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À La Une - Conflit

Frappes iraniennes : pour la communauté internationale, "la priorité va plus que jamais à la désescalade"

Du côté de l'Iran et de ses alliés, le ton restait belliqueux.

Des missiles et un portrait du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, sur une place de Téhéran, en septembre 2017. Photo d'archives Nazanin Tabatabaee Yazdi/TIMA via REUTERS

Les réactions abondaient mercredi après les frappes iraniennes nocturnes sur des bases occupées par les forces américaines en Irak, représailles pour l'assassinat du puissant général des gardiens de la révolution Kassem Soleimani. Alors que les responsables iraniens, notamment l'ayatollah Ali Khamenei, et les milices irakiennes supplétives de Téhéran, semblaient annoncer d'autres frappes contre les intérêts de Washington au Moyen-Orient, la communauté internationale a condamné les raids et appelé à la désescalade. Du côté des Etats-Unis, le président américain, Donald Trump, s'est contenté d'un bref tweet rassurant dans la nuit, annonçant qu'il s'exprimerait sur ce raid iranien dans la journée de mercredi. 


Appels à la retenue

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a affirmé dans un communiqué que "la priorité va plus que jamais à la désescalade. Le cycle de violences doit s'interrompre". Il a condamné "les attaques conduites cette nuit par l'Iran en Irak contre des emprises de la Coalition contre Daech (...)". 

La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a condamné "le plus fermement l'agression" de l'Iran. "Il s'avère maintenant décisif que nous ne laissions pas cette spirale croître encore", a-t-elle souligné sur la chaîne de télévision publique ARD, précisant qu'il appartenait "avant tout aux Iraniens de ne pas provoquer de nouvelle escalade". Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a, lui aussi enjoint Téhéran à "abandonner toute démarche qui pourrait conduire à une nouvelle escalade". 

"L'Iran ne doit pas réitérer ces attaques imprudentes et dangereuses mais devrait plutôt œuvrer en faveur d'une désescalade urgente", a déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson. "Nous exhortons l'Iran à ne pas réitérer ces attaques imprudentes et dangereuses", a de son côté déclaré le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, dans une déclaration, appelant Téhéran à "une désescalade urgente". "Une guerre au Moyen-Orient ne profiterait qu'à Daech (l'acronyme en arabe du groupe jihadiste Etat islamique) et à d'autres groupes terroristes", a-t-il ajouté. 

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié de "nouvel exemple d'escalade et de confrontation accrue" les frappes iraniennes sur des bases en Irak. "Il n'est dans l'intérêt de personne d'aggraver encore la spirale de la violence", a mis en garde M. Borrell. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a de son côté affirmé que "l'usage des armes doit cesser pour laisser place au dialogue". "La crise actuelle n'affecte pas que la région, mais nous tous", a-t-elle déclaré.

Au-delà de l'Europe, la Chine a appelé à "la retenue". "Il n'est dans l'intérêt d'aucune partie que la situation au Moyen-Orient s'aggrave encore", a averti devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, qui a appelé Téhéran et Washington à régler leurs différends "par le dialogue, la négociation et de manière pacifique".


(Lire aussi : Assassinat de Soleimani : après la réponse iranienne, la guerre ou la désescalade ?)



"Les actions militaires pas suffisantes"

Du côté de l'Iran et de ses alliés, le ton restait belliqueux dans la journée de mercredi.

Le guide suprême de la République islamique d'Iran, l'ayatollah Khamenei, a affirmé que les tirs nocturnes étaient "une gifle en pleine face" des Etats-Unis. Il a estimé que "les actions militaires du genre ne sont pas suffisantes" pour venger la mort de Soleimani. "Ce qui est important est que la présence corrompue des Etats-Unis dans la région prenne fin".

Le président iranien, Hassan Rohani, a pour sa part déclaré que les Etats-Unis ont peut-être "coupé le bras" du général Kassem Soleimani mais l'Iran ripostera en leur coupant "la jambe" au Moyen-Orient.

Un des chefs du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières irakiennes, a pour sa part menacé Washington d'une "riposte (...) pas moins importante que la réponse iranienne". De son côté, Noujaba, une composante du Hachd et l'une des factions pro-Iran les plus radicales d'Irak, a mis en garde les forces US. "Ne fermez pas l’œil car la vengeance pour le martyr Mouhandis approche et elle sera menée par des mains irakiennes jusqu'au départ de votre dernier soldat", proclame le texte. 

Ces déclarations semblent contredire les propos du chef de la diplomatie iranienne qui a affirmé que son pays avait mené et "terminé" dans la nuit des représailles "proportionnées" à l'assassinat de Soleimani. "Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre, mais nous nous défendrons contre toute agression", a écrit Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.

Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu  l'Iran qu'Israël répondrait de manière "retentissante" en cas d'attaque contre l'Etat hébreu.


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commentaires (2)

ET LES NEGOCIATIONS... EMPECHEES PAR FEU SOULEIMANI DE SON VIVANT... A BIENTOT !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 36, le 08 janvier 2020

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Commentaires (2)

  • ET LES NEGOCIATIONS... EMPECHEES PAR FEU SOULEIMANI DE SON VIVANT... A BIENTOT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 36, le 08 janvier 2020

  • En reponse a Ayatollah Khameni, Je dirais que c'est n'est pas une giffle mais bien une tape sur la main en criant "Mechant garnement"! J'espere sincerement que cette escalade du Papa le plus fort va s'arreter, pour le bien de tous et surtout de l'humanite entiere! Persone ne veut un WW3.

    Marwan Takchi

    17 h 55, le 08 janvier 2020

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