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À La Une - Liban

La contestation refuse de répondre à l'appel au dialogue de Hassane Diab

"Toute personne qui se présente aux négociations (avec le Premier ministre désigné) le fait en son nom propre", souligne un militant chargé de la coordination médiatique des différents groupes du mouvement de révolte. 

Le Premier ministre libanais désigné, Hassane Diab, au palais de Baabda, le 19 décembre 2019. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Les différents groupes du mouvement de contestation que vit le Liban depuis plus de deux mois ont tous refusé de répondre à l'invitation au dialogue lancée dimanche par le Premier ministre désigné Hassane Diab. Alors que ce dernier avait annoncé qu'il recevrait dans la journée de dimanche des représentants de la contestation, seuls de rares individus se sont présentés à son domicile à Tallet el-Khayat, refusant pour la plupart de décliner leur identité ou la qualité en laquelle ils se sont entretenus avec le Premier ministre désigné. 

"Tous les groupes du mouvement de contestation ont annoncé qu'ils ne participeraient pas aux négociations avec Hassane Diab, étant donné que les revendications de la contestation sont très claires", a affirmé à L'Orient-Le Jour un militant s'occupant de la coordination médiatique des différents groupes. "Toute personne qui se présente aux négociations le fait en son nom propre", a-t-il ajouté. 

Les militaires à la retraite, très impliqués dans de nombreuses activités du mouvement de révolte, ont souligné quant à eux dans un communiqué que "le dialogue n'est pas nécessaire parce que les revendications politiques, économiques et sociales de la contestation ont déjà été annoncées et soutenues pas les formations politiques". Ils ont estimé qu'il n'était pas nécessaire non plus que la contestation soit représentée au sein du futur gouvernement "parce que n'importe quel Libanais indépendant, compétent et dénué de tout soupçon de corruption peut représenter la contestation et tous les Libanais". 

Ahmad Cheaïb, un des militants impliqués dans la contestation à Saïda, a expliqué dans un communiqué avoir été contacté par la présidence du Conseil samedi soir, afin de fixer l'heure d'un entretien de 30 minutes avec Hassane Diab, mais affirmé avoir refusé d'honorer ce rendez-vous, accusant l'ancien ministre Diab de vouloir mettre en avant le fait qu'il reçoit des représentants de la contestation afin de se donner "une légitimité fictive".



(Lire aussi : Le Hezbollah appelle toutes les formations politiques à "donner une chance" à Hassane Diab)



Tensions
Dans le courant de la journée, plusieurs personnes se sont présentées chez M. Diab, mais aucune d'elles n'a fait de déclaration aux journalistes présents sur les lieux. 

Par ailleurs, à plusieurs reprises, des tensions ont éclaté devant le domicile du Premier ministre désigné, entre certaines personnes sortant d'un entretien avec Hassane Diab, estimant qu'il faut donner une chance à ce dernier de former un gouvernement, et des manifestants refusant tout dialogue. Pour éviter toute escalade, une brigade anti-émeute a été déployée devant le domicile du Premier ministre désigné, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

Samedi, M. Diab avait mené des concertations parlementaires avec les blocs parlementaires. A l'issue de ces discussions, il avait à nouveau affirmé sa volonté de former un gouvernement d'experts indépendants. Lors du discours prononcé peu après sa désignation à la tête du futur cabinet, l'ancien ministre de l'Education et universitaire avait  annoncé qu'il "élargirait les consultations avec le mouvement de contestation. 

La rue reste toutefois sceptique quant à sa désignation. Le mouvement de contestation estime que Hassane Diab fait partie de la même classe politique corrompue dont les manifestants réclament le départ depuis le 17 octobre tandis que, dans les régions sunnites, les contestataires, majoritairement des partisans du Premier ministre sortant, Saad Hariri, estiment qu'il ne bénéficie pas d'une couverture sunnite suffisante, n'ayant recueilli les voix que de six députés sunnites sur 27.


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commentaires (10)

ILS DEVRAIENT LUI DONNER LA CHANCE DE S,EXPRIMER ET MEME DE CONTROLER AVEC LUI LA FORMATION DE SON EQUIPE D,EXPERTS INDEPENDANTS DE TOUTE FORMATION POLITIQUE COMME IL DIT. SI C,EST VRAI CE QU,IL PROMET... MEME SI LES DIABLES L,ONT NOMME... POURQUOI LUI REFUSER LA CHANCE DE LE PROUVER ?

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 30, le 23 décembre 2019

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Commentaires (10)

  • ILS DEVRAIENT LUI DONNER LA CHANCE DE S,EXPRIMER ET MEME DE CONTROLER AVEC LUI LA FORMATION DE SON EQUIPE D,EXPERTS INDEPENDANTS DE TOUTE FORMATION POLITIQUE COMME IL DIT. SI C,EST VRAI CE QU,IL PROMET... MEME SI LES DIABLES L,ONT NOMME... POURQUOI LUI REFUSER LA CHANCE DE LE PROUVER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 30, le 23 décembre 2019

  • Il est plus sage et plus raisonnable que les partisans de Hariri tournent la page et ne sombrent pas dans la violence, et surtout que Hariri lui même calme ses partisans. N'oublions pas que nous avons largement critiqué la horde de Berri et du HEZ qui ont eu recours à la violence.

    Citoyen

    19 h 59, le 22 décembre 2019

  • Un jour ou l'autre il faut passer à autre chose. La contestation a déjà beaucoup gagné. Passons à l'écoute, au dialogue et avançons.

    Citoyen

    19 h 40, le 22 décembre 2019

  • DES FAUX MANIFESTANTS QUI ONT ACCEPTÉ LE RDV

    Gebran Eid

    18 h 15, le 22 décembre 2019

  • Il est temps qu'on reconstruise...

    NAUFAL SORAYA

    17 h 26, le 22 décembre 2019

  • On ne sais plus si la rue se fissure ou si c'est la contestation qui se fissure. Mais il est agréable de lire que la raison commence à germer dans certaines têtes fortes. L'intelligence semble gagner du terrain sur la stupidité.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 23, le 22 décembre 2019

  • "... La contestation refuse de répondre à l'appel au dialogue de Hassane Diab..." C’est qui, déjà, "la contestation"?

    Gros Gnon

    16 h 28, le 22 décembre 2019

  • "...seuls de rares individus se sont présentés au domicile de Monsieur Diab, refusant pour la plupart de décliner leur identité...etc. " devant les journalistes présents Et voilà...on veut bien manifester noyé dans la masse...mais on n'a pas le courage d'assumer son opinion et son identité devant le public... Quelle lâcheté...et une honte de plus pour ces manifestants-révolutionnaires qui prétendent changer et améliorer le Liban ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 19, le 22 décembre 2019

  • A moins de sombrer dans l’anarchie, il va bien falloir que que la contestation se structure, et se présente à travers un porte-parole...

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 06, le 22 décembre 2019

  • Finalement la contestation est Tout aussi politisee et ne sait meme pas ce qu elle veut!

    Cadige William

    16 h 04, le 22 décembre 2019

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