Plusieurs avancées ont été enregistrées ces dernières heures dans le dossier gouvernemental, a-t-on appris mardi auprès de notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid, à l'issue d'une réunion d'un peu moins d'une heure entre le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Hassane Diab, mais le cabinet ne devrait toutefois pas voir le jour cette semaine.
A l'issue de cette réunion, M. Diab a quitté le palais de Baabda sans faire de déclaration. Selon notre correspondante à Baabda, citant des sources informées, l'entretien entre MM. Aoun et Diab s'est déroulé dans une ambiance positive et a permis de résoudre certaines des questions bloquant la mise sur pied de la future équipe ministérielle. "Les choses vont dans la bonne direction et Hassane Diab est optimiste", a ajouté notre correspondante, qui a souligné que les noms des différents ministrables avaient été passés en revue. Pour certains portefeuilles, plusieurs ministrables ont d'ailleurs été proposés par le Premier ministre désigné. Les mêmes sources ont assuré que la formule gouvernementale proposée par M. Diab est toujours composée de 18 ministres, tous technocrates.
Un chef de la diplomatie "qui rassure le Hezbollah"
Malgré cet optimisme, il semblerait que le futur cabinet ne verra pas le jour cette semaine, affirme Hoda Chédid. L'un des principaux obstacles qu'il reste à régler concerne le portefeuille de ministre des Affaires étrangères et plusieurs propositions ont été faites dans le but de le surmonter. Sur ce point précis, M. Diab insiste, selon des sources bien informées, sur la candidature de l’ancien ministre des Finances, Damien Kattar, un choix que continue de refuser le chef du Courant patriotique libre et ministre sortant des AE, Gebran Bassil. Selon ces sources, l'une des portes de sortie consiste à nommer M. Kattar au ministère de l'Economie. Selon Hoda Chedid, le Courant patriotique libre (CPL, fondé par M. Aoun) et son chef, le ministre sortant des Affaires étrangères, souhaitent nommer à ce poste une personnalité "qui rassure le Hezbollah".
Par ailleurs, des sources indiquent que la formation du gouvernement doit être accélérée afin d'éviter les répercussions des développements régionaux sur la scène libanaise, notamment après l'élimination du général iranien Kassem Soleimani, tué la semaine dernière dans un raid américain à Bagdad, qui a ravivé les tensions dans la région.
Depuis plus de deux mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Aoun a désigné l'ex-ministre de l'Education, appuyé par les partis du 8 Mars, au poste de Premier ministre. Ce dernier a promis la formation d'un gouvernement de technocrates indépendants, comme le réclament les manifestants. Ces derniers rejettent toutefois la nomination de M. Diab qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ.
Dans la journée, le bloc du Futur a alerté "sur les informations concernant les tentatives de remettre au goût du jour le tiers de blocage, l'ingérence de forces actives durant la tutelle (syrienne) sur le processus de formation du cabinet et de nomination des ministres et la proposition de noms dont les intentions sécuritaires et politiques sont claires".
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commentaires (5)
Peut on savoir pourquoi la nomination de Mr KATTAR au poste de ministre des A.E est refusée? Comment et pourquoi choisir un ministre qui rassure le HEZB?
Citoyen
22 h 48, le 07 janvier 2020