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Liban - Corruption

Quatre universités privées sous enquête pour vente de diplômes universitaires

Aucun acte d’accusation n’a encore été publié. Mais l’enquête se poursuit alors que plusieurs personnes sont toujours en détention.

Le secteur de l’enseignement supérieur est secoué par une affaire de faux diplômes. Illustration Bigstock

Il y a deux semaines, le directeur général de l’enseignement supérieur privé au sein du ministère de l’Éducation, Ahmad Jammal, a été interpellé dans le cadre d’une enquête sur la vente de diplômes universitaires. Soupçonné d’avoir reçu d’importantes sommes d’argent dans cette affaire, notamment de la part d’étudiants de l’École militaire, M. Jammal demeure en détention, alors que l’enquête suit son cours et que le dossier prend de l’ampleur.

« Est mis en lumière un vaste scandale de vente de faux diplômes universitaires qui touche plusieurs universités privées de petite et moyenne envergure, implantées dans le pays », révèle à L’Orient-Le Jour une source informée. Un scandale qui a éclaté pour la première fois en octobre dernier, « lorsque des étudiants de l’École militaire ont présenté leurs diplômes flambant neufs, dans l’espoir d’obtenir une promotion. Cette demande a mis la puce à l’oreille de leurs supérieurs, les prétendants à la promotion n’ayant jamais demandé de permission pour suivre les cours universitaires », explique la source contactée.


(Lire aussi : Aoun : Personne ne bénéficiera d'immunité dans le combat contre la corruption)


Victime d’un AVC après son arrestation

« Quatre universités sont impliquées dans la vente de diplômes à des étudiants », ajoute l’expert contacté, précisant qu’un des établissements a été fermé. Dans un autre cas, l’affaire a été révélée par les copropriétaires de l’établissement, qui accusaient leurs partenaires et frères de vente de diplômes.

Plusieurs personnes ont été arrêtées pour les besoins de l’enquête, parmi lesquelles les présidents de deux des universités en question. L’un d’eux, A.H, est par ailleurs membre du Conseil de l’enseignement supérieur. Victime d’un accident cérébral après son arrestation, il a été transporté à l’hôpital. L’autre, A.A.G., a été relâché sous caution d’élection de domicile. Une fonctionnaire, H.R., chargée de l’authentification des diplômes, est également sous les verrous. « Cette dernière arrestation pose toutefois un problème, note la source contactée. Un bon millier de documents qui nécessitent d’être authentifiés sont aujourd’hui en suspens. » Alors que l’enquête se poursuit dans différents mohafazats, et que nombre de soldats accusés ont été déférés devant le Tribunal militaire, aucun acte d’accusation n’a été publié pour l’heure.

Le ministre de l’Éducation, Akram Chehayeb, a promis que « l’enquête ne s’arrêtera » pas en si bon chemin et que les universités reconnues de malversation et de fraude verront leurs licences retirées. « Je ferai ce que la loi m’autorise à faire », a-t-il affirmé. Lors d’une interview à la LBCI, il a aussi promis « de nouvelles nominations au Conseil de l’enseignement supérieur ».


(Pour mémoire : Pots-de-vin, usage de faux, escamotage de dossiers : 4 auxiliaires de justice arrêtés)


Deux grandes universités se retirent du Conseil

À cette affaire de vente de diplômes, vient se superposer un autre genre de fraude, révèle à L’OLJ la source informée, « la falsification de diplômes par une bande de malfaiteurs à Tripoli ». Une affaire qui est également entre les mains de la justice mais qui est de moindre ampleur, vu que « ces diplômes ne sont pas documentés au ministère de l’Éducation ».

Ces affaires de corruption n’ont pas manqué de susciter l’indignation. « Outre le danger que représente pour la société un faux ingénieur ou un faux spécialiste de santé, la vente de diplômes est une injustice flagrante à l’égard des étudiants honnêtes des quatre universités incriminées », constate l’expert.

Au sein du monde académique, « les soupçons qui pèsent sur un des membres du Conseil de l’enseignement supérieur ont carrément poussé les deux grandes universités du pays, l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et l’Université Saint-Joseph (USJ), à se retirer du Conseil de l’enseignement supérieur », révèle l’informateur. Même indignation de la part des enseignants universitaires membres des Forces libanaises, qui ont observé que « les faux diplômes sont une menace pour la lutte contre la corruption et l’État de droit », et ont invité les autorités à prendre des mesures fermes à l’égard des contrevenants, et plus particulièrement « à retirer les certifications des universités coupables de vente de diplômes à leurs étudiants ».


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commentaires (11)

Que voulez-vous? Des pays anciennement des colonies d'une Turquie décadente et corrompue, reformater à la va vite pour l’intérêt d'autres colonisateur. Conséquence une maladie chronique « la mal-gouvernance ». Résultat : Les sociétés qui émergent dans ces pays n'arrivera pas à provoquer les réactions nécessaires pour guérir, la corruption devient une normalité. Ainsi celui qui a le pouvoir et refuse la corruption est considéré comme stupide.

