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Société - Débat

Génocide, liberté d’expression et réseaux sociaux, thème d’un séminaire demain à l’AUB

L’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) organise à l’AUB un séminaire proposant une réflexion autour de l’équilibre complexe entre liberté d’expression et contrôle des propos haineux sur les réseaux sociaux*. Au nombre des intervenants, l’historien allemand spécialiste du génocide arménien Rolf Hosfeld. « Notre programme était fixé depuis longtemps, mais c’est vrai que les thèmes abordés tombent à pic, au vu de l’actualité », explique Mireille Khanamirian, membre du comité régional de l’UGAB, qui organise le séminaire. Initialement prévu pour le 9 décembre à l’occasion de la « Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime », mise en place par l’ONU depuis 2015, le séminaire avait dû être reporté en raison de la situation dans le pays.

Régulation par les institutions des propos sur internet, équilibre entre liberté d’expression et condamnation des propos haineux, ainsi que capacité du système international à juguler les appels aux génocides sont autant de sujets qui seront abordés par un panel d’intervenants issus de tous les secteurs. « Les invités compteront bien sûr des personnalités académiques de premier plan, mais également des membres de la société civile ou des représentants de différentes organisations internationales, détaille Arine Ghazarian, directrice exécutive de l’UGAB-Liban. L’objectif est d’aborder le sujet sous différents angles, dans un registre accessible et intéressant pour tous. » Pour cette troisième édition, l’initiative de la branche libanaise de l’UGAB, qui se donne pour but d’éclairer un aspect de la prévention des génocides en lien avec l’actualité, s’appuie sur l’Institut Issam Farès, qui accueille l’événement. Facebook, l’Unesco et Human Rights Watch y sont représentés.

S’ouvrir à de nouveaux publics

Pour l’UGAB, le séminaire est aussi l’occasion de se faire connaître du grand public. Mireille Khanamirian veut en faire une véritable plate-forme de découverte : « Chacun est le bienvenu, il n’y a pas de connaissances ou de situations prérequises. Les précédentes éditions ont été de grands succès, la salle était pleine, et nous espérons faire encore mieux cette année ! »

Au vu de l’intérêt suscité par ces journées-conférences, l’initiative a été reprise dans un grand nombre de pays où le réseau de bienfaisance arménien est présent. « Des éditions ont déjà eu lieu à Bruxelles ou à New York par exemple. Les sujets sont adaptés aux spécificités de la zone visée. Ici, à Beyrouth, on discutera surtout de la situation au Liban, en Irak, en Arménie et au Yémen, et plus largement dans le monde arabe. » La fondation, dont l’action repose sur la générosité de certains donateurs, est déjà très présente sur les plans humanitaire, éducatif et culturel. Elle compte, par exemple, plus de 4 000 inscrits au Liban. Ses activités vont du sport aux camps d’été, en passant par l’apprentissage de la langue arménienne. Jusqu’à 70 % de ses bénéficiaires sont des jeunes, issus de différentes communautés, qui répondent pour certains à des critères sociaux.

« Bien que la mission initiale de l’UGAB soit de préserver et promouvoir la culture arménienne, il est important pour nous de nous ouvrir sur le monde extérieur, en proposant ce type d’événements culturels grand public », affirme Arine Ghazarian.

Entre actualité et mémoire historique

S’il se donne pour objectif de parler d’actualité, le séminaire de l’UGAB s’ancre dans une mémoire bien particulière : celle du génocide des Arméniens par le régime des Jeunes-Turcs, à partir de 1915. C’est d’ailleurs pour le centenaire du génocide, en 2015, que la Journée de commémoration des victimes de génocides a été proclamée par les Nations unies. Aujourd’hui, Mireille Khanamirian entend tirer des leçons universelles de cette expérience historique traumatique dont la fondation préserve le souvenir. « Notre objectif n’est plus d’obtenir justice ou d’exiger la reconnaissance du génocide par tous les pays, puisqu’un grand nombre d’entre eux l’ont déjà fait, mais de fournir un exemple de processus génocidaire et d’aider à prévenir la répétition des fautes du passé. C’est dans cette démarche que s’inscrit notre cycle de conférences. »

Afin de continuer à faire le lien entre le passé et l’actualité de la notion de génocide, le séminaire de l’UGAB comptera parmi ses intervenants majeurs l’historien Rolf Hosfeld, auteur de nombreux livres sur l’histoire moderne. Son ouvrage sur l’extermination des Arméniens pendant la guerre, écrit en 2005, et son statut de directeur académique du musée Lepsius (Lepsius House) de Potsdam, dédié à l’étude historique des génocides, en font un des grands spécialistes de la notion.

* « Genocide, freedom of expression and social media : the balance of the unbalanced ? ». Mercredi 29 janvier, de 17h00 à 20h30. Auditorium de l’Institut Issam Farès, à l’AUB.

L’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) organise à l’AUB un séminaire proposant une réflexion autour de l’équilibre complexe entre liberté d’expression et contrôle des propos haineux sur les réseaux sociaux*. Au nombre des intervenants, l’historien allemand spécialiste du génocide arménien Rolf Hosfeld. « Notre programme était fixé depuis...

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