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À La Une - Liban

Aoun : Le Liban aura un gouvernement très bientôt

"Je serai pour toujours un adversaire à Hariri s'il refuse de former le cabinet", aurait déclaré Nabih Berry.

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun (c), présidant à Baabda une réunion avec les ambassadeurs du Groupe international de soutien au Liban, le 12 novembre 2019. Photo Twitter/Présidence libanaise

Le président libanais Michel Aoun a assuré mardi matin aux représentants du Groupe international de soutien au Liban qu'un nouveau gouvernement sera "très bientôt" formé, alors que les tractations politiques traînent depuis la démission, le 29 octobre, du Premier ministre, Saad Hariri, sous la pression du mouvement inédit de contestation contre la classe dirigeante, qui est entré dans son 27ème jour consécutif.

"Le Liban aura très bientôt un gouvernement qui conduira les réformes décidées face à la crise actuelle", a déclaré le chef de l'Etat aux ambassadeurs des pays et des instances de ce Groupe, composé de la France, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, les Nations unies et la Ligue arabe, reçus au palais de Baabda, en présence notamment du ministre sortant des Affaires étrangères, le chef du Courant patriotique libre et gendre du président Aoun, Gebran Bassil. M. Aoun a également ajouté que "des consultations parlementaires pour la désignation du Premier ministre auront lieu". Le chef de l'Etat, qui n'a toujours pas fixé de date pour les consultations parlementaires contraignantes, doit s'exprimer ce soir à partir de 20h30 lors d'une interview télévisée. De leur côté, les représentants du Groupe de soutien ont réitéré leur appui au Liban, insistant sur l'importance de former un nouveau cabinet "afin de pouvoir aider le Liban".

Le coordonnateur spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, a pour sa part appelé les autorités à "désigner de toute urgence un Premier ministre et accélérer la formation d'un nouveau gouvernement composé de personnalités reconnues pour leur compétence et leur intégrité et ayant la confiance du peuple".  "Un tel cabinet répondant aux aspirations du peuple et ayant le soutien du plus large éventail possible de forces politiques sera en meilleure position pour solliciter le soutien des partenaires du Liban", a ajouté M. Kubis dans un communiqué. "La situation économique et financière du Liban est critique, et le gouvernement ne peut plus attendre pour commencer à s'y attaquer", a prévenu le responsable onusien. "Des mesures doivent être prises pour redonner la confiance au peuple et lui garantir la sécurité de ses avoirs", a-t-il ajouté, soulignant que "l'absence de mesures exécutives et législatives aggrave la crise et contribue à l'instabilité sociale".

Le président Aoun a également reçu les ambassadeurs des pays arabes au Liban, et a "demandé leur aide afin de relancer l'économie libanaise". Selon notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chedid, l'ambassadeur du Koweït au Liban, Abdel Aal Kinaï, a fait savoir au président Aoun, au nom des ambassadeurs arabes, que ces derniers allaient faire parvenir à leurs dirigeants les propos du chef de l'Etat libanais, notamment son appel aux pays arabes pour aider le Liban sur le plan économique.



L'émissaire de Macron au Liban
Par ailleurs, une source diplomatique française a indiqué à L'Orient-Le Jour que l’émissaire du président français Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, qui a atterri cet après-midi à Beyrouth pour une visite de trois jours, rencontrera, outre les dirigeants du pays, des représentants de la société civile. M. Farnaud, directeur du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay, entamera ses contacts dès son arrivée, a-t-on précisé de même source. Il doit notamment s’entretenir avec le président  Aoun, le Premier ministre démissionnaire et le président du Parlement Nabih Berry. L’émissaire français s’entretiendra également avec "les chefs des principaux partis politiques", à l’exception du Hezbollah dont il rencontrera un représentant, selon la même source. Il se réunira aussi avec le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, ainsi qu'avec des représentants des secteurs économiques.

Concernant ses rencontres avec les représentants de la société civile, la source diplomatique n’a pas donné de précisions. La seule organisation de la société civile à avoir été invitée par les autorités françaises à la conférence de Paris en avril 2018 était le groupe Kulluna Irada, qui milite pour une réforme politique.