DAMMOUS Hanna

16 h 18, le 27 mars 2019

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Commentaires (11)

  • Que voulez-vous? Des pays anciennement des colonies d'une Turquie décadente et corrompue, reformater à la va vite pour l’intérêt d'autres colonisateur. Conséquence une maladie chronique « la mal-gouvernance ». Résultat : Les sociétés qui émergent dans ces pays n'arrivera pas à provoquer les réactions nécessaires pour guérir, la corruption devient une normalité. Ainsi celui qui a le pouvoir et refuse la corruption est considéré comme stupide.

    DAMMOUS Hanna

    16 h 18, le 27 mars 2019

  • LA HONTE....LES ÉTUDIANTS, LES VRAIS DIPLÔMÉS VONT HEURTER À TOUS LES PROBLÈMES À L'ÉTRANGER, S'ILS DÉSIRENT CONTINUER ET SPÉCIALISER DANS LEUR DOMAINE. OÙ EST TU ISSAM KHALIFÉ ? ON A BESOIN DE TOI EN URGENCE.

    Gebran Eid

    14 h 54, le 27 mars 2019

  • En tout cas je peux vous assurer que la faculté des Sciences de l’Université Libanaise, au temps que j'y étais étudiant, ne fais pas partie de ces universités en question. Ayant reçu une licence en mathématiques pures, je suis venu à l’université de Montréal pour le doctorat. Je peux vous affirmer, sans aucune exagération, que ma formation en mathématiques dépassait *** et de loin *** celle de tout mes camarades de classe qui avaient des BSc des universités Nord Américaines.. J'ai eu l'honneur et le privilège d'avoir reçu cette extraordinaire éducation du même niveau que les meilleures écoles de France, et ce, pour une scolarité de 35 livres libanaises par année..

    Algebrix

    13 h 52, le 27 mars 2019

  • C'est arrivé récemment aux usa , donc ......

    FRIK-A-FRAK

    13 h 38, le 27 mars 2019

  • Grande tristesse.

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 39, le 27 mars 2019

  • on a deja entendu des dizaines de cas ou des poursuites ont ete engage pour divers raisons pour pot de vin ou corruption a petite ou grande echelle ON N'A PAS A CE JOUR VU UNE SEULE CONDAMNATION DE LA JUSTICE DANS AUCUN CAS QUAND JE VERRAI REELLEMENT UN EX MINISTRE EN PRISON OU UN DEPUTE OU MEME UN CHEF DE DEPARTEMENT OU UN RESPONSABLE D'UNE MUNICIPALITE JUGE ET RECONNU COUPABLE ET EMPRISONNE , ALORS JE DIRAI LE LIBAN REVIENT DE LOIN AVANT CELA , CE N'EST QUE DE LA POUDRE AUX YEUX Les politiciens controlent la justice et les juges meme integres ne peuvent pas aller contre les pressions politiques de ceux qui les ont nommes La seule solution est que les juges ne soient pas nommes par les partis politiques mais soient independant du pouvoir C'est pour cela que dans les pays civilises on parle de la SEPARATION DES POUVOIRS D'autre part a cette habitude a tous ( depuis le plus haut jusqu'au plus petit des politiciens } de proclamer : Rapporter la preuve de ce que vous dites pour qu'on s'en occuppe est tellement grotesque . ce n'est pas au peuple de prouver qu'une personne de haut rang est corrompu c'est aux services specializes du pays d'enqueter et de trouver les preuves ou innocenter la personne accusee. c'est eux seuls qui en ont le droit et les moyens. le peuple peut seuleemnt demander une enquete en cas de soupcons

    LA VERITE

    12 h 22, le 27 mars 2019

  • Grosse tristesse. Incompréhensible.

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 14, le 27 mars 2019

  • Pas besoin de mentionner qui sont les bénéficiaires de ces faux diplômes... Ils feront tout pour nous le cacher.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 02, le 27 mars 2019

  • PAS ETRANGE. AUJOURD,HUI DES PAYS EUROPEENS VENDENT PUBLIQUEMENT DES PASSEPORTS A DES ETRANGERS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 45, le 27 mars 2019

  • un arbre qui cache la forêt !on pourrait en rire comme si tout d'un coup on venait de découvrir le fil à couper le beurre! et si on s'attaquait à la vraie corruption ? Pas dans les étages du bas

    yves kerlidou

    08 h 50, le 27 mars 2019

  • Qu'est devenu Kandil, le ministre aux faux diplômes dans la république de la vertu pro syrienne et de la résistance éternelle?

    M.E

    01 h 33, le 27 mars 2019

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