Rechercher
Rechercher

Économie - Situation financière

Salamé appelle à une « solution immédiate » pour sortir de la crise

Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a espéré hier que la solution à la crise serait trouvée « dans les jours qui viennent » pour éviter que le pays « s’effondre économiquement ». Photo d’archives Reuters

Alors qu’il avait déjà commenté dans une interview au New York Times les manifestations dirigées contre les dirigeants libanais, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé est une nouvelle fois monté au créneau hier pour appeler à ce qu’une « solution immédiate » soit trouvée pour mettre fin à la crise sociale et institutionnelle qui paralyse le pays depuis le 17 octobre.

Dans une interview à la chaîne américaine CNN, le gouverneur a espéré que la solution serait trouvée « dans les jours qui viennent » pour éviter que le pays « s’effondre économiquement ». « Les banques sont fermées et si la diaspora ne voit aucune solution se profiler, ses investissements, sur lesquels le Liban compte, vont diminuer », a notamment estimé le gouverneur de la BDL. Les remises de la diaspora ont contribué à près de 13 % du PIB du pays en 2018.

« Le coût de la crise actuelle est lourd pour le pays, nous perdons chaque jour un peu plus la confiance (des investisseurs, NDLR), or l’économie est basée sur la confiance », a encore déclaré M. Salamé. Il a enfin noté que le Premier ministre Saad Hariri, qui selon lui « voulait démissionner et former un nouveau gouvernement », a souhaité éviter « une vacance au niveau de son poste qui risquerait d’aggraver la situation ».


(Lire aussi : L’État va-t-il brader ses actifs pour renflouer ses caisses ?)


Clarification

Fait inédit : le gouverneur a affirmé avoir été contraint de clarifier ses propos après la publication d’une première version de l’article en ligne publié par CNN avec un extrait de l’interview. Dans cette dernière, la chaîne américaine avait titré que le gouverneur craignait « un effondrement économique dans les jours à venir » si aucune issue n’était trouvée.

« Je n’ai pas dit que le pays allait s’effondrer dans les jours à venir. J’ai dit que nous devons trouver une solution dans les jours à venir pour maintenir autant que possible la confiance », a-t-il précisé à la LBCI. Selon Reuters, la publication de la première version de la brève en ligne de CNN a fait décrocher les prix des eurobonds du pays – titres de dette en devises – qui étaient déjà à des niveaux historiquement bas la semaine dernière.Des propos confirmés par une source proche de la BDL ainsi que dans un entretien accordé quelques heures plus tard à Reuters et dans lequel il a par ailleurs assuré qu’il n’y aurait « pas de contrôle de capitaux » ni de « réduction du service de la dette en ponctionnant les dépôts » lorsque « les banques, fermées depuis le 18 octobre, ouvriront à nouveau leurs portes. Une précision qui tente de répondre aux rumeurs autour des mesures qui seraient envisagées en dernier ressort par les dirigeants libanais pour freiner la hausse de la dette publique du pays, qui inquiète de plus en plus les principales agences de notation américaines, ainsi que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Samedi, Riad Salamé avait affirmé douter qu’une démission de sa part « soit dans l’intérêt du pays » estimant par ailleurs que ceux qui ont pâti de ses politiques en matière de lutte contre la corruption essaient désormais de le faire tomber, dans une allusion au Hezbollah.

Il reste que le gouverneur est également désigné par une partie des manifestants comme un complice de la classe politique. Plus tôt dans la journée, lundi, des dizaines de manifestants hostiles à la politique financière du gouverneur s’étaient rassemblés devant le siège de la BDL à Beyrouth, ainsi que devant ses antennes régionales au Liban-Sud et la Békaa.



Lire aussi

Les banques toujours fermées, le prix du dollar fluctue chez les changeurs

Alors qu’il avait déjà commenté dans une interview au New York Times les manifestations dirigées contre les dirigeants libanais, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé est une nouvelle fois monté au créneau hier pour appeler à ce qu’une « solution immédiate » soit trouvée pour mettre fin à la crise sociale et institutionnelle qui paralyse le pays depuis...

commentaires (8)

Mr. Salamé ,vous avez tenu le Liban a bout de bras, vous etes un economiste chevronné. Surtout ne demissionnez pas!!!

Marie-Hélène

20 h 12, le 29 octobre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Mr. Salamé ,vous avez tenu le Liban a bout de bras, vous etes un economiste chevronné. Surtout ne demissionnez pas!!!

