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Liban - Colloque

À l’USJ, un colloque pour sensibiliser à la culture de conservation du patrimoine

Une rencontre internationale axée sur le développement du patrimoine archéologique, du patrimoine naturel et la formation aux métiers des patrimoines.

Salim Eddé, à la Résidence des Pins, entouré de l’ambassadeur Bruno Foucher et de Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle honoraire de l’Académie des sciences de France, qui lui a remis la médaille de l’académie. Photo Michel Sayegh

Placée sous le patronage du président de la République, représenté par le ministre de la Justice Albert Serhane, une rencontre internationale consacrée au patrimoine s’est tenue sur le campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, rue de Damas, à l’initiative conjointe de la faculté des sciences de l’USJ et du Groupe interacadémique pour le développement – France (GID). À l’issue de la rencontre, les participants se sont rendus à la Résidence des Pins où la médaille de l’Académie des sciences en France a été décernée par Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle honoraire de l’académie, à Salim Eddé, fondateur du musée MIM de Beyrouth, emblématique d’une action modèle en faveur du patrimoine naturel.

Cette rencontre est la première initiative directement inspirée de la déclaration de Paris ayant suivi la rencontre mondiale « Patrimoines, sciences et technologies : une chance pour nos sociétés et l’économie mondiale » (13-16 février 2019). Une déclaration paraphée par plus de 500 signataires et adoptée par les académies membres et partenaires du GID, le CNRS, plusieurs organismes de recherche, institutions culturelles et agences de financement.

La journée s’est articulée autour de trois thématiques principales : patrimoine archéologique, patrimoine naturel, formations et métiers des patrimoines. Ces thématiques, débattues autour de tables rondes, ont permis le croisement des regards de quelques-uns des plus éminents chercheurs, experts et responsables du domaine en France, au Liban, en Italie, en Égypte, en Syrie et à Chypre.



(Pour mémoire : Salim Eddé et ses « mim et une merveilles »)



Daccache lance un cri d’alarme

Lors de la séance de lancement, le recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache s.j., a lancé un cri d’alarme face à la situation environnementale désastreuse du Liban : « Il suffit de visiter l’une ou l’autre région libanaise comme le Akkar pour nous rendre compte comment tout un périmètre du territoire constitué de cèdres, de genévriers et de pins des cimes parfois centenaires sont menacés de maladie et de disparition du fait des carrières gigantesques qui broient la pierre ancestrale et inondent toute une région d’une poudre mortifère. » « Le rôle de l’université, ajoute le recteur, est de répandre cette culture de conservation du patrimoine. »

M. François Guinot, président du GID, a affirmé de son côté dans une allocution que « le GID s’est donné une mission, celle de mobiliser les savoirs au service du développement », précisant que « tous les pays méditerranéens et les pays africains souffrent de leur incapacité à offrir à leur jeunesse des emplois en nombre suffisant, susceptibles de les aider à bâtir des projets de vie digne ». « Les formations qu’ils reçoivent, a enchaîné M. Guinot, même d’un excellent niveau, ne débouchent trop souvent sur rien, si ce n’est sur la frustration, ou la décision de l’exil vers un ailleurs fantasmé, ou vers la violence (…). Ce symposium a pour ambition de susciter un mouvement en Méditerranée orientale et d’en appeler à tous les acteurs concernés pour qu’ils participent à ce mouvement de valorisation du patrimoine, qui devrait être la source d’un tel développement. »


(Pour mémoire : Pour Mohammad Daoud, la préservation du patrimoine architectural est prioritaire)

Serhane : Préserver « les empreintes digitales de l’histoire »

De son côté, l’ambassadeur de France Bruno Foucher a estimé que « ce colloque est sans conteste un évènement qui fera date car il va permettre d’envisager un nouveau paradigme de la coopération patrimoniale (…). Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de protéger, d’entretenir et de réhabiliter tous les patrimoines qui connaissent des assauts répétés, de plus en plus violents et dévastateurs ». Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle honoraire de l’Académie des sciences de France, a, elle, rappelé combien « le patrimoine libanais comme tout patrimoine chargé d’histoire est fragile (…). L’enjeu de cette rencontre est de définir les formations à développer qui donneront aux jeunes les atouts nécessaires pour aborder les nouveaux métiers relatifs au patrimoine ».

Le doyen de la faculté des sciences de l’USJ, le Pr Richard Maroun, a exprimé l’ambition de la faculté de « créer des emplois pour les jeunes en lien avec le développement durable (...), mettre en place surtout des formations régionales liées aux patrimoines culturel et naturel, travailler sur la lutte contre le trafic illicite des œuvres d’art dans la région de la Méditerranée et accompagner les efforts fournis pour un développement touristique respectueux des contraintes environnementales ». Enfin, le ministre de la Justice devait déclarer : « Le devoir nous impose d’abord de préserver le patrimoine et d’éviter les risques de guerre, de pillage, de destruction et de contrebande, car les empreintes digitales de l’histoire et des peuples effacés de la surface du monde ne peuvent être récupérées ou remplacées. Il n’y a qu’une seule voie : adopter des lois mondiales strictes à cet égard et unir les efforts de tous les pays pour atteindre cet objectif grâce à une coopération ouverte et transparente à ce niveau. »


Pour mémoire

Ce qui se passe quand le patrimoine libanais est menacé...

Placée sous le patronage du président de la République, représenté par le ministre de la Justice Albert Serhane, une rencontre internationale consacrée au patrimoine s’est tenue sur le campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, rue de Damas, à l’initiative conjointe de la faculté des sciences de l’USJ et du Groupe interacadémique pour le développement – France...

commentaires (1)

Le patrimoine est le luxe des riches, pas celui des pauvres et des pilleurs.. Triste réalité...

LeRougeEtLeNoir

14 h 10, le 10 octobre 2019

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Commentaires (1)

  • Le patrimoine est le luxe des riches, pas celui des pauvres et des pilleurs.. Triste réalité...

    LeRougeEtLeNoir

    14 h 10, le 10 octobre 2019

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