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À La Une - Sport

La seule femme médaillée olympique d'Iran, Kimia Alizadeh, fait défection

"Je fais partie des millions de femmes opprimées en Iran avec qui ils jouent depuis des années", dénonce la sportive.


La taekwondiste Kimia Alizadeh le 26 août 2016 à Téhéran. / AFP / ISNA / peyman

La taekwondiste Kimia Alizadeh, seule femme médaillée olympique d'Iran, a annoncé samedi avoir quitté définitivement son pays, n'en pouvant plus de l'"hypocrisie" d'un système qui, selon elle, utilise ses sportives à des fins politiques et ne fait que les "humilier".

"Je commence par bonjour, au-revoir, ou condoléances ?", a écrit la championne sur son compte Instagram, au moment où le pays est sous le choc de la catastrophe aérienne du Boeing 737 d'Ukraine International Airlines --abattu mercredi à Téhéran par un tir de missile-- dans laquelle ont péri 176 personnes, en majorité iraniennes et canadiennes.

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با سلام آغاز کنم، با خداحافظی یا تسلیت؟ سلام مردم مظلوم ایران، خداحافظ مردم نجیب ایران، تسلیت به شما مردم همیشه داغدار ایران. شما مرا چقدر می‌شناسید؟ فقط آنطور که در مسابقات، در تلویزیون، یا در حضور مقامات دیده‌اید. اجازه دهید حالا آزادانه، هویت سانسور شده‌ام را معرفی کنم. می‌گویند کیمیا پس از این چیزی نخواهد شد. خودم از این هم فراتر می‌روم و می‌گویم قبل از این هم چیزی نبوده‌ام: «من کیمیا علیزاده، نه تاریخسازم، نه قهرمانم، نه پرچمدار کاروان ایران» من یکی از میلیون‌ها زن سرکوب شده در ایرانم که سال‌هاست هر طور خواستند بازی‌ام دادند. هر کجا خواستند بردند. هر چه گفتند پوشیدم. هر جمله‌ای دستور دادند تکرار کردم. هر زمان صلاح دیدند، مصادره‌ام کردند. مدال‌هایم را پای حجاب اجباری گذاشتند و به مدیریت و درایت خودشان نسبت دادند. من برایشان مهم نبودم. هیچکداممان برایشان مهم نیستیم، ما ابزاریم. فقط آن مدال‌های فلزی اهمیت دارد تا به هر قیمتی که خودشان نرخ گذاشتند از ما بخرند و بهره‌برداری سیاسی کنند، اما همزمان برای تحقیرت، می‌گویند: فضیلت زن این نیست که پاهایش را دراز کند! من صبح‌ها هم از خواب بیدار می‌شوم پاهایم ناخودآگاه مثل پنکه می‌چرخد و به در و دیوار می‌گیرد. آنوقت چگونه می‌توانستم مترسکی باشم که می‌خواستند از من بسازند؟ در برنامه زنده تلویزیون، سوال‌هایی پرسیدند که دقیقاً بخاطر همان سوال دعوتم کرده بودند. حالا که نیستم می‌گویند تن به ذلت داده‌ام. آقای ساعی! من آمدم تا مثل شما نباشم و در مسیری که شما پیش رفتید قدم برندارم. من در صورت تقلید بخشی از رفتارهای شما، بیش از شما می‌توانستم به ثروت و قدرت برسم. من به اینها پشت کردم. من یک انسانم و می‌خواهم بر مدار انسانیت باقی بمانم. در ذهن‌های مردسالار و زن‌ستیزتان، همیشه فکر می‌کردید کیمیا زن است و زبان ندارد! روح آزرده من در کانال‌های آلوده اقتصادی و لابی‌های تنگ سیاسی شما نمی‌گنجد. من جز تکواندو، امنیت و زندگی شاد و سالم درخواست دیگری از دنیا ندارم. مردم نازنین و داغدار ایران، من نمی‌خواستم از پله‌های ترقی که بر پایه فساد و دروغ بنا شده بالا بروم. کسی به اروپا دعوتم نکرده و در باغ سبز به رویم باز نشده. اما رنج و سختی غربت را بجان می‌خرم چون نمی‌خواستم پای سفره ریاکاری، دروغ، بی عدالتی و چاپلوسی بنشینم. این تصمیم از کسب طلای المپیک هم سخت‌تر است، اما هر کجا باشم فرزند ایران زمین باقی می‌مانم. پشت به دلگرمی شما می‌دهم و جز اعتماد شما در راه سختی که قدم گذاشته‌ام، خواسته دیگری ندارم.

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La sportive déroule une charge au vitriol contre les autorités de la République islamique.

"Je fais partie des millions de femmes opprimées en Iran avec qui ils jouent depuis des années", dit-elle.

"J'ai porté tout ce qu'ils m'ont dit de porter", ajoute celle qui a décroché le bronze aux JO de Rio en 2016, en faisant allusion au voile islamique, obligatoire pour toutes les femmes dans l'espace public en Iran, et notamment dans le sport.

"J'ai répété tout ce qu'ils m'ont ordonné de dire" et eux, ils "ont mis mes médailles au crédit du respect du voile obligatoire", poursuit-elle, "aucune de nous n'a d'importance pour eux".


(Lire aussi : Comment l'Iran a abattu un avion ukrainien : le récit d'un général)


Critiquant l'"hypocrisie", le "mensonge", l'"injustice" et la "flatterie" qui règnent selon elle au sein du système politique iranien, elle assure ne rien vouloir "d'autre au monde que le taekwondo, la sécurité et une vie heureuse et saine". "Personne ne m'a invitée en Europe", écrit-elle encore, sans dire où elle se trouve.

Jeudi, la nouvelle de la disparition de la jeune femme de 21 ans avait mis le pays en émoi.

Le député Abdolkarim Hosseinzadeh avait demandé des comptes aux "responsables incompétents qui font fuir le capital humain", alors que l'agence semi-officielle Isna titrait: "Choc pour le taekwondo iranien. Kimia Alizadeh a émigré aux Pays-Bas".

L'agence soupçonne la sportive de vouloir défendre les couleurs d'un autre pays que la République islamique aux JO 2020 de Tokyo.

Sans rien dire de ses projets, la championne olympique assure à son "cher peuple iranien" qu'elle reste "une enfant de l'Iran où" qu'elle soit.



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commentaires (4)

COMPLOT AMERICANO-SIONISTE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 54, le 13 janvier 2020

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Commentaires (4)

  • COMPLOT AMERICANO-SIONISTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 54, le 13 janvier 2020

  • Surtout ne passez pas cette nouvelle au hezbollah et ses adeptes. Ils sont quand même les adeptes et portes parole de la république des parfaits et des purs...

    Wlek Sanferlou

    20 h 50, le 12 janvier 2020

  • ELLE A FAIT LE BON CHOIX. DES MILLIONS D,IRANIENS AURAIENT VOULU ETRE A SA PLACE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 36, le 12 janvier 2020

  • Encore une qui veut traitreusement fuir la paradis dur terre!

    Bachir Karim

    18 h 48, le 12 janvier 2020

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