    Marie-Hélène

    20 h 12, le 29 octobre 2019

  • Monsieur Salamé, Nous vous demandons d’abord de ne pas être offensé par vos détracteurs mais plutôt d’entendre le cri du peuple et leur avis. Bien au-delà de la théorie économique que vous connaissez mieux que personne, nous vous demandons SVP de vous réinventer dans votre politique monétaire en considérant les aspects psychologiques de cette dernière. Votre politique actuelle avec des taux élevés et une limitation des transferts de capitaux, bien que certainement justifiée à certains égards, est en train de terroriser les particuliers et les entreprises privées qui sont menées à établir des relations avec des banques étrangères et transférer leurs capitaux. Ceci a l’effet inverse de ce que vous tentez de préserver. Ce que le people vous demande à mon avis n’est pas de démissionner, en tout cas pour ma part, mais de ne pas vous Fédérer à la classe politique actuelle en dénigrant la légitimité des manifestants et en les rendant responsables de la précipitation de la dégringolade économique. Les demandes du people sont légitimes, leur sit-in est légitime et ils n’ont pas d’autre choix pour se faire entendre. Adressez SVP plutôt vos propos à la classe dirigeante qui, elle, paralyse le pays en étant complètement sourde au cri du peuple.

    JOANNA SAKR

    09 h 55, le 29 octobre 2019

  • Normalement si ceux au pouvoir, à tout les niveaux, tel que présidents de ci ou de ça et autres chefs de milices ou autres organisations, écoutaient le peuples et agissait rapidement en conséquence, la confiance retournerait au pays, aux investisseurs et aux donateurs. Ayant visité, au cours des années, des pays divers je faisais toujours face à des questionnements et souvent des illusions aux corruptions rampantes dont souffre notre pays. Si les sois disant dirigeants ne comprennent pas ceci ils devraient se retirer de la vie politique tout court

    Wlek Sanferlou

    09 h 50, le 29 octobre 2019

  • LA SOLUTION EST UNE ET DEVRAIT ETRE IMMEDIATE. LA DEMISSION DU GOUVERNEMENT ET LA FORMATION D,UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES PRESIDE PAR SAAD HARIRI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 20, le 29 octobre 2019

  • Il a une baguette magique pour mettre de l'ordre dans la gabegie et la corruption?

    Christine KHALIL

    08 h 03, le 29 octobre 2019

  • Vos détracteurs sont connus. Ils veulent vous rendre responsable de la clôture du système financier sur leurs flux d'argent. C'est le gouvernement qui est responsable de la mauvaise gérance des deniers publiques et du mauvais état de l'économie. Spécifiquement, depuis 2012, la croissance du PIB a chuté de 6 % à 1 %. Pour équilibrer le solde du compte des opérations courantes, la banque centrale a haussé les taux d'intérêts pour attirer des fonds de l'étranger et ne pas faire fuir les capitaux. Ces hauts niveaux de taux d'intérêts découragent les entrepreneurs a s'endetter et encouragent les investisseurs à déposer leur argent dans les banques au lieu d'investir dans des projets productifs qui créent de l'emploi. Le secteur privé, le vrai moteur de l'économie, est malade. Nous sommes avec vous et nous n’oublierons jamais tout le bien que vous avez fait pour le Liban.

    Zovighian Michel

    04 h 49, le 29 octobre 2019

  • « nous perdons chaque jour un peu plus la confiance » « Nous perdons chaque jour la confiance » . Revoir l’entrevue. « We are loosing every day confidence, more and more confidence. The banks are closed » le reste de la phrase n’est pas anglais ... c’est de l’arabe dit en anglais. Outside diaspora? Si elle est diaspora, c’est qu’elle est « outside ». « If they don’t see a solution that gives hope to the future... these inflows will diminish in an important manner... » The diaspora should see a solution ? The inflows have disappeared your Excellency. Toujours blâmer les autres, un peu comme ceux qui exigent une délégation du peuple. C’est comme Louis XVI exigeant une délégation des sans-culottes. And the rest is history. Le gouverneur a fait une déclaration catastrophique. La renier quelques heures plus tard n’avance en rien. La vidéo est là. Dommage... des coups de poignard de partout. Je le comprends cependant. Il essaie de faire bouger la cour qui n’a rien fait depuis 12 jours. Et comme d’habitude, le cri de Fairuz retentit : la tindah(i), ma fi 7ada!

    Evariste

    02 h 00, le 29 octobre 2019

  • ""Fait inédit : le gouverneur a affirmé avoir été contraint de clarifier ses propos après la publication d’une première version de l’article en ligne publié par CNN avec un extrait de l’interview."" Je ne comprends pas, qui a contraint le Gouverneur à clarifier ses propos… Qui ?

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    00 h 34, le 29 octobre 2019

Retour en haut