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Politique - Corruption

Majzoub réagit à un tweet sur une affaire de diplômes falsifiés et vendus

En répondant au commentaire d’un journaliste, le ministre de l’Éducation étrenne un nouveau style de communication entre les responsables et les médias.

Deux mille cinq cents diplômes universitaires auraient été falsifiés et vendus. Photo d’illustration Bigstock

Alors qu’il vient de prendre en charge ses fonctions, le nouveau ministre de l’Éducation, Tarek Majzoub, semble sensible aux questions liées à la corruption, fléau qu’il veut apparemment combattre de manière déterminée. Réagissant à un tweet posté lundi par le journaliste Salem Zahran au sujet de dossiers de falsification et de vente de diplômes universitaires, M. Majzoub l’a appelé au téléphone hier comme pour manifester son intérêt et son souci d’être au fait de questions ayant trait à des malversations altérant le prestige de l’enseignement supérieur.

Dans son tweet, M. Zahran avait mis à l’épreuve le ministre, évoquant « un acte d’accusation émis par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, à l’encontre de 16 personnes impliquées dans la falsification de diplômes ». Il avait estimé qu’il s’agit là « d’un test pour savoir si le ministre de l’Éducation compte retirer les licences de ces universités impliquées dans la vente des diplômes ».

Selon le journaliste, dont les propos ont d’ailleurs été confirmés à L’Orient-Le Jour par un responsable au sein du ministère de l’Éducation, M. Majzoub est aussitôt entré en contact avec lui. « Nous avons reçu un appel du ministre, à qui nous avons fourni les informations qui sont en notre possession, ainsi que l’acte d’accusation par lequel le juge Mansour a mis en cause des propriétaires et doyens d’université, ainsi que des enseignants et étudiants universitaires », a indiqué hier M. Zahran sur Twitter, avant d’ajouter : « Le ministre a promis de suivre ce dossier comportant 16 inculpations et qui concernerait 2 500 diplômes falsifiés. »

Le ministre de l’Éducation n’était pas joignable hier, mais un responsable au sein de son ministère affirme à L’OLJ qu’étant juge de profession (il était magistrat au Conseil d’État), « le ministre a une sensibilité à l’égard des questions touchant à la lutte contre la corruption ».



(Lire aussi : Au Liban, la pieuvre clientéliste en mal de vivres)



Fiction
Contacté par L’OLJ, M. Zahran indique qu’en envoyant l’acte d’accusation au ministre, il a raccourci de plusieurs mois le délai dans lequel ce dernier en aurait pris connaissance. « Le processus au sein de l’administration est long, parce qu’il comporte l’envoi de la décision par le juge d’instruction au ministère de la Justice, qui devra l’envoyer à la présidence du Conseil, laquelle devra enfin l’acheminer vers le ministère de l’Éducation ». Concernant le fond du dossier, le journaliste indique que « la direction des renseignements de l’armée avait découvert il y a quelque temps que des officiers de l’armée, qui ne s’étaient jamais absentés, se sont soudain munis de nouveaux diplômes universitaires dans l’objectif de se voir promus ». « Cela a suscité des points d’interrogation qui ont conduit à mener des enquêtes. Lesquelles ont montré que des courtiers ont inscrit dans quatre établissements des étudiants fictifs, à qui des enseignants ont fait passer des examens tout aussi fictifs et délivré des notes d’évaluation fictives. Sur base de ces notes, les doyens des universités concernées leur ont alors distribué de vrais-faux diplômes qu’ils ont soumis à des responsables au sein du ministère de l’Éducation, lesquels les ont authentifiés », dénonce M. Zahran.

Les universités en cause seraient au nombre de quatre : deux au Mont-Liban, une à Saïda et une autre dans la Békaa. Selon le journaliste, elles devraient voir leurs licences retirées et c’est la requête qu’il a adressée à M. Majzoub. Il se demande en outre « quel est le mécanisme à adopter pour ôter ces diplômes des mains de leurs détenteurs, sachant que nombre de ces soi-disant diplômés sont sur le marché du travail, employés dans la fonction publique ou dans le privé, ou encore exerçant des carrières libérales ». Enfin, il appelle à une reddition des comptes des responsables universitaires et des fonctionnaires impliqués dans la falsification et la vente des diplômes. Le scandale avait éclaté en octobre 2018 et plusieurs suspects avaient été arrêtés puis relâchés. En mars 2019 notamment, le directeur général de l’Enseignement supérieur privé au sein du ministère de l’Éducation, Ahmad Jammal, avait été interpellé. Il était soupçonné d’avoir reçu d’importantes sommes d’argent, en particulier de la part d’étudiants de l’École militaire. Selon M. Zahran, le fonctionnaire aurait été remis en liberté et placé à la disposition du Conseil des ministres. « Soit Ahmad Jammal est coupable et doit rester en prison, soit il est innocent et doit réintégrer son poste », clame-t-il.

Dans un dossier quelque peu apparenté, rappelons qu’un groupe de professeurs de l’Université libanaise contestent la validité du diplôme de médecin légiste du président de l’Université libanaise, Fouad Ayoub.



Pour mémoire

Accusé de détenir un faux diplôme, le président de l’UL attaque... la liberté d’information


Alors qu’il vient de prendre en charge ses fonctions, le nouveau ministre de l’Éducation, Tarek Majzoub, semble sensible aux questions liées à la corruption, fléau qu’il veut apparemment combattre de manière déterminée. Réagissant à un tweet posté lundi par le journaliste Salem Zahran au sujet de dossiers de falsification et de vente de diplômes universitaires, M. Majzoub l’a...

commentaires (3)

DES DIPLOMES D,UNIVERSITES VENDUS. LA POURRITURE S,EST INSTALLEE PARTOUT ET DANS TOUT... DE LA TETE ET JUSQU,AU DERNIER.

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

12 h 52, le 05 février 2020

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Commentaires (3)

  • DES DIPLOMES D,UNIVERSITES VENDUS. LA POURRITURE S,EST INSTALLEE PARTOUT ET DANS TOUT... DE LA TETE ET JUSQU,AU DERNIER.

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    12 h 52, le 05 février 2020

  • 25.000 diplômes falsifiés ! Montrez-moi quelque chose non-falsifiée au Liban ?

    Un Libanais

    11 h 08, le 05 février 2020

  • YAY YA YAAAAY LE BORDEL ET LE NIVEAU UNIVERCITAIRE EN CHUTE LIBRE.

    Gebran Eid

    00 h 59, le 05 février 2020

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