Bon, le Mollasson du Futur est parti après avoir brouté par-dessus la jambe ses affaires courantes, emportant avec lui ses hésitations et ses jérémiades. Jusqu’à la dernière minute pourtant, il ne ratait jamais l’occasion de dire qu’il était là pour servir. Mais servir à quoi ?
Nous voilà donc revenus aux espoirs démesurés propagés par les politiciens de caniveau, ceux que les médias appellent déjà « le reste de l’actualité ». Ils se sont pour l’instant couchés, ne montrant que le miroir aux alouettes de leurs sous-fifres pour, pensent-ils, que la contestation populaire défaille en cherchant la faille. À chacun son ambition, et les croûtons de la vieille garde seront bien gardés…
Les cartes ayant été redistribuées, on peut d’ores et déjà admirer le spectacle des nouveaux venus. De prime abord et au vu des diplômes dont ils sont bardés, ils tranchent lourdement avec certains analphabètes de l’équipe précédente, lesquels étaient davantage soucieux de leur portefeuille que du porte-monnaie de la piétaille.
Cela dit, il y a eu quand même quelques couacs assez bidonnants, comme celui de Abbas Mortada, qui se retrouve parachuté à la fois à la Culture et l’Agriculture. Patrimoine, art, musique, cinéma et littérature, agrémentés d’une fragrance de cul de vache. Y en a vraiment qui osent tout… Ou encore celui de Michel Najjar, arrivé avec ses gros sabots pour proclamer devant la presse son allégeance à Sleiman Le Franju. Porte-serviettes et fier de l’être, à l’heure où la rue vomit la totalité du cheptel politique. Et puis, dernière boulette, celle de Ghazi Wazni, le nouveau bas-de-caisse d’Istiz Nabeuh et accessoirement argentier préposé aux Finances, qui promet très pépère que le dollar ne reviendra plus jamais à son cours d’avant. Traduction pour les niaiseux : la monnaie nationale qu’il est censé défendre restera sous le signe du singe. Libanais, ne faites pas de folies !
Le tout est de savoir maintenant comment ce Diab nominé par les 8 Marsiens, mais jusque-là plutôt fréquentable, va touiller la déclaration ministérielle. Bien que déjà ficelée avant même la mise en place de la nouvelle équipe, il y ajoutera probablement quelques sucreries à destination de l’opposition, sans pour autant laisser croire que ses promesses contractées auprès de ses parrains ont rétréci au lavage. Et pour mettre tout le monde d’accord, ce sera « sus à la corruption et haro sur les détourneurs d’argent public ! ».
Faut cependant qu’il fasse gaffe. Si à ses yeux l’État brigand est en voie de disparition, les tas de brigands se ramassent encore à la pelle.
gabynasr@lorientlejour.com
Bon, le Mollasson du Futur est parti après avoir brouté par-dessus la jambe ses affaires courantes, emportant avec lui ses hésitations et ses jérémiades. Jusqu’à la dernière minute pourtant, il ne ratait jamais l’occasion de dire qu’il était là pour servir. Mais servir à quoi ? Nous voilà donc revenus aux espoirs démesurés propagés par les politiciens de caniveau, ceux que...
commentaires (5)
Les détourneurs de l'argent public n'ont rien à craindre, ils ont élu domicile autour du Lac Léman non loin de leurs banques. L'un d'eux a fait une virée à Davos, il a été reçu par une claque retentissante si forte qu'on a entendu l'écho sur les bords de Nahr-Beyrouth.
Un Libanais
13 h 20, le 24 janvier 2020