Le quotidien al-Akhbar a publié mardi un article intitulé "La France choisit les représentants de la contestation populaire et ses candidats au gouvernement". Il affirme dans cet article que plusieurs ONG et collectifs civils ont été invités par Paris à se réunir avec l'émissaire du président Macron.

Réagissant à ces informations, l'ONG L'Agenda légal a confirmé avoir été conviée à une réunion avec M. Farnaud, mais a affirmé avoir décliné l'invitation. "Nous avons en effet reçu une invitation de la part de l'ambassade de France mais nous avons décliné cette invitation", souligne l'ONG sur Twitter. "Notre combat, depuis la fondation de L'Agenda légal, est la défense des causes de la société sans aucune prétention à représenter la contestation ou d'accéder à des postes au pouvoir. Nous refusons toute forme d'hégémonie, qu'elle soit interne ou externe", a ajouté Nizar Saghieh, qui dirige l'ONG.

De même pour Beirut Madinati qui a confirmé avoir reçu une invitation de la part de l'ambassade de France et avoir décliné cette invitation, expliquant croire "en la souveraineté absolue de l'Etat libanais" et "n'avoir pas besoin d'aide ou d'ingérence étrangère".

Lundi, l'ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, a affirmé que "la France espère vivement qu’un nouveau gouvernement verra le jour dans les meilleurs délais afin de prendre des mesures fortes", ajoutant que "le Liban écrit aujourd’hui une nouvelle page de son histoire".



(Lire aussi : Le chaînon manquantl'édito de Michel Touma)



Berry met la pression sur Hariri
Alors que la contestation maintient la pression pour obtenir un nouveau cabinet composé de technocrates, indépendants des partis politiques, les formations politiques composant la majorité sortante tentent de convaincre Saad Hariri de présider un gouvernement "techno-politique", alors que ce dernier semble ne vouloir diriger qu'un cabinet indépendant des forces politiques.

Dans un article publié aujourd'hui, le quotidien libanais an-Nahar a rapporté des propos du président du Parlement, Nabih Berry, selon lesquels le leader du mouvement Amal a déclaré qu'il sera "un adversaire pour toujours de Saad Hariri s'il refuse de former le prochain gouvernement".   M. Hariri a réagi à ces propos. Selon un visiteur du Premier ministre sortant, cité par le site Mustaqbal Web, relevant du courant du Futur qu'il dirige, ce dernier aurait déclaré : "Le président Berry est un grand frère, et a un grand cœur qui ne supporterait pas d'être en mauvais termes avec moi pour toujours. Mon amitié, mon estime et mon respect pour le président Berry sont, pour moi, plus importants que tout. Rien au monde ne nous mettra en situation de conflit".


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commentaires (17)

Si vous rentrer dans les dédales de représentation vous aller perdre illico presto garder votre force en vous exprimant tous ensemble par plebiscite ou acclamation comme faisait les démocraties à leurs tour début sur les places publique

Bery tus

22 h 22, le 12 novembre 2019

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Commentaires (17)

  • Si vous rentrer dans les dédales de représentation vous aller perdre illico presto garder votre force en vous exprimant tous ensemble par plebiscite ou acclamation comme faisait les démocraties à leurs tour début sur les places publique

    Bery tus

    22 h 22, le 12 novembre 2019

  • Wait and see dans un pays ou il faut toujours croire aux miracles .

    Antoine Sabbagha

    19 h 34, le 12 novembre 2019

  • Un peu de modestie messieurs les révolutionnaires.. On a tous retenu par coeur vos revendications qui sont partagées avec la majorité des libanais. Mais , côté pratique, dévoiler vos représentants , serait un gain que nul ne pourrait ignorer. Les français , probablement, veulent des interlocuteurs de la nouvelle génération, pour mieux comprendre la nouvelle situation découlant de cette révolution qui semble prometteuse pour l'avenir du Liban. En fait, les libanais , jusqu'à nouvel ordre, n'ont pas pu résoudre par eux- mêmes leurs problèmes.

