Rechercher
Rechercher

Liban - Troubles

Qui est Rabih Zein, le caïd controversé de Tripoli ?

Des hommes du chef du groupuscule « Thaourat al-Mahroumin » sont suspectés d’avoir été parmi les fauteurs de troubles dans le centre-ville dimanche soir.

Rabih Zein. Photo tirée de sa page Facebook

Dans le centre-ville de Beyrouth en ébullition, dimanche soir, des manifestants pacifiques ont remarqué un groupe d’hommes qui défilaient, criant « Par notre sang, par notre âme, nous te défendrons, Rabih ». Certains de ces hommes, qui affirmaient réclamer la libération de leur chef, arrêté dimanche, ont tenté par la suite d’en découdre violemment avec les casseurs proches d’Amal et du Hezbollah. (actualisation : Rabih Zein a été libéré mardi matin après le paiement d'une caution de 200.000 livres libanaises sur décision du premier juge d'instruction de Beyrouth, Nicolas Mansour).

Dès les premiers jours du soulèvement du 17 octobre, le nom de Rabih Zein a été au centre de nombreuses polémiques. La semaine dernière, le caïd controversé de Tripoli a été impliqué dans l’esclandre provoqué au Palais de justice de Baabda par le député Hadi Hobeiche, qui s’en est pris à la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, suite à l’arrestation pour corruption d’une fonctionnaire de haut rang. Il a été arrêté dimanche après des poursuites engagées contre lui par des avocats, pour « atteinte au prestige et à la réputation de la justice ». La procureure générale de la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, l’a déféré devant le premier juge d’instruction du Mont-Liban Nicolas Mansour, et lui a laissé la liberté de le relâcher ou non.

Hier, quelques dizaines d’activistes, principalement originaires de Tripoli, se sont rassemblés devant le Palais de justice de Baabda pour réclamer sa libération. Un sit-in a été organisé devant le sérail à Tripoli à cette même fin, et en fin d’après-midi, un groupe d’individus a bloqué l’autoroute côtière au niveau du complexe balnéaire Palma, à Tripoli, protestant contre son arrestation.

Accusé d’actes de vandalisme à Tripoli

Rabih Zein, 35 ans, est originaire de Jouaya (Liban-Sud), mais sa mère, Awatef Hoblos, est originaire de Minieh, apprend-on. Le jeune homme se rend souvent à Tripoli où il s’occupe d’associations humanitaires. À Beyrouth, il possède une agence photographique et un service de protection rapprochée.

Il dirige un groupe baptisé « La révolution des déshérités » (Thaourat el-Mahroumin). Ce groupe, fondé bien avant le déclenchement du soulèvement populaire le 17 octobre, a été notamment à l’origine du rassemblement le 30 août de plus d’une centaine de jeunes personnes originaires de Tripoli devant le siège de l’ambassade du Canada, à Jal el-Dib, pour réclamer que ce pays leur ouvre ses portes.

Bien que l’activiste apparaisse devant les caméras de télévision en diverses places du Liban, son activité est essentiellement concentrée à Tripoli. Selon une source informée à Tripoli, ce sont ses hommes qui seraient responsables des heurts qui ont éclaté dans la nuit du 26 au 27 novembre à Tripoli, où une centaine de personnes, certaines masquées, ont attaqué des banques, brisant les vitres de leur devanture ou détruisant des distributeurs de billets et blessant des dizaines de civils.

« Ces actes de vandalisme avaient déclenché des échauffourées entre les membres du groupe de Rabih Zein et l’armée libanaise, et relevaient d’une tentative de semer la discorde entre les Tripolitains et l’armée », ajoute la source, rappelant que 33 militaires avaient été blessés cette nuit-là par des jets de pierres ou des cocktails Molotov. « Ce groupe avait également tenté de prendre d’assaut un bureau du Courant patriotique libre (CPL) bien qu’il soit presque complètement abandonné », a ajouté la même source.

Le lendemain, une marche organisée par des femmes avait sillonné la ville pour dénoncer ces actes de vandalisme commis par « des fauteurs de troubles infiltrés ».

Interrogé par L’OLJ, un homme politique de Tripoli, qui a gardé l’anonymat, estime que M. Zein a « des relations douteuses » et se demande comment ce caïd a tant de pouvoir pour « avoir des hommes à ses ordres et couper impunément des routes ».


Rq : cet article a été actualisé mardi 17 décembre à 12h30, après la libération sous caution de Rabih Zein)


Lire aussi

Khandak el-Ghamik, de l’autre côté de la thaoura

Place des Martyrs, on s’interroge : la révolution pacifique est-elle derrière nous ?

« Pourquoi ? » : les manifestants consternés, dans le centre-ville de Beyrouth, par la violence de la répression


Dans le centre-ville de Beyrouth en ébullition, dimanche soir, des manifestants pacifiques ont remarqué un groupe d’hommes qui défilaient, criant « Par notre sang, par notre âme, nous te défendrons, Rabih ». Certains de ces hommes, qui affirmaient réclamer la libération de leur chef, arrêté dimanche, ont tenté par la suite d’en découdre violemment avec les casseurs...
commentaires (1)

De la même manière que Berri Hassouna et autres Caïd ont des hommes a eux, celui-ci a aussi les siens. Mais a bien lire l'article il me semble que ce monsieur est plutôt un sous fifre du Hezbollah & Co. dont le rôle est justement d'intervenir la et ou il le faut pour croquer de l'opposant!

Pierre Hadjigeorgiou

12 h 06, le 17 décembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • De la même manière que Berri Hassouna et autres Caïd ont des hommes a eux, celui-ci a aussi les siens. Mais a bien lire l'article il me semble que ce monsieur est plutôt un sous fifre du Hezbollah & Co. dont le rôle est justement d'intervenir la et ou il le faut pour croquer de l'opposant!

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 06, le 17 décembre 2019

Retour en haut