Le président américain Donald Trump a estimé vendredi que le général iranien Kassem Soleimani, tué dans un raid américain à Bagdad, aurait dû être tué "il y a des années".
"Le général Kassem Soleimani a tué ou grièvement blessé des milliers d'Américains sur une longue période et prévoyait d'en tuer beaucoup d'autres (...) Il était directement ou indirectement responsable de la mort de millions de personnes", a tweeté M. Trump. "Si l'Iran ne sera jamais capable de l'admettre clairement, Soleimani était à la fois détesté et craint dans son pays. Ils ne sont pas aussi tristes que les dirigeants (iraniens, Ndlr) essayent de le faire croire au reste du monde. Il aurait dû être tué il y a des années!", a-t-il ajouté.
"L'Iran n'a jamais gagné une guerre mais n'a jamais perdu une négociation", avait auparavant tweeté le président américain.
L'opération fatale au commandant de la force al-Qods, l'unité d'élite des gardiens de la révolution, qui était le fer de lance de l'influence militaire de Téhéran au Moyen-Orient, a été lancée sur ordre de Trump, a expliqué le Pentagone dans un communiqué. Le président américain, jusqu'à ce tweet, s'était contenté de poster sur son compte Twitter une photo de la bannière étoilée et de retweeter une série de messages concernant la mort de Soleimani.
Soleimani est mort sur le coup, tout comme Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l'Etat irakien. C'est le "tir de précision d'un drone", selon un responsable militaire américain à l'AFP, qui a pulvérisé en pleine nuit les véhicules à bord desquels se trouvaient les deux hommes, à la sortie de l'aéroport de Bagdad. Ce raid a suscité des réactions inquiètes dans le monde.
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait affirmé que les Etats-Unis souhaitaient la "désescalade" après la mort du général iranien.
Le secrétaire d'Etat a indiqué dans trois tweets distincts s'être entretenu avec ses homologues chinois, britannique et allemand de "la décision de Donald Trump d'éliminer M. Soleimani en réponse à des menaces imminentes pour des vies américaines". Il a rappelé à chaque fois que les Etats-Unis souhaitaient une "désescalade".
Mike Pompeo s'est dit "reconnaissant", après avoir échangé avec le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, que les alliés des Etats-Unis "reconnaissent les menaces agressives et permanentes posées par la force iranienne al-Qods" des Gardiens de la Révolution. "L'Allemagne s'inquiète également des provocations militaires permanentes du régime iranien", a par ailleurs écrit Mike Pompeo après avoir discuté avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.
Le secrétaire d'Etat américain avait publié sur Twitter dans la nuit de jeudi à vendredi une vidéo montrant selon lui des Irakiens "dansant dans la rue" pour célébrer la mort de Kassem Soleimani.
Les ressortissants US appelés à quitter l'Irak "immédiatement"
A moins d'un an de la présidentielle américaine et alors que le Congrès n'a pas été notifié en amont du raid selon un élu démocrate, les réactions ont divergé à Washington. L'influent sénateur républicain Lindsey Graham a menacé l'Iran: "si vous en voulez plus, vous en aurez plus". Mais la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, a estimé que "l'Amérique --et le monde--" ne pouvaient "se permettre une escalade" qui atteindrait "un point de non-retour".
(Portrait : Soleimani, l’ombre iranienne qui planait sur le Moyen-Orient)
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a, pour sa part, promis de "venger" la mort de Kassem Soleimani et décrété un deuil national de trois jours. "Il n'y a aucun doute sur le fait que la grande nation d'Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l'Amérique criminelle pour cet horrible meurtre", a promis le président Hassan Rohani. Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a évoqué un "acte de terrorisme international des Etats-Unis".
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont appelé vendredi tous leurs ressortissants à quitter l'Irak "immédiatement". "En raison des tensions accrues en Irak et dans la région, nous pressons les citoyens américains de quitter l'Irak immédiatement", a exhorté le département d'Etat dans un tweet, en précisant "que toutes les opérations consulaires sont suspendues" à l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad.
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commentaires (7)
Ce défunt est responsable de millions de morts et si le chiffre froisse certains alors qu'on en est pas loin. Il suffit qu'il soit réponsable de la mort d'un seul enfant ou d'un seul homme ou femme pour qu'il merite de châtiment de Dieu puisque soit-disant croyant. Nos morts ne sont pas encore vengés. Seraient-ils moins valeureux ou moins honorables parce que patriotiques et vertueux alors que cet assassin et ses alliés syriens qui tuent des innoncents par mégalomanie et par amour pour l'argent et le pouvoir et qui ne reconnaissent aucun Dieu à part leur personne et ils veulent le venger. Pourtant Dieu existe et en voilà déjà une preuve. Tu ne tueras point.
Sissi zayyat
15 h 03, le 04 janvier 2020