Secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) depuis juillet 2015 et négociateur en chef de l’Autorité palestinienne (AP), Saeb Erekat est l’un des hommes-clés du processus de paix israélo-palestinien, dont il a connu de près tous les soubresauts. Il répond aux questions de L’Orient-Le Jour, dans un contexte marqué par la présentation du plan de « paix » américain pour le Proche-Orient mardi dernier, qui officialise l’annexion d’une partie de la Cisjordanie par Israël.
Le contenu du plan Kushner est-il pire que ce à quoi vous vous attendiez ?
Cela s’inscrit dans la continuité de ce que l’administration Trump a fait jusque-là. C’est de l’accaparement de terres. C’est du vol. C’est un plan d’annexion qui considère les colonies comme légales et qui refuse de considérer que notre pays est sous occupation.
Pensez-vous que cela remet en cause la stratégie diplomatique de l’AP ? Quelles devraient être les priorités stratégiques à présent pour l’AP ?
Il ne s’agit pas de l’Autorité palestinienne mais de la Palestine. Notre priorité stratégique est simple : la liberté de notre peuple. Mais ici, il n’est pas uniquement question de la Palestine. Le plan sape les principes de base de la communauté internationale dans son ensemble. C’est une attaque directe contre le droit international et contre la Charte des Nations unies, qui menace de créer un précédent. Le monde doit être conscient de cela.
Une partie du mouvement international de solidarité avec la Palestine s’exprime de plus en plus en faveur d’une solution à un État – dans lequel tous les citoyens auraient les mêmes droits. Pensez-vous qu’une solution à deux États soit toujours possible ?
Notre mandat est de libérer notre pays. L’occupation prendra fin. Notre position demeure fondée sur l’établissement d’un État de Palestine indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, honorant les droits des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 de l’ONU. Je comprends parfaitement l’argument en faveur de la solution à un seul État, le concept d’égalité en droits est juste. La question ici est cependant de savoir comment parvenir à un accord qui respecte les droits inaliénables du peuple palestinien conformément au droit international. Nous pensons qu’un accord basé sur la solution à deux États dans les frontières de 1967 et qui résout toutes les questions sur la base du droit international est juste.
Comment percevez-vous les réactions du monde arabe ?
Collectivement, le monde arabe demeure attaché à la juste cause du peuple de Palestine et à la réalisation de ses droits inaliénables, principalement notre droit à l’autodétermination. Et si certains pays arabes ont choisi d’accueillir le plan de Trump, ils ne l’ont pas approuvé.
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LE MALHEUR C,EST QU,IL N,A PAS BESOIN DE PRECEDENT -LE GAFFEUR- POUR CONTINUER SES GAFFES !
11 h 01, le 04 février 2020