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Lifestyle - Beyrouth Insight

Amin Sammakieh, l’illusionniste qui a fait rêver la « thaoura »

Le 22 novembre, la place des Martyrs était le témoin d’un somptueux et émouvant mapping vidéo sur le monument de l’Œuf. Un travail fabuleux offert au cours de la plus belle des cérémonies de l’Indépendance que le Liban ait connues.

Un spectacle magnifique signé Amin Sammakieh. Photo Rami Rizk

En ce soir du 22 novembre, alors que le pays dans tout son tissu social fêtait son indépendance, après le défilé des 42 factions civiles qui reprenaient le nombre de celles de l’armée, et avant que le poing de la thaoura reconstitué ne soit (re)levé, la structure architecturale baptisée The Egg, devenue monument symbolique, a brillé de mille feux devant les yeux de milliers de Libanais, ébahis devant ce magnifique spectacle. Le mapping vidéo (une technologie multimédia permettant de projeter de la lumière ou des vidéos sur des volumes), également appelé fresque lumineuse ou encore projection illusionniste, recréant des images tridimensionnelles sur des monuments, était de taille. Derrière ce moment intense, Amin Sammakieh qui, en moins de quatre jours, a réussi à sélectionner des photos empruntées à des photographes et qui avaient fait la une durant ce premier mois de la révolution pour les projeter sur cette structure qu’il a lui-même choisie. C’est donc en grandes images, plutôt que des grandes lettres, qu’ont été affichées à la stupéfaction générale le baiser des amoureux auparavant immortalisé par Magritte, puis récupéré dans un habillage libanais ; mais aussi un kaléidoscope de drapeaux ou de foules mobiles les brandissant.

« Quand on m’a proposé le projet, confie le fondateur de Plan A, il s’agissait de projeter des vidéos sur le bâtiment de l’Opera House, mais après une reconnaissance du terrain, il m’a paru impossible de le faire. De plus, comme j’ai toujours rêvé de la structure de l’Œuf, j’ai donc moi-même proposé ce monument devenu mythique situé près de l’immeuble Azarieh. Si la sélection des images projetées s’est faite au préalable (quatre jours auparavant), le geste était néanmoins spontané et ponctuel et n’a pas nécessité de préparations. Il avait pour seul but de susciter la surprise et de provoquer une énorme vague de surprise et d’émerveillement parmi la foule réunie à l’occasion du 22-Novembre. Il suffisait simplement de trouver l’angle nécessaire pour installer mes projecteurs. En fait, je n’en ai eu besoin que d’un seul. » Cette expérience immersive a réussi non seulement à créer un « waouw » unanime, mais aussi à transporter le public dans une autre dimension. Malheureusement, l’émotion n’était pas partagée par tous puisque certains détracteurs ont tout de suite crié aux prétendues dépenses coûteuses de ce projet. Ce à quoi Sammakieh répond sans hésiter : « C’était un cadeau de ma part à mon pays. »


Marchand de sable moderne

Créateur d’illusions, et créateur tout court, Amin Sammakieh est un marchand de sable moderne qui fait rêver grâce à ses pixels parsemés comme des poussières d’or. D’abord dans les chaînes de télévision où il a travaillé, et puis sur les murs, murailles, monuments de grande taille.

Dans les années 80, le jeune Sammakieh quitte le Liban pour poursuivre ses études de gestion à l’Université américaine de Londres. C’est là qu’il acquiert une grande connaissance des médias et des multimédias et prend conscience de leur pouvoir dans le monde moderne. Plus d’une vingtaine d’années plus tard, et de Londres aux Émirats, il va se forger une réputation solide en travaillant comme directeur créatif dans les chaînes MBC, Showtime, BBC à Londres, Etisalat à Dubaï. Puis, de retour à la MBC où, faisant preuve d’une grande créativité et rivalisant avec les chaînes internationales, il récolte plus d’une quinzaine de trophées récompensant sa créativité.

Cela ne l’empêche pas, alors qu’il est au faîte de sa carrière, de revenir en 2008 dans son pays natal. « J’étais déterminé à retourner au Liban, fonder ma propre boîte et contribuer à ma façon à la marche du pays, avec toutes les méthodes modernes que j’avais acquises. » Amin Sammakieh fonde alors sa société Plan A, qui crée de l’événementiel avec des multimédias novatrices. « Qui a besoin d’un plan B, dit-il pour expliquer le nom de sa compagnie, quand vous avez confiance dans votre plan initial, dans une idée qui a germé en premier dans votre esprit ? »

Sammakieh multiplie les événements : spectacles, mariages et autres rendez-vous nocturnes. Il habille les murs et les instants de lumière, d’images et de récits merveilleux. Aujourd’hui, il avoue que malgré les temps durs qui nous attendent, et même s’il continuera à réaliser des projets internationaux, son combat pour une idée moderne du Liban ne s’arrêtera pas.



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En ce soir du 22 novembre, alors que le pays dans tout son tissu social fêtait son indépendance, après le défilé des 42 factions civiles qui reprenaient le nombre de celles de l’armée, et avant que le poing de la thaoura reconstitué ne soit (re)levé, la structure architecturale baptisée The Egg, devenue monument symbolique, a brillé de mille feux devant les yeux de milliers de...

commentaires (2)

Ces détracteurs qui ont toujours leurs idées fixes et négatives sur tout ce qui peut mettre du baume aux coeurs des libanais sont des rabats joie et préfèrent vivre dans l’obscurité et l’obscurantisme. Les chiens aboient et la caravane passe. MERCI Monsieur Samakkieh d’avoir enjolivé la fête nationale. Ça n'était pas garanti.

Sissi zayyat

13 h 25, le 01 décembre 2019

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Commentaires (2)

  • Ces détracteurs qui ont toujours leurs idées fixes et négatives sur tout ce qui peut mettre du baume aux coeurs des libanais sont des rabats joie et préfèrent vivre dans l’obscurité et l’obscurantisme. Les chiens aboient et la caravane passe. MERCI Monsieur Samakkieh d’avoir enjolivé la fête nationale. Ça n'était pas garanti.

    Sissi zayyat

    13 h 25, le 01 décembre 2019

  • LES DETRACTEURS SONT BIEN CONNUS ET TOUJOURS LES MEMES. LES DEUX MILICES IRANIENNES ET LEUR PARAVENT CPL.

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    15 h 31, le 30 novembre 2019

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