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Irak: le président donne trois jours au Parlement pour nommer un Premier ministre


Barham Saleh. AFP / Ali YOUSSEF

Le président irakien a donné mercredi trois jours au Parlement pour nommer un successeur au Premier ministre Adel Abdel Mahdi, démissionnaire, menaçant de le désigner lui-même passé ce délai.

"Si les blocs concernés sont incapables de résoudre la question de la nomination d'ici au samedi 1er février (...) je me verrai dans l'obligation d'exercer mon pouvoir constitutionnel" en assignant "la personne que je jugerai la plus acceptable", a écrit Barham Saleh dans une lettre adressée au Parlement.

M. Abdel Mahdi a démissionné en décembre, deux mois après le début du mouvement de contestation qui réclame des réformes politiques profondes, mais continue de gérer les affaires courantes, les partis politiques ne parvenant pas à s'entendre sur un successeur.

Selon la Constitution, la plus grande coalition au Parlement doit nommer un Premier ministre dans les deux semaines suivant les élections législatives. Le candidat est ensuite chargé par le président de former un gouvernement dans un délai d'un mois. Mais l'Irak est actuellement plongé dans l'inconnu, la loi constitutionnelle ne prévoyant rien en cas de démission du Premier ministre.

La situation est d'autant plus complexe que tout candidat devra obtenir non seulement l'approbation d'un Parlement divisé entre des blocs antagonistes, mais aussi celle des autorités religieuses chiites, du puissant voisin Iranien et de son rival américain, ainsi que du mouvement populaire antigouvernemental qui agite la capitale et le sud du pays depuis début octobre.

Déclenché dans un premier temps pour dénoncer le manque d'emplois et de services et la corruption endémique, le mouvement --émaillé par des violences ayant tué plus de 480 personnes, en majorité des manifestants-- réclame désormais des élections anticipées et un Premier ministre indépendant.

Fin décembre, M. Saleh avait refusé de désigner le gouverneur de Bassora, Assaad al-Aïdani, en mettant sa démission dans la balance, estimant que ce candidat de la coalition emmenée par les paramilitaires pro-Iran serait trop "polémique".

Depuis, l'instabilité politique s'est accrue dans le pays, théâtre d'échanges de frappes début janvier entre Téhéran et Washington, qui ont fait craindre que l'Irak ne devienne le territoire d'un conflit entre les deux puissances agissantes.

Avertissant des risques d'une plus grande détérioration, M. Saleh a incité les députés à "reprendre un dialogue politique sérieux et constructif" pour choisir un nouveau candidat "approuvé par le peuple".

Selon M. Saleh, "continuer dans la situation actuelle" est "impossible" et risque de "rendre les choses plus dangereuses et complexes".

Le président irakien a donné mercredi trois jours au Parlement pour nommer un successeur au Premier ministre Adel Abdel Mahdi, démissionnaire, menaçant de le désigner lui-même passé ce délai."Si les blocs concernés sont incapables de résoudre la question de la nomination d'ici au samedi 1er février (...) je me verrai dans l'obligation d'exercer mon pouvoir constitutionnel" en assignant...