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Liban - Gouvernement

Hariri entre la pression de la rue et celle du Hezbollah

Le remaniement semble compromis et la démission rejetée par la formation chiite : c’est l’impasse totale.

Un slogan appelant au départ de Saad Hariri, Michel Aoun et Nabih Berry, lors d’un rassemblement, le 23 octobre, à Zouk Mosbeh. Joseph Eid/AFP

Soumis à une pression intense de la rue, depuis le 17 octobre, pour démissionner, le chef du gouvernement Saad Hariri doit aussi composer avec le Hezbollah, qui souhaite le voir rester en place, estime-t-on de sources concordantes. Alors que la contestation dans la rue entre dans son douzième jour, l’idée d’un remaniement gouvernemental, qui aurait permis d’écarter les figures les plus contestées du gouvernement, dans un geste à l’égard des manifestants mobilisés en masse depuis onze jours à travers tout le pays, semble exclue, selon plusieurs sources politiques.

D’après ces sources, les tractations entre le Premier ministre et Baabda au sujet d’un tel remaniement auraient abouti à une impasse : le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil aurait purement et simplement refusé de sortir du gouvernement, affirmant qu’il « ne partirait qu’avec Saad Hariri », soit en conséquence d’une démission du cabinet. Le remaniement, rendu nécessaire par la démission des quatre ministres des Forces libanaises, devait permettre d’écarter, outre M. Bassil, des ministres contestés comme Mohammad Choucair (Télécoms, Futur), Fady Jreissati (Environnement, CPL) ou Ali Hassan Khalil (Finances, Amal).


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Le chef du gouvernement écoutera-t-il par conséquent la voix des manifestants qui l’appellent à démissionner, pour qu’un gouvernement d’experts soit formé et chargé d’assurer la transition vers des législatives anticipées ? Hier, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a appelé dans un tweet à « la formation d’un nouveau gouvernement, loin des courants politiques et des partis ».

Mais une « démission intempestive » du Premier ministre, qui interviendrait avant de trouver une solution pour combler le vide, « c’est la guerre civile », estime un analyste politique, soulignant que le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a clairement affirmé qu’il était contre une démission du cabinet.


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Interrogée par L’Orient-Le Jour, une source proche du Hezbollah confirme que le parti « n’accepte absolument pas une démission, qui n’est pas dans l’intérêt du pays ». C’est pourquoi Saad Hariri, qui « étudie toutes les options et cherche une issue politique, joue un jeu très serré », affirme l’analyste. Il explique que le Premier ministre « fait attention à ne pas provoquer une réaction incontrôlée » du Hezbollah, dont les hommes avaient pris le 7 mai 2008 Beyrouth-Ouest « pour un simple conflit au sujet d’un officier » en charge de l’aéroport et des télécoms. Aujourd’hui, le parti est dans une situation autrement plus difficile, surtout qu’une partie de sa rue « a commencé à se soulever contre lui », comme le montrent les manifestations qui se poursuivent dans les zones sous son contrôle dans le Sud et la Békaa, ajoute cette source. Dans ce contexte, « c’est l’impasse totale », résume-t-elle.


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commentaires (23)

LE MALHEUR MEME S,IL Y A DEMISSION ET FORMATION DE NOUVEAU GOUVERNEMENT CE SONT LES MARCHANDAGES QUI VONT REPRENDRE AU NOM DU CONSENSUS. DE CHARYBDE EN SCYLLA ET DE SCYLLA EN CHARYBDE ! COMME J,AVAIS DIT AU DEBUT DE CETTE REVOLTE, DANS LE CONTEXTE SURTOUT ACTUEL DU PAYS, MALHEUREUSEMENT AUCUNE REVOLTE NE PEUT SE FAIRE AU LIBAN. C,EST LA MALEDICTION QUI PESE SUR LE PAYS.

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 42, le 28 octobre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (23)

  • LE MALHEUR MEME S,IL Y A DEMISSION ET FORMATION DE NOUVEAU GOUVERNEMENT CE SONT LES MARCHANDAGES QUI VONT REPRENDRE AU NOM DU CONSENSUS. DE CHARYBDE EN SCYLLA ET DE SCYLLA EN CHARYBDE ! COMME J,AVAIS DIT AU DEBUT DE CETTE REVOLTE, DANS LE CONTEXTE SURTOUT ACTUEL DU PAYS, MALHEUREUSEMENT AUCUNE REVOLTE NE PEUT SE FAIRE AU LIBAN. C,EST LA MALEDICTION QUI PESE SUR LE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 42, le 28 octobre 2019

  • Remaniement ou démissions ? Cet arbitrage peut se faire par la loi, sans l’avis d’un politique, d‘un religieux ou d’un pays étranger… Avec l’adoption d’une loi sur la moralisation de la vie publique par référendum, devraient partir tous les élus ne satisfaisant pas les conditions : conflit d’intérêt, omission de déclaration fiscale, patrimoine constitué sur fond public, etc.

