Ces mouvements pacifiques ont toutefois été émaillés de sérieux incidents. Le bâtiment qui abrite les bureaux du mohafazat de Baalbeck-Hermel a été vandalisé et saccagé. Une dispute a de plus éclaté au cœur de la ville, provoquant des tirs nourris aux armes lourdes et légères. Ce qui a contraint les manifestants à se disperser et rentrer chez eux. « Baalbeck est partie intégrante de la nation et partie prenante de ces mouvements de protestation », a lancé le mohafez de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, qui n’a pas manqué de condamner « les actes de vandalisme » contre les bâtiments institutionnels et le mohafazat.
Au lendemain de ces incidents, les habitants ont lancé un nouvel appel à manifester, pacifique, ce vendredi, devant le Sérail de la ville. Ils ont invité les participants « à ne brandir que les drapeaux libanais et unifier leurs revendications », autrement dit « à appeler à la démission du gouvernement et remettre le pouvoir au commandement de l’armée ». Ils ont enfin réclamé « l’arrestation des hommes politiques et la levée du secret bancaire sur leurs avoirs financiers, afin qu’ils rendent à l’Etat l’argent volé ».
A Chtaura
A Chtaura, le mouvement de protestation se poursuit de manière ininterrompue, depuis ce jeudi. Des habitants de la ville se sont regroupés jeudi vers 19 heures, aussitôt rejoints par des protestataires venus de Jdita, Kab Elias et Maksé. Même s’ils étaient peu nombreux au départ, ils ont réussi à paralyser la circulation routière, rapporte la correspondante de L’OLJ, à Chtaura, Sarah Abdallah. Interrogé par notre correspondante, un manifestant a affirmé qu’il était lésé dans son travail par le taux de change du dollar. « Et puis la situation économique va en empirant, dénonce-t-il. La population ne le supporte plus ».
A Chtaura, vendredi. Photo Sarah Abdallah
Vendredi, le mouvement de protestation semblait reprendre de la vigueur pour s’organiser dans la durée. Malgré les protestations de certains automobilistes qui ont tenté de forcer les barrages, les manifestants, encadrés par une patrouille de l’armée libanaise, se relaient dans la rue et y ont même dressé des tentes pour faire part de leur volonté de rester sur place.
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