronites du Liban ont connu de multiples guerres mais ont toujours triomphé grâce 3 constantes essentielles : L’attachement à leur foi L’enracinement dans leurs terres L’unité autour du Patriarche Maronite Chaque maronite qui déroge à ces constantes doit être excommunié immédiatement
10 h 44, le 09 février 2020