    Georges Lebon

    18 h 52, le 28 octobre 2019

  • Ce qui manque à tous nos soi-disant responsables, du "premier" en tête de liste à tous les autres, c'est le patriotisme ! Toutes les catastrophes qui nous tombent dessus en sont la cause ! Et malheureusement ce n'est pas eux qui en souffrent, mais nous le petit peuple. Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 04, le 28 octobre 2019

  • J’aperçois la fatigue chez les manifestants pq ne prennent ils pas quelque jours de repos et réinvestissent les rues le jeudi ?!?!

    Bery tus

    15 h 26, le 28 octobre 2019

  • Le hezb en premier. Aéroport, port, médicaments, fuel et tous les marchés public qu'il a taxé au passage....

    Christine KHALIL

    15 h 21, le 28 octobre 2019

  • Le hezb en premier.

    Thawra-LB

    14 h 52, le 28 octobre 2019

  • Alors donc que cela soit dit clairement. Qu'on fasse appel à la résistance du hezb libanais pour aider à récupérer les FONDS publics détournés par TOUS LES AUTRES YA3NEH TOUS LES AUTRES.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 19, le 28 octobre 2019

  • Il n y a pas dans ce pays un juge qui puisse inculper un politique ou un autre, ou plusieurs, ou tous, de corruption ou d'usurpation de fonction ou d'inaptitude à diriger, tout simplement ! Nos politiques sont tous pourris jusqu'à la moelle. Dehors!

    TrucMuche

    13 h 51, le 28 octobre 2019

  • "... Gebran Bassil aurait purement et simplement refusé de sortir du gouvernement ..." C’est la première réaction normale de toute personne qui s’entend dire "you are fired!". Ensuite ça va lui rentrer dans le crâne. Enfin en principe, chez toute personne sensée... ce n’est pas Hariri qui le vire, c’est le peuple Libanais. Même Sleiman Frangieh a compris que s’il voulait préserver ses chances d’accéder au siège suprême En 2022 il ferait mieux de garder un profile bas pendant un temps...

    Gros Gnon

    12 h 44, le 28 octobre 2019

  • COURAGE est lle maître-mot de la situation. Monsieur Harriri, nous comprenons tous votre peur de désobéir à HN non pas pour le vide ou le chaos que ça créerait car il n’en est rien. Mais vous avez -et c’est tout à fait légitime - peur de rejoindre précocement votre père. Pour votre gouvernance, HN n’oserait jamais faire une chose pareille. Pas en ce moment car le peuple Libanais ont les yeux et les oreilles braqués sur lui et n’attendent qu’un sel faux pas pour le punir et pour lui faire payer tous ses pêchers commis jusqu'à présent.

    Sissi zayyat

    11 h 11, le 28 octobre 2019

  • CHER M HARRIRI Dans la vie politique il faut parfois risquer sa vie pour son pays Amine Gemayel n'a pas eu ce courage et n'a pas ratifie l'accord avec Israel que le parlement Libanais avait approuve, de peur de mourrir comme son frere Bachir mais qui aurait evite au Liban les morts et disparus de 1990 et les 1200 morts de 2006 et a survecu pour finir son mandat en donnant le pays pour 15 ans a la Syrie et en creant un monstre anti-Libanais et pro Iranien Aujourdh'ui vous avez raison d'avoir peur des memes ennemis ( ou apparentes ) qui ont tue votre pere, si vous demissionnez. Mais le peuple Libanais vous le demande et votre base Sunitte vous crie de le faire Deja des voix s'elevent pour accepter de vous voir revenir premier ministre d'un gouvernement restraint non politise avec de grands pouvoirs legislatifs Soyez a la hauteur quelque soit les risques dont HB vous menace car lui meme a deja perdu sa popularite dans sa propre communaute chiite DEMISSIONNEZ AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD, MEME POUR VOUS MEME ,POUR L'AMOUR DU LIBAN ET POUR HONORER LA MEMOIRE DE VOTRE PERE

    LA VERITE

    10 h 40, le 28 octobre 2019

  • Tant que le pays mettra au pouvoir les plus incompétents personnage il ne risque pas de s'en sortir Que Nasrallah ne veuille pas de la démocratie ce n'est pas original ça ne fait pas partie du concept Islamique

    yves kerlidou

    10 h 12, le 28 octobre 2019

  • Le minimum serait de renvoyer Gebran Bassil et nommer à sa place une personnalité compétente, neutre, intègre, propre n'appartenant à aucune formation politique. Ni Allah ni Dieu n'ont rien à faire dans les affaires terrestres. Le Liban est une nation républicaine, gérée par les lois républicaines et laïques. Le peuple souverain exprime tous les jours sa volonté de changer l'équipe qui le gouverne avec les résultats que l'on constate dans les quatre coins du pays.

    Un Libanais

    09 h 41, le 28 octobre 2019

  • Saad (héritier de son père ) ,n'est plus compatible avec la politique, et il ne l'a jamais été. Tout comme Gebran ( soit-disant ,futur héritier de son beau-père). La raison , si l'on s'en tient, implique le départ des deux, sauf s'ils sont solidaires entre eux ,contre vents et marées. En conclusion , l'héritage en politique , peut réussir très rarement, mais échoue la plupart des fois.

