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À La Une - enquête

Crash d'un avion près de Téhéran : l'Iran exclut la thèse du missile

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo indique également que son pays estime que l'appareil ukrainien avait "probablement" été abattu par un missile iranien.

Capture d'écran d'une vidéo fournie par l'agence iranienne Press news montrant ce que l'aviation civile iranienne a identifié comme étant la boîte noire de l'avion ukrainien qui s'est écrasé peu après sont décollage à Téhéran. Photo AFP / HO / IRAN PRESS

L'Iran a nié catégoriquement vendredi la thèse selon laquelle le Boeing 737 qui s'est écrasé mercredi près de Téhéran aurait été touché par un missile, piste privilégiée par plusieurs pays, notamment le Canada dont nombre de citoyens ont péri dans le crash.

Citant une "source informée", l'agence de presse iranienne Fars a indiqué vendredi soir que "la cause du crash de l'avion ukrainien sera annoncée" samedi après une réunion de la commission d'enquête "en présence des parties (iraniennes) et étrangères". Toute spéculation avant cette "annonce officielle" n'est "pas crédible", souligne-t-elle.

La catastrophe, qui a entraîné la mort de 176 personnes --essentiellement des Irano-Canadiens, mais aussi des Afghans, des Britanniques, des Suédois et des Ukrainiens--, est survenue avant l'aube, quelques heures après des tirs de missiles par Téhéran sur des bases utilisées par l'armée américaine en Irak.

Londres et Ottawa ont affirmé que l'aéronef avait sans doute été abattu par un missile iranien, probablement par erreur, et des vidéos difficiles à authentifier circulent sur la toile à l'appui de cette thèse.

"Une chose est sûre, cet avion n'a pas été touché par un missile", a affirmé le président de l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO), Ali Abedzadeh, à la presse. Il a mis en garde contre toute spéculation qui ne tiendrait pas compte des résultats de l'analyse des boîtes noires de l'appareil, retrouvées dès mercredi.

Sur Twitter, un conseiller du président Hassan Rohani, Hesamodin Ashena, a exhorté les médias travaillant en persan à l'étranger de ne "pas participer à la guerre psychologique" contre l'Iran dans cette affaire.




Promesse de transparence
Le vol PS752 de la compagnie Ukraine Airlines International (UAI) s'est écrasé à l'ouest de Téhéran, très vite après son décollage.

Une vidéo d'une vingtaine de secondes, qui montrerait le moment où un missile frappe l'appareil, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. On peut y voir un objet lumineux grimpant rapidement vers le ciel et frappant ce qui semble être un avion. "Nous avons vu certaines vidéos", a déclaré M. Abedzadeh. "Nous confirmons que l'avion a été en feu pendant 60 à 70 secondes", mais dire "qu'il a été touché par quelque chose ne peut pas être correct sur le plan scientifique".

Alors que les appels à faire la vérité se multiplient, l'Iran promet une enquête "transparente" et de tout faire pour faciliter la tâche des pays comptant des ressortissants dans les victimes, dont l'Ukraine.

En début de soirée, Kiev a annoncé que les experts ukrainiens envoyés en Iran avaient obtenu l'accès aux boîtes noires retrouvées mercredi peu après le crash.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Vadym Prystaïko a souligné que les enquêteurs ukrainiens bénéficiaient de la "coopération entière" de Téhéran. "Nous prévoyons de commencer prochainement la reconstruction de conversations" qui sont enregistrées dans les boîtes noires, a-t-il dit au cours d'une conférence de presse.

Téhéran --avec qui Ottawa a rompu ses relations en 2012-- a dit aussi attendre l'arrivée d'une équipe canadienne de 10 personnes chargée de "s'occuper des affaires relatives aux victimes canadiennes". L'Iran a invité Boeing, le constructeur américain de l'avion, à participer à l'enquête, ainsi que les Américains, les Canadiens, les Français et les Suédois à observer les méthodes de travail suivies par les Iraniens dans cette affaire. Paris peut participer à l'enquête en tant que pays du constructeur des moteurs de l'avion. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français, qui peut décrypter les boîtes noires, a indiqué avoir "désigné un représentant accrédité pour participer à l'enquête". L'agence américaine en charge de la sécurité des transports (NTSB) a annoncé que Washington allait aussi y participer, comme son homologue au Canada.


(Lire aussi : Washington avance la thèse d’un missile iranien tiré par erreur sur l’avion ukrainien)



"Peut-être pas intentionnel"
"La thèse d'un missile frappant l'avion n'est pas exclue, mais elle n'est pas confirmée non plus", a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook avant que Kiev ne remercie Washington pour les "informations importantes" reçues des Etats-Unis sur la catastrophe, sans donner plus de détails.

Les Etats-Unis estiment également que l'appareil a "probablement" été abattu par un missile iranien, a indiqué le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Celle-ci est la pire connue par l'aviation civile en Iran depuis le drame de l'Airbus d'Iran Air (290 morts) que l'armée américaine avait assuré avoir abattu par erreur en 1988.

"Nous avons des informations de sources multiples" qui "indiquent que l'avion a été abattu par un missile sol-air iranien", avait déclaré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau. "Ce n'était peut-être pas intentionnel."

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a estimé qu'il n'y avait "aucune raison de ne pas croire" les informations de plusieurs pays occidentaux soutenant la thèse d'un missile.

Invoquant un "manque de clarté", les autorités suédoises ont suspendu vendredi les vols directs entre la Suède et l'Iran. Le groupe allemand Lufthansa a également annoncé l'annulation de ses vols quotidiens vers Téhéran jusqu'au 20 janvier.



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