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Société - Crise

Shabake, un nouveau projet pour dynamiser l’action d’ONG locales

Sept associations engagées auprès des populations les plus vulnérables ont été sélectionnées.

Les représentants des agences de développement et des ONG libanaises sélectionnées pour le projet Shabake.

En cette période de crise socio-économique aiguë que traverse le Liban, les associations de la société civile sont de plus en plus sollicitées par une population qui s’appauvrit. Depuis septembre dernier, lorsque la crise économique et financière s’est exacerbée dans le pays, plusieurs d’entre elles se sont trouvées confrontées à de nouveaux défis qu’elles n’ont pas toujours les moyens de relever, faute de ressources suffisantes. C’est à ce niveau que des organismes internationaux interviennent aujourd’hui, dans le cadre de projets visant à leur permettre de répondre efficacement à la crise auprès des personnes les plus vulnérables.

Plusieurs acteurs de la société civile étaient ainsi présents lundi soir dans les locaux d’Antworks à Hamra pour le lancement du projet Shabake, « réseau » en arabe. Ce programme, initié par l’Agence française de développement (AFD), l’Agence danoise pour le développement international (Danida) et l’agence Expertise France, consiste à financer, à hauteur de huit millions d’euros répartis sur trois ans, des ONG libanaises œuvrant dans divers secteurs d’activité.

Au total, sept organisations de la société civile avaient été préalablement sélectionnées par le jury : Insan, DOT, Najdeh, Ruwwad al-tanmiya, Fair Trade Lebanon, Akkar Network for Development et le Mouvement social. À tour de rôle, les représentants de ces ONG ont pu présenter leur programme d’action au public présent. L’action de ces organisations s’inscrit dans une logique de soutien aux populations les plus vulnérables. Ensemble, elles couvrent un large spectre de domaines tels que l’éducation, l’accès à la culture, le développement du commerce équitable, la maîtrise des technologies numériques, les conditions de vie des réfugiés syriens et palestiniens, ou encore le renforcement des liens sociaux pour les femmes et les adolescentes en situation précaire.

Une action ciblée

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Fonds Minka Moyen-Orient lancé en 2017 par l’AFD. Minka est le nouvel instrument de l’agence française pour répondre aux situations de crise. Financé par la taxe sur les transactions financières (TTF), ce fonds, selon les explications fournies sur le site de l’AFD, « symbolise l’engagement renforcé dans les contextes les plus difficiles, en soutien à la paix et à la résilience ». Il regroupe quatre initiatives régionales. L’une d’elles, Sawa, au Moyen-Orient, concerne plus précisément les pays affectés par les crises syrienne et irakienne, notamment le Liban, aux côtés de la Jordanie, de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak.

Pour Olivier Ray, directeur régional de l’AFD au Moyen-Orient, il s’agit de « capitaliser sur des expériences de financement de la société civile locale pour permettre à des ONG de taille moyenne de renforcer leurs actions en faveur des populations les plus vulnérables ». Le projet comporte trois objectifs interdépendants. Il s’agit tout d’abord de consolider les capacités des ONG sélectionnées à travers un plan établi à cette fin, d’assurer la mise en œuvre par chacune d’elles d’un projet de réduction des vulnérabilités par rapport aux crises, et de veiller à l’intégration des ONG partenaires dans l’écosystème de l’aide à travers la mise en place d’un réseau entre elles et leur mise en relation avec les bailleurs de fonds. Il prévoit en outre une consolidation des dispositifs existants de coordination entre ces derniers pour un accompagnement de la société civile libanaise dans ses actions.

Olivier Ray estime dans ce contexte qu’il ne « faut pas seulement apporter un soutien financier (aux ONG), mais aussi et surtout créer les conditions d’un renforcement et d’une coordination entre elles pour créer un écosystème résilient ».

Garantir l’indépendance des ONG

Si le recours aux acteurs de la société civile est une constante depuis plusieurs années, ce projet tranche avec les méthodes classiques de financement. En effet, les différents bailleurs de fonds ont insisté sur la volonté de garantir la pleine indépendance des ONG. Selon le représentant d’Expertise France, Olivier de Trogoff, « dès le début du processus, les ONG ont disposé d’une grande liberté ». « Ce sont elles qui se sont présentées à nous pour obtenir les fonds. Nous avons pu ensuite sélectionner celles qui nous semblaient le plus à même de remplir la mission proposée », a-t-il expliqué. Cette indépendance se transcrit également dans l’utilisation des fonds alloués. « Tous les acteurs du projet se rencontreront une fois par mois pour discuter de l’avancement de leurs plans d’action, et nous veillerons à garantir une grande flexibilité pour leur donner une marge de manœuvre de travail importante », assure pour sa part Olivier Ray.

En cette période de crise socio-économique aiguë que traverse le Liban, les associations de la société civile sont de plus en plus sollicitées par une population qui s’appauvrit. Depuis septembre dernier, lorsque la crise économique et financière s’est exacerbée dans le pays, plusieurs d’entre elles se sont trouvées confrontées à de nouveaux défis qu’elles n’ont pas...

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