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Algérie: en votant, le peuple infligera une "gifle" à ses ennemis, estime l'armée

Le chef d'état-major algérien, le général Ahmed Gaïd Salah. Photo d'archives AFP

Une participation "massive" à la présidentielle du 12 décembre, largement rejetée par la population, sera "une gifle cinglante" aux ennemis de l'Algérie, a estimé mardi le chef de l'armée algérienne, invoquant les héros de la Guerre d'indépendance.

Le scrutin doit élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril par un mouvement ("Hirak") populaire de contestation inédit du régime.

Mais ce mouvement réclame, depuis, le démantèlement total du "système" au pouvoir depuis l'indépendance, dont le haut commandement de l'armée est un des piliers, et rejette une élection perçue comme devant assurer sa survie.

La présidentielle du 12 décembre représente le "parachèvement irrévocable du parcours du 1er novembre 1954", date à laquelle fut lancée l'insurrection armée contre le pouvoir colonial français, a assuré le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée.

"Si novembre avait auguré de la libération du pays de l'abomination du colonialisme français abject, décembre aura l'honneur de parachever la construction de l'Etat de droit", a-t-il ajouté, lors d'une allocution prononcée durant une de ses régulières visites de terrain et publiée par le ministère de la Défense.

"Le peuple algérien saura (...) comment répondre à tous ses détracteurs qui complotent contre sa Patrie, en se dirigeant massivement (...) aux urnes" et il apportera ainsi "une réponse vigoureuse et civilisée" et "une gifle cinglante à tous ceux qui s'attaquent à l'Algérie", a-t-il poursuivi.

Au cœur du pouvoir, mais longtemps abritée derrière une façade civile, l'armée s'affiche ouvertement aux manettes depuis la démission de M. Bouteflika, via le général Gaïd Salah qui multiplie les mises en garde publiques.

Le peuple a répondu "à travers ses marches massives" aux "machinations qui se trament dans les laboratoires de la conspiration à l'étranger" et à la "trahison" et la "félonie à l'intérieur" du pays, et a rejeté "catégoriquement la tentative du Parlement européen de s'ingérer dans les affaires internes de son pays", a-t-il poursuivi.

Les eurodéputés ont suscité l'ire d'Alger en adoptant récemment une résolution non contraignante "condamnant vivement" les récentes "arrestations arbitraires" de contestataires en Algérie et réclamant "un processus politique pacifique et ouvert" de sortie de crise.

Plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi à Alger "contre l'ingérence extérieure" et en soutien à la présidentielle, une participation loin de celle des manifestations hebdomadaires de masse qui rejettent le scrutin.

L'armée "mérite tout le respect, la considération et le soutien" car son "souci majeur" "est de préserver l'Algérie", a également affirmé le général Gaïd Salah, alors que les manifestants appellent à jeter "les généraux à la poubelle".

Une participation "massive" à la présidentielle du 12 décembre, largement rejetée par la population, sera "une gifle cinglante" aux ennemis de l'Algérie, a estimé mardi le chef de l'armée algérienne, invoquant les héros de la Guerre d'indépendance. Le scrutin doit élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril par un mouvement ("Hirak") populaire...