Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a annoncé samedi que le bloc parlementaire de la République forte participerait aux consultations parlementaires contraignantes de lundi pour la nomination d'un futur Premier ministre, mais que sa formation politique "ne participerait en aucun cas au futur gouvernement".
S'exprimant à l'issue de son entretien avec Ghattas Khoury, conseiller du chef de cabinet sortant Saad Hariri, Samir Geagea a accusé "certaines formations de camper sur leurs positions et vouloir le même portefeuille ministériel dans le futur cabinet". A cause de cela, "la question de la formation du prochain gouvernement en est toujours à ses débuts", a-t-il estimé. Concernant la position des FL vis-à-vis de l'équipe ministérielle, le chef des FL a exprimé son rejet d'un gouvernement "techno-politique", une option plébiscitée par le Courant patriotique libre et le tandem chiite. "Nous sommes en faveur d'un cabinet de technocrates indépendants", a-t-il insisté, soulignant que cette option constitue "la seule solution possible". "En aucun cas, nous ne participerons au prochain gouvernement", a-t-il déclaré, précisant toutefois que le groupe parlementaire des FL "participera aux consultations contraignantes" de lundi pour la nomination d'un Premier ministre. La décision finale à ce propos sera d'ailleurs prises plus tard dans le week-end, lors d'une réunion du groupe, a-t-il précisé. "Il nous faut, pour sauver le pays, un gouvernement de salut et non pas un gouvernement d'union nationale", a-t-il encore dit.
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"Profonde entente"
De son côté, Ghattas Khoury a souligné "la profonde entente" entre le Courant du Futur et Samir Geagea. "Rien n'empêche que Saad Hariri rencontre le président Michel Aoun", a encore indiqué l'ancien ministre, alors que MM. Hariri et Aoun ont des visions opposées concernant la formation du futur cabinet. "Une partie de la rue soutien Saad Hariri et il y a peut-être une autre partie qui refuse" qu'il soit reconduit à la tête du gouvernement, a fait savoir Ghattas Khoury, qui a précisé que, si les partis politiques ont un rôle à jouer dans la prochaine phase politique, "il ne faut pas oublier les gens qui ont manifesté". Le Premier ministre sortant "met tout en œuvre pour trouver une solution" à la situation actuelle et veut répondre aux revendications du mouvement de contestation, a souligné l'ancien ministre.
Après le désistement de l'homme d'affaires Samir Khatib, pressenti ces dernières semaines pour diriger un cabinet techno-politique, et le soutien annoncé de Dar el-Fatwa, la plus haute instance religieuse sunnite du pays, à Saad Hariri, les consultations prévues lundi dernier avaient été reportées à lundi prochain. M. Hariri a affirmé à maintes reprises qu'il n’acceptera de présider qu’un gouvernement de technocrates, libre de toute figure politique conventionnelle et doté de pouvoirs exceptionnels pour être en mesure de faire face à une crise exceptionnelle, alors que le chef de l’État et le tandem chiite, composé du Hezbollah et du mouvement Amal, prônent un gouvernement techno-politique. Les contestataires, qui manifestent au Liban depuis le 17 octobre, réclament eux aussi la formation d'un gouvernement de technocrates sans plus de retard.
Jeudi, le bloc du Liban fort, dont le Courant patriotique libre est la principale composante (27 députés au départ), avait annoncé, par la voix de son chef, Gebran Bassil, qu’il ne nommera pas le Premier ministre sortant lors des consultations et qu’il ne participera pas à un cabinet dirigé par le Saad Hariri. Une position qui pourrait toutefois encore changer.
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commentaires (4)
QU,EST-CE QUE CELA VEUT BIEN DIRE ? ON NOMME LE MARIE MAIS ON NE PARTICIPE PAS AU MARIAGE ?
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 05, le 14 décembre 2019