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Campus - VIE ÉTUDIANTE

Comment se loger à Beyrouth quand on est étudiant ?

Trouver et partager un logement n’est pas toujours facile pour les jeunes qui ont quitté le cocon familial pour suivre des études supérieures dans la capitale.

Nour Jarjoura.

Emménager à Beyrouth est nécessaire pour bon nombre de jeunes qui ont grandi loin de la capitale et qui ne peuvent pas, au quotidien, effectuer le long trajet qui sépare leur campus du domicile familial. Studio, appartement ou résidence universitaire, ces étudiants doivent trouver des solutions d’hébergement selon le budget dont ils disposent, tout en étant amenés à faire certaines concessions. Si leur nouvelle vie demande de l’adaptation, il s’agit pour eux d’une expérience intéressante qui leur permet de développer leur autonomie et d’apprendre à vivre en communauté.


Les résidences universitaires plutôt attrayantes
Les jeunes privilégient les résidences universitaires en raison, principalement, de leur emplacement stratégique. Pour pouvoir loger dans ces lieux sécurisés situés à proximité de leurs facultés, ces derniers doivent soumettre leur candidature et attendre parfois qu’une place se libère, comme l’a fait Ali Lamaa, inscrit depuis 3 ans à la faculté de génie de l’Université libanaise (UL). « Je me suis installé dans la capitale parce que ma maison à Ansar, au Liban-Sud, est assez éloignée de mon campus. Loger dans la résidence universitaire est bien pratique pour moi. Je partage ma chambre avec un étudiant que j’ai appris à connaître et avec qui je m’entends plutôt bien », raconte l’étudiant. Même s’il reconnaît que le loyer qu’il doit régler mensuellement est abordable en comparaison avec ce que paient les jeunes pour loger ailleurs, Ali précise qu’il doit cependant travailler pendant les vacances estivales pour pouvoir assumer les dépenses annuelles liées à sa vie à Beyrouth, une ville particulièrement chère.

Ranine Hammoud, inscrite en 2e année de master en lettres françaises, et Nour Jarjoura, qui entame sa dernière année de licence en laboratoire d’analyse médicale, étudient à l’Université Saint-Joseph (USJ) et logent toutes les deux dans la résidence de leur université. Originaires de Akkar, au Liban-Nord, elles jugent leur installation dans la capitale plutôt satisfaisante grâce aux nombreux services qui leur sont proposés au foyer : ménage, connexion internet, chauffage, climatisation, laverie et cuisines équipées. Ce confort a tout de même un prix élevé mais, précise Ranine, « il est possible d’occuper une chambre à deux lits, qui coûte moins cher, et de ne pas la louer en été ». « Dans mon cas, ajoute Nour, ce qui facilite le fait de partager ma chambre, c’est que ma colocataire est une amie du village, étudiante en médecine dentaire. » Rentrées chez leurs parents pendant les vacances estivales, les jeunes filles ont pu retrouver leurs chambres à la rentrée.


Trouver un appartement
Si certains étudiants comme Ranine apprécient d’avoir des règles de vie qui permettent d’organiser le quotidien dans les résidences, d’autres préfèrent disposer de plus de liberté en vivant dans un appartement. Fraîchement diplômé en gestion hôtelière de l’Université la Sagesse (ULS), Jawad Cham a habité pendant un an au foyer universitaire avant de pouvoir trouver un studio à louer. « Je me sentais à l’étroit dans une petite chambre à partager avec un colocataire, alors j’ai préféré vivre dans un endroit plus spacieux et sans devoir me plier à un règlement », précise-t-il. Cependant, trouver une place pour garer la voiture près de l’immeuble où il habitait était, selon ses dires, « une véritable galère tous les jours ». N’ayant pu garder son studio, et faute de trouver un appartement à prix abordable pour pouvoir travailler dans la capitale, le jeune homme est retourné vivre chez ses parents à Kfarhata, au Liban-Nord.

Kaila Maccise, en 3e année de licence en sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), a elle aussi passé sa première année dans la résidence de son université avant d’emménager dans un studio avec son amie afin de pouvoir faire des économies sur le loyer. « Je peux dire que l’endroit est correct, mais la cuisine et la salle de bains sont assez petites, alors ce n’est pas pratique pour nous deux. On ne se sent pas vraiment chez soi quand on ne peut pas préparer de petits plats et nettoyer et faire sécher son linge », confie l’étudiante.

En effet, trouver un logement qui, dans la limite du budget, réponde à leurs critères peut s’avérer pour de nombreux jeunes un véritable parcours du combattant. C’est le cas de Tonia Moura, titulaire d’une licence en biochimie de l’USJ et étudiante en master de management à l’École supérieure des affaires (ESA). En quittant Zghorta pour s’installer dans la capitale en 2012, la jeune femme était loin d’imaginer qu’elle allait devoir déménager 10 fois. « Cela est dû aux loyers élevés et au mauvais état des appartements et des studios qui, bien qu’ayant besoin de rénovation, sont proposés aux étudiants », regrette-t-elle. Aujourd’hui, Tonia a enfin trouvé un appartement spacieux, confortable, bien exposé et avec des commodités à proximité. « Pour pouvoir assumer le loyer, nous sommes quatre à partager cet appartement, mais nous disposons chacune d’une chambre avec climatisation, wifi et poste de télévision », poursuit Tonia Moura, qui se réjouit que leur vie commune soit agréable.


Partager son lieu de vie
Qu’ils vivent à deux ou à plusieurs, les étudiants interrogés reconnaissent qu’il est important de se mettre d’accord, entre colocataires, sur des règles de vie commune. « Le respect est la clé d’une colocation réussie », note Ranine qui considère qu’il est indispensable de se rapprocher de la personne avec qui l’on partage sa chambre, mais qu’il faut toutefois se montrer discret et ne pas s’immiscer dans la vie privée de l’autre. Faire de nouvelles rencontres et partager des moments conviviaux anime le quotidien de Tonia qui, avec ses trois colocataires, profite d’une vie commune harmonieuse. « Nous maintenons l’appartement propre, nous avons délimité une zone où il est possible de fumer, et nous avons consacré une pièce à la réception d’amis », souligne-t-elle. Pour Kaila, qui habite avec une étudiante de l’AUB, le fait de vivre sous le même toit renforce une amitié.

Si Ranine, Nour et Ali projettent de retourner chacun dans sa région une fois qu’ils auront achevé leurs études, Kayla et Jawad espèrent trouver bientôt du travail à Beyrouth pour pouvoir, tout comme Tonia, profiter de toutes les opportunités que la capitale cosmopolite a à leur offrir.



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