    Esber

    19 h 12, le 12 novembre 2019

  • MAIS S'IL S'AVAIRE QUE BERRI EST CORROMPU, HARIRI LE PROTÈGE GRACE À CET AMITIÉ SANS LIMITE ?

    Gebran Eid

    17 h 08, le 12 novembre 2019

  • Tout à fait déplacé de ne pas se réunir avec l'émissaire Français, surtout que le Président Macron appuie à fond la jeunesse partout. Ignorance.

    Berthe Chagoury

    15 h 56, le 12 novembre 2019

  • Les lilliputiens Agenda légal et Beirut Madinati refusent de recevoir l'envoyé spécial du président Emmanuel Macron... Sans la France de Clemenceau en 1919, le Grand-Liban d'aujourd'hui serait encore le Petit-Liban des Ottomans.

    Un Libanais

    15 h 15, le 12 novembre 2019

  • Bravo à ceux qui refusent toute interférence étrangère, après la réponse à pompeo, voilà de quoi rassurer un peu plus les Libanais

    Chady

    14 h 14, le 12 novembre 2019

  • "Je serai pour toujours un adversaire à Hariri s'il refuse de former le cabinet". Il ne manque pas de culot ! Quand on sait sue c'est lui, avec ses complices Nasrallah et Bassil qui bloquent depuis quinze jours la formation du gouvernement en exigeant d'y placer des hommes à eux !

    Yves Prevost

    14 h 05, le 12 novembre 2019

  • Le mépris est omniprésent.La présence du gendre est un signe que ce dernier ne lâchera pas le morceau. Il continue à fourrer son nez dans les réunions qui ne le concernent pas.

    Citoyen

    14 h 04, le 12 novembre 2019

  • Pourquoi refuser de rencontrer l'emissaire francais? C'est stupide comme tout...

    Fadi Chami

    13 h 49, le 12 novembre 2019

  • Il faut que Berri se rappelle qu’il n’a plus 50 ans... Hariri sera là quand lui se sera plus...

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 45, le 12 novembre 2019

  • "Le président Berry est un grand frère, et a un grand cœur qui ne supporterait pas d'être en mauvais termes avec moi pour toujours. Mon amitié, mon estime et mon respect pour le président Berry sont, pour moi, plus importants que tout. Rien au monde ne nous mettra en situation de conflit". Qui après ça pourra encore dire que la politique n'est pas un art?...

    Gros Gnon

    13 h 27, le 12 novembre 2019

  • je ne suis pas d'accord avec ceux qui refuse un rendez vous avec l'emissaire Francais les revolutionnaires doivent comprendre aussi les pays qui vont participer a CEDRE pour aider le Liban a s'en sortir Connaitre leur opinion et donner la leur ne veut pas dire interference de la France dans la politique du pays mais bien au contraire faire connaitre leurs positions pour aider la France a les faire parvenir aux politiciens sourds a ce jour DONC PREMIERE ERREUR DE LA REVOLUTION AVEC UNE FAUSSE ETUDE DE L'OBJET DE CET APPEL A SE REUNIR AVEC UN AMI DU LIBAN

    LA VERITE

    13 h 27, le 12 novembre 2019

  • De la main droite ils demandent à la France, l'initiatrice du CEDRE, d'aider le Liban et de la main gauche, ils refusent de rencontrer le représentant du président Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, venu de Paris spécialement pour les rencontrer et ce, par arrogance déplacée. L'ingratitude est l'arme des lâches.

    Un Libanais

    13 h 18, le 12 novembre 2019

  • AU LIEU D,INVITER LE P.M. HARIRI, PREMIER CONCERNE POUR LA FORMATION D,UN NOUVEAU GOUVERNEMENT, A CE TETE A TETE AVEC LES AMBASSADEURS, IL S,EST FAIT ACCOMPAGNE DE SON GENDRE ! L,ABERRATION EST GRANDE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 13, le 12 novembre 2019

  • Faute de frappe: pass besoin au lieu de pas besoin. Cordialement,

    Shou fi

    12 h 51, le 12 novembre 2019

    • Merci, l'erreur a été corrigée.

      L'Orient-Le Jour

      13 h 01, le 12 novembre 2019

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