Des activistes de Sabaa investissent le Parlement pour lancer une campagne de "résistance civile"

Des activistes du parti Sabaa, issu de la société civile, ont réussi vendredi à pénétrer dans l'hémicycle du Parlement libanais pour protester contre le pouvoir, avant d'être brièvement arrêtés. Cette initiative survient dans un contexte d'aggravation de la situation économique et financière du Liban.

"Nous avons décidé d'entrer dans le Parlement pour faire entendre notre voix, pour dire que le Parlement ne leur (les députés) appartient pas et qu'ils ne représentent pas bien le peuple", a déclaré la secrétaire générale de Sabaa, Ghada Eid.

Selon un communiqué de la police du Parlement, "des individus qui se sont dissimulés parmi des étudiants et des journalistes qui avaient été autorisés à entrer au Parlement ont causé des troubles et ont commencé à lancer des slogans à l'intérieur de l'hémicycle". "Ces personnes ont été arrêtées et exfiltrées de l'hémicycle", ajoute ce texte, qui précise que le président du Parlement, Nabih Berry, a ordonné que ces personnes soient relâchées.

D'autres militants du mouvement, portant des tee-shirts avec l’inscription "Résistance civile", se sont rassemblés devant le siège du ministère des Télécoms, pour réclamer que les factures de téléphone mobile soient libellées en livres libanaises.

Dimanche, des dizaines de Libanais, dont des militants de Sabaa et d'autres activistes de la société civile, s'étaient rassemblés dans le centre-ville de Beyrouth pour crier leur ras-le-bol et dénoncer une situation économique de plus en plus difficile, sur fond de craintes concernant la stabilité de la livre libanaise, une semaine après une première mobilisation dans la capitale et d'autres villes libanaises qui avait connu des débordements.

Cette dégradation est combinée à un resserrement de la circulation de dollars sur le marché local, où le billet vert cohabite avec la livre à un taux fixé par la BDL (1.507,5 livres pour un dollar). Or les retraits de billets verts à travers les distributeurs automatiques et les guichets ont récemment été fortement limités, tandis que le prix demandé par les changeurs, et depuis peu même par certains commerçants, a dépassé le seuil des 1 600 livres.

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