    Esber

    09 h 18, le 28 octobre 2019

  • Il nouveau un Premier Ministre à la hauteur de la tâche

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 55, le 28 octobre 2019

  • Cette tournure des évènements démontre que le Hezbollah est une force "de chantage politique" qui devient insupportable. Les récentes entrevues de Bassil et de Franjieh avec Sheikh Hassan Nasrallah révèlent une soumission d'une partie de la classe politique aux positions du Hezbollah, y compris sur le plan personnel puisque ces deux hommes postulent et tout le monde le devine, à se faire élire Président de la République en 2022.

    Tony BASSILA

    08 h 16, le 28 octobre 2019

  • LE CHOIX EST SIMPLE. IL FAUT CHOISIR LE PEUPLE ET SUIVRE SA VOLONTE. HARIRI, NE PLOIE PAS SOUS LES PRESSIONS DES MILICES. LE TEMPS DU CHANGEMENT A SONNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 31, le 28 octobre 2019

  • L'affaire du 7 mai 2008 n'était pas une "réaction incontrôlée" des partisans du Hezbollah, mais bel et bien une action préparée par la tête du parti. "le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a clairement affirmé qu’il était contre une démission du cabinet". Et alors? Il n'est qu'un citoyen comme les autres. Y-a-t-il dans la Constitution un article caché qui oblige à lui obéir? Bien sûr, reste, pour Hariri, la crainte d’être assassiné comme son père et par les mêmes mains.

    Yves Prevost

    06 h 51, le 28 octobre 2019

  • Puisque Gebran Bassil a refusé de sortir du gouvernement que par une démission du cabinet, il met donc la balle chez Hariri. C'est a lui de choisir de démissionner ou pas, mais il ne le fait pas malgré la pression de la rue (60 % à 70 % des protestataires au centre de Beyrouth sont Sunnites, mais aussi il y a Tripoli). En se déconnectant de sa base depuis déjà onze jours il a perdu une bonne dose de sa crédibilité (auprès des souverainistes aussi). Si c'est le Hezbollah qui l'empêche de démissionner, il ne devrait point s'inquiéter car c'est du bluff. Le Hezb ne veut pas le vide et par conséquent il intégrera un nouveau gouvernement de suite.

    Zovighian Michel

    05 h 43, le 28 octobre 2019

  • D’autres veulent nous faire croire que ceci est un conflit entre les pro et anti hezbollah. Ça ne l’est pas et toute personne qui prone cette stratégie pour: diviser pour mieux regner n’a tout simplement rien compris a la rue et aux manifestations. Les manifestants veulent séparer le volet économique du volet politique pour le moment. Pour permettre a des experts, indépendants et surtout non-politisé de gérer les dossiers sensible et propice a la corruption comme les finances, l’énergie, travaux publiques, justice, et environnement entre autres. Le sujet des armes de la milice viendra plus tard étant donné que sur le long terme aucun etat respectable, souverain et fort ne pourra voir le jours avec la presense de celles-ci . Il s’agit de ne pas se tromper de combat pour le moment. Chaque chose en son temps. Maintenant si le hezbollah viendrait a envahir ne serais-ce qu’un mètre carré de Beyrouth. Il est possiblement capable de le faire mais ce serait un cassus-beli, et il dévoilera son vrai visage, d’abord et surtout a ses propres partisants.

    Thawra-LB

    02 h 53, le 28 octobre 2019

  • C est quoi le chaos pour quelqu’un qui ne croit plus en rien C’est quoi l’écho qu’il rendra aux aboiements des chiens Nul doute que ne pas entendre l’appel des désespérés Renforcera encore plus leur capacité à vitupérer

    PROFIL BAS

    02 h 18, le 28 octobre 2019

  • Il font tomber le gouvernent quand ils veulent , sans raison valable, et l’empêche de partir quand toutes les bonnes raisons sont là. On se rappelle un seul ministre, appelé roi (hahaha) car balancier dans le mainrtien du gouvernement, l’avait fait chuter au temps du président Suleiman.. ! Et là 10 ministres pourraient partir que ça n’y ferait rien! Les arguments de la baïonnette ont toujours le dernier mot !

    LeRougeEtLeNoir

    00 h 41, le 28 octobre 2019

  • Mais voyons, Mr Hariri Personne n’a prétendu que vous étiez l’ange Gabriel dans cette taverne de Ali Baba et que votre formation était au-dessus de tout soupçon! De plus, arrêtez de jouer au bon Papa qui ne veut pas que ses enfants reçoivent une raclée de la part d’un maître d’école despote et authoritaire... Cette couardise ne renforce pas votre autorité et vous ne réglez rien sans démissionner, au contraire, vous radicalisez ces citoyens qui vous disent leur ras-le-bol et vous les poussez vers des mesures extrêmes car, ce mouvement spontané est historique et irréversible! Prenez une position courageuse et n’allez pas dans les poubelles de l’histoire rejoindre toute cette clique politique déconnectée, corrompue et qui n’a rien compris à ce qui se passe!

    Saliba Nouhad

    00 h 34, le 28 octobre 2019

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