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À La Une - Liban

Wadih, à Sarba : « Je manifeste parce que nos responsables ont foutu le Liban en l’air »

C'est dans une ambiance festive que se déroulent, depuis ce matin, les manifestations dans la région de Jounieh-Zouk Mosbeh-Sarba.

A Sarba, Wadid manifeste, et ce pour la première fois. Photo SB

C’est dans une ambiance bon enfant, presque festive, que des milliers de Libanais se sont rassemblés, vendredi dans la journée, dans la région de Jounieh-Zouk Mosbeh, Sarba, au nord de Beyrouth.

Ici, un manifestant distribue des bouteilles d’eau, là, une autre ramasse les détritus laissés par les protestataires. Partout, c’est le drapeau libanais qui est brandi.

Si les manifestants sont calmes, ils n’en sont pas moins résolus et très en colère contre les responsables libanais. « C’est la première fois que je manifeste. Pourquoi ? Parce qu’ils ont foutu le pays en l’air », lance Wadih, un jeune homme, à Sarba.

Beaucoup de jeunes gens se trouvent dans les rangs des protestataires. « Je suis ici avec mes enfants de 8 et 7 ans. Ce sont eux qui m’ont poussée à descendre dans la rue parce que j’ai peur pour leur avenir. Plus rien ne va. Nous voulons la démission de tout le monde », lance une femme, dont la voix est couverte par les chants patriotiques.

« C’est la première fois que je manifeste, lance une étudiante de Kaslik. Je manifeste car il n’y a plus rien d’autre à faire. Il faut rester dans la rue jusqu’à ce que les choses changent vraiment ».

C’est depuis jeudi soir que les Libanais sont dans la rue pour protester contre le pouvoir, quelques heures après l'annonce d’une taxe déguisée sur les communications via messageries internet, du type Whatsapp, dans un contexte de crise économique persistante. Si la mesure a été annulée dans la nuit, les manifestants sont restés mobilisés. Ce vendredi, de nombreuses routes sont toujours coupées par les protestataires, alors que des manifestants sont mobilisés un peu partout à travers le pays. Une grande manifestation est également prévue dans le centre-ville de Beyrouth. Confronté à des appels à la démission de la part notamment de certains de ses alliés, dont Samir Geagea et Walid Joumblatt, le Premier ministre Saad Hariri doit s'exprimer à 18h. Une réunion du gouvernement prévue dans la journée a été annulée.


"Voici ma chaussure, bande de voleurs", peut-on lire sur la pancarte brandie par ce manifestant. Photo SB


« Aujourd’hui, nous sommes unis. Les politiques essaient toujours de nous diviser, mais ce mouvement nous unit », lance une jeune manifestante, à Kaslik. « Payer mes études est un défi quotidien. Et ce, alors que nous ne voyons pas d’avenir pour nous ici. Tout nous pousse à émigrer », ajoute-t-elle.

A Zouk Mosbeh, Farix, un blogueur connu pour son humour, lance : « quand j’entends les responsables politiques parler de lutte contre la corruption, j’ai l’impression d’assister à un gros gag».

Élie, lui, lance aux responsables : « Peut-être ne pourrons-nous pas récupérer ce que vous avez volé. Mais au moins, partez ! »


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C’est dans une ambiance bon enfant, presque festive, que des milliers de Libanais se sont rassemblés, vendredi dans la journée, dans la région de Jounieh-Zouk Mosbeh, Sarba, au nord de Beyrouth. Ici, un manifestant distribue des bouteilles d’eau, là, une autre ramasse les détritus laissés par les protestataires. Partout, c’est le drapeau libanais qui est brandi. Si les manifestants...

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