Donald Trump a exprimé hier ses « doutes » sur l’origine du crash d’un Boeing 737 près de Téhéran alors que, selon plusieurs médias, le renseignement américain est de plus en plus convaincu que l’avion a été abattu par erreur par l’Iran.La catastrophe, qui a entraîné la mort de 176 personnes, majoritairement irano-canadiennes, est survenue peu après des tirs de missiles par Téhéran sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak.
Les autorités iraniennes ont affirmé hier que les « rumeurs » selon lesquelles l’avion d’Ukraine Airlines International aurait été abattu par un missile n’avaient « aucun sens ». « J’ai mes doutes », a déclaré le président américain lors d’un échange avec des journalistes à la Maison-Blanche. « J’ai le sentiment que quelque chose de terrible s’est passé », a-t-il ajouté, mettant en doute la thèse de l’incident mécanique.
L’avion de ligne ukrainien a décollé mercredi matin de Téhéran en direction de Kiev avant de s’écraser deux minutes après. Une cinquantaine d’experts ukrainiens sont arrivés hier à Téhéran pour participer à l’enquête et notamment au décryptage des boîtes noires de l’appareil. « À un moment ou à un autre, ils remettront les boîtes noires, idéalement à Boeing, mais s’ils les donnent à la France ou un autre pays, cela irait aussi », a affirmé Donald Trump.
Une certaine confusion règne sur le sort de ces boîtes noires, cruciales pour les investigations à venir. Mercredi, l’agence MEHR, proche des ultraconservateurs, a cité des propos de Ali Abedzadeh, président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO), selon lesquels l’Iran ne remettrait pas les boîtes noires aux Américains. Le ministère iranien des Transports a rejeté hier « les rumeurs sur la résistance de l’Iran à livrer les boîtes noires [...] aux États-Unis ». Seuls quelques pays, dont les États-Unis mais aussi l’Allemagne ou la France, ont les capacités techniques d’analyser les boîtes noires.
Trudeau veut une « enquête approfondie »
Kiev examine différentes hypothèses de travail parmi lesquelles un tir de missile antiaérien, l’explosion d’une bombe placée à bord, ou encore une collision avec un drone. Le président Volodymyr Zelensky a décrété hier une journée de deuil national, promettant d’établir la vérité sur ce drame.
L’Ukraine a par ailleurs demandé des « preuves » aux Occidentaux et un « soutien inconditionnel » de l’ONU à ses experts afin que l’enquête puisse aboutir.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a lui réclamé une « enquête approfondie » sur cette catastrophe aérienne, la plus meurtrière impliquant des Canadiens depuis l’attentat contre un Boeing 747 d’Air India en 1985, dans lequel 268 Canadiens avaient trouvé la mort. Pays hôte d’une importante diaspora iranienne, le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2012 en reprochant à la République islamique son soutien au gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie. Selon un rapport d’enquête préliminaire de l’aviation civile iranienne, des témoins oculaires ont rapporté qu’un incendie avait été observé dans l’avion.
La CAO laisse entendre que parmi les témoins de l’incendie figurent des personnes au sol et d’autres à bord d’un appareil qui se serait trouvé au-dessus du Boeing au moment du début de drame. Après ce départ de feu d’origine encore indéterminée, l’avion a changé de direction et, selon la CAO, il « était sur le chemin du retour à l’aéroport » quand il s’est écrasé dans un parc de loisirs près de Chahriar, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la métropole téhéranaise. Boeing, touché par un scandale autour de ses 737 MAX cloués au sol depuis 10 mois, a indiqué être « prêt à aider par tous les moyens nécessaires ».
Source : AFP
C,EST LA SEULE PROBABILITE.
09 h 37, le 10 janvier 2020