Warhol mettront fin à l’aventure de la « plus grande boîte de nuit de tous les temps ». À l’aube des années 80, de nombreux habitués sont gagnés par une maladie mystérieuse qui s’abat sur la communauté festive comme une malédiction. Le sida commence à étendre son ombre. Reagan arrive. Le Studio 54 ferme ses portes. La fête est finie. Elle aura duré 36 mois au cours desquels a émergé une nouvelle culture qui va bouleverser la scène musicale et artistique et changer bien des repères.
Une réinterprétation de l’insouciance
Pour en revenir à nos couturiers, Azzi et Osta ont tenté un « Rewind to 00:54 », comme l’indique l’intitulé de leur nouvelle collection. Inspirée par une vision de cette « super scène » avec ses salles noires de monde, ses néons et ses paillettes, les célébrités qui s’y bousculent et qui dansent jusqu’au lever du jour, cette ligne automne-hiver décline les codes de la maison entre volumes, péplums et volants tourbillonnants pour accompagner le mouvement. Au vison de Dali, le duo répond par un manteau en fausse fourrure soulignant l’engagement de la maison à refuser la souffrance animale. Un bomber argenté est orné du graphisme du carton d’invitation du Studio 54 pour la Saint-Valentin 1978. Lurex, jacquard métallisé, imprimé léopard, fausse fourrure disco, broderies confetti ou léopard encore, façon peinture abstraite, tulle et volants, crêpe et double satin signature, les matériaux, étoffes et textures jouent les associations contre nature et l’harmonie du chaos. Ce désordre ordonné est souligné par une palette gourmande : rose glaçage, Martini olive, lime doré, rouge
lipstick, blanc poussière d’étoile et bien sûr noir nuit, le tout décliné en étincelles, paillettes et broderies iridescentes.
À cela s’ajoutent les codes spécifiques de la fin des années 70 : capes surdimensionnées, fentes sexy extrahautes, jupes de danse, combinaisons pantalon pattes d’éléphant, manches géantes ou robes chemisiers sans prise de tête. Pour les créateurs, la préparation de cette collection fut une aventure à part entière et « une plongée dans les archives, photos, articles, musiques de l’âge d’or du Studio 54, cette forteresse du glam au temps où les médias sociaux et même les téléphones cellulaires n’existaient pas et où tout était simplicité et insouciance ».
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