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À La Une - Liban

Nouvelles fermetures de stations-service dans l'attente d'un "dénouement" de la crise des carburants

Le président du syndicat des stations-essence dément avoir demandé une augmentation du prix du carburant.

Une station-service au Liban, le 8 novembre 2019. Photo Marwan Assaf

Plusieurs stations-service ont dû fermer leurs portes dimanche pour le deuxième jour consécutif, en attendant le "dénouement" de la crise du secteur des carburants en raison de la limitation de l'accès au dollar, envisagé par le président du syndicat des stations-services, Samy Brax.

Dans la journée, de nouvelles stations en rupture de stock avaient dû fermer leurs portes, à Beyrouth, dans la Békaa-Ouest, dans le Akkar, à Denniyé et dans le Koura, au Liban-Nord, ainsi que dans la région d'Aley et des hauteurs du Metn, ou au moins rationner le carburant, ne pouvant plus être approvisionnées. "En ce moment, les stations-service ferment les unes après les autres en raison de la rupture des stocks", avait affirmé samedi le représentant des sociétés de distribution des carburants, Fady Abou Chakra.

Aujourd'hui, M. Brax a démenti avoir demandé à la ministre sortante de l'Energie, Nada Boustani, d'augmenter le prix de l'essence afin de pouvoir faire face à la crise que traverse ce secteur en raison de la limitation de l'accès au dollar, estimant toutefois que cette crise "est en voie de dénouement".

Dans un communiqué, M. Brax affirme "n'avoir jamais demandé, ni à la ministre Boustani ni à d'autres responsables, d'augmenter le prix des carburants". "La crise que connait aujourd'hui le secteur est due au fait que la Banque centrale du Liban ne respecte pas son engagement d'assurer des dollars américains pour couvrir les lignes de crédit nécessaires pour que les sociétés importatrices puissent acheter le pétrole", ajoute le syndicaliste, qui précise que seuls 85% de ces crédits sont fournis aux sociétés concernées. "Les propriétaires de stations services ne peuvent pas non plus assurer les dollars nécessaires pour acheter leurs stocks", a-t-il indiqué, regrettant que cette situation "a poussé de nombreux établissements à fermer leurs portes en raison de la pénurie d'essence". 

Samy Brax a toutefois salué l'annonce faite la veille par les sociétés importatrices, selon lesquelles des navires de fret ont été déchargés dimanche de leur contenu dans quatre réservoirs et un navire supplémentaire arrivera au large du Liban dans les prochains jours. "Cela signifie que la crise arrive à son dénouement", a-t-il ajouté. Samedi, les sociétés importatrices de carburant avaient en effet annoncé que quatre entreprises seraient approvisionnées "samedi, dimanche et lundi" en essence et diesel. Il a encore appelé les sociétés importatrices d'essence et de diesel à accepter de la part des stations services des paiements en livres libanaises lors de l'approvisionnement de ces dernières. 

Vendredi, la ministre sortante de l’Énergie, Nada Boustani, avait réaffirmé son opposition à toute augmentation du prix de l'essence, deux jours après avoir refusé d’ajuster les prix du carburant pour tenir compte des coûts supplémentaires auxquels les distributeurs affirment devoir faire face suite à la hausse du cours du dollar dans les bureaux de change.

Jeudi, les propriétaires de stations-service, de camions-citernes et autres distributeurs intermédiaires avaient annoncé qu’ils allaient continuer de vendre le carburant déjà stocké au prix imposé par l’État, mais qu’ils allaient suspendre les nouvelles commandes jusqu’à ce qu’une réponse positive à leurs revendications soit apportée par les responsables concernés. Les représentants du secteur n’ont pas précisé la quantité des stocks disponibles. Selon une source proche du dossier, les sociétés importatrices de carburant ne seraient en effet pas alignées sur cette position et devraient continuer à alimenter les stations-service dépendant directement d’elles. Les distributeurs de carburant dénoncent depuis mercredi les modifications apportées à la circulaire n° 530 par le BDL pour assurer, sous certaines conditions, aux importateurs de carburant (essence, mazout et gaz), de farine et de médicaments, l’accès à des liquidités en dollars au taux officiel pour les nouvelles commandes. La livre est fixée au dollar depuis 1997, mais son cours fluctue sur le marché secondaire depuis que la BDL a décidé de limiter sa circulation à la fin de l’été pour des raisons liées à la précarité de la stabilité financière du pays.


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commentaires (2)

QUI EST EN TRAIN DE NOUS MENTIR ? QUELLE PARTIE PROFITE DE CETTE SITUATION FLOU ? QUELLE MAFIA TIRE LES FICELLES DE CETTE ESCROQUERIE ?

Gaby SIOUFI

10 h 03, le 11 novembre 2019

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Commentaires (2)

  • QUI EST EN TRAIN DE NOUS MENTIR ? QUELLE PARTIE PROFITE DE CETTE SITUATION FLOU ? QUELLE MAFIA TIRE LES FICELLES DE CETTE ESCROQUERIE ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 03, le 11 novembre 2019

  • À la bonheur. Qui a débloqué les fonds ? Les mêmes que ceux qui ont offert des sandwichs et des parapluies ? Ou bien des fonds venus des résistants , parce que on ne le dit pas, mais des injections de fonds arrivent aussi de ce côté ci.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 07, le 10 novembre